Compagnie du Loup Gris
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 Solitaire

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Les Stormrunner

Les Stormrunner

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MessageSujet: Solitaire   Solitaire Icon_minitimeMar 4 Juin - 18:26

« - Attrapez-le !! »


Le fuyard bondit agilement entre les racines surgissant du sol pour saisir ses jambes. Tenant fermement les parchemins qu’il venait de dérober sous son bras, il se faufila sans qu’aucun des sarments ne parvienne à faire plus que l’effleurer. Sa course se poursuivit alors que des cris retentissaient derrière lui.
Il dévala une pente sans jeter un regard en arrière, suffisamment conscient que ses poursuivants étaient encore sur ses talons. Il était clair qu’ils n’allaient pas abandonner à moins qu’il les sème complètement. Arrivé au bas de la descente, il bondit par-dessus le ruisseau et poursuivit sa course vers les buissons ronceux qu’il avait aperçus plus tôt.
La corde qu’il avait accrochée à une branche haute était encore ici. S’en saisissant, il s’envola au-dessus des plantes épineuses pour atterrir plus loin avec l’assurance de quelques secondes d’avance. Passant la corde autour du tronc le plus proche pour ne pas l’offrir à ses poursuivants, il détala à nouveau avec son précieux butin.


« - Reviens ici jeune insolent ! Ton père ne te protégera pas de la sanction que tu mérites cette fois ! »

Cause toujours vieillard…


Le jeune voleur perçut des feulements agressifs dans son dos et accéléra encore. Ces druides n’étaient pas joueurs, il fallait qu’ils prennent la forme de panthères immenses pour rattraper un adolescent qu’ils n’avaient au préalable pas pu empêcher de dérober leurs précieux parchemins.
De sa main libre, il sortit de sa bourse un fruit moisi qu’il pressa sans se soucier du jus nauséabond qui lui coula entre les doigts. Ce fruit-là avait la particularité de sentir particulièrement mauvais et un félin à l’odorat surdéveloppé en souffrirait sans doute plus que lui, qui laissait un sillage puant sur son passage.
Mais lorsqu’il vit un corbeau passer au-dessus de sa tête, il était trop tard. La seconde suivante c’était un ours énorme qui lui barrait la route. Le jeune elfe dut se débarrasser de son arme pour repousser les druides félins et jeta son fruit au museau du fauve en espérant gagner assez de temps pour prendre la fuite. Mais les changeformes avaient déjà commencé à l’encercler et le seul refuge qu’il trouva fut le tronc d’un arbre qui se sectionnait en racines sinueuses, offrant un espace tout juste assez grand pour le laisser passer. Il s’y engouffra et se retrouva vite piégé mais en sécurité dans l’immédiat.


« - Tu n’as nulle part où te cacher, rends-nous ce que tu as volé !
- Et si je décidais de les détruire ?
- Les conséquences pour toi seraient encore pires ! Cesse donc de faire honte à ton père petit !
- Si je me préoccupais de ce que pense mon père je serais loin d’ici.
- Mais quelle mouche a piqué cet enfant ? Je plains sincèrement Estornel ! »



Depuis sa cachette, le jeune Towann déplia l’un des parchemins. Il y avait là les enseignements des tous premiers druides, reçus de l’archidruide Hurlorage lui-même. Ces leçons pouvaient être dispensées oralement mais ces vieux séniles y attachaient une importance toute particulière. Lorsqu’ils laissaient les apprentis les consulter, ils faisaient passer cela pour un privilège et c’était le genre de comportement inutile qui ne faisait que grandir le nombre de raisons qu’il avait de ne pas aimer les druides. Les voir se mettre dans de tels états pour aussi peu de choses lui procuraient une claire satisfaction.


« - Towann, si tu nous rends tout de suite ces parchemins nous oublierons ce petit écart de ta part.
- Vous n’oubliez rien, je ne crois pas en votre parole.
- Nous pouvons attendre toute la nuit s’il le faut.
- Vous attendriez un jour ou deux ? Ou plus !
- Il est infernal ! Je pensais que quelqu’un comme Estornel lui aurait appris le respect.
- Ça suffit ! Nous allons le déloger tout de suite ! »



Avant que le jeune kaldoreï n’ait pu envisager comment ils comptaient s’y prendre et répliquer, une liane épaisse s’enroula autour de sa cheville et le traina hors de sa cachette en éparpillant son butin.


« - Tu as des comptes à rendre jeune homme. »



Personne n’avait l’occasion de voir l’archidruide Stormrunner en colère. Il n’était pas connu pour être le plus patients des elfes mais son fils était bien le seul à l’avoir déjà vu dans un tel état. Mais il gardait la tête haute et un port fier face à la rage de son père. Fulminant, Estornel faisait les cent pas devant lui, s’interrompant seulement pour reprendre le sermon.


« - Tu n’es donc pas capable de tirer des leçons du passé ?! Combien de fois as-tu manqué de respect à l’enclave ?! »


A vrai dire, il avait cessé de compter le jour où il avait lâché un nid d’araignées sur des druides endormis au refuge des saisons le plus proche peu de temps avant leur réveil.


« - Que comptais-tu faire de ces parchemins ?
- Aucune idée…
- Tu ne cherches qu’à les défier ?
- Ils pourraient aussi bien enseigner sans.
- Ce n’est pas à toi d’en juger !! Tu n’as pas idée de la sagesse de l’enclave druidique, ce sont eux qui t’apprendront à suivre la voie ! »



Towann déglutit lentement. C’était l’argument qu’il attendait.
Maintenant plus que jamais il était temps que son père prenne connaissance du choix qu’il avait fait depuis déjà un moment.


« - Je ne suivrai pas le druidisme. »


Estornel se figea l’espace d’une seconde avant de s’avancer lentement à nouveau. Towann savait que cette colère froide était à redouter bien plus que les explosions qu’il avait subies jusqu’ici.


« - Qu’est-ce que tu as dit ?
- Je ne serai pas druide. Jamais. »



L’héritier des Stormrunner raffermit son ton et son regard, déterminé à opposer sa conviction à celle de son paternel.


« - Tu VAS devenir druide. Tu as les capacités requises pour devenir puissant, sans doute plus que moi.
- Je n’ai pas envie de faire partie de ces soi-disant sages qui se sont autoproclamés guides de notre peuple.
- Si l’archidruide Hurlorage n’était pas intervenu, notre monde serait sous le joug des démons par la faute de ces maudits magiciens !
- Et remplacer les arcanistes par les druides est sensé tout arranger ? Vous n’êtes pas parfaits !
- Les Stormrunner ont le druidisme dans le sang. Si notre peuple doit encore affronter des horreurs telles que les démons un jour, ce sera à nous de montrer la voie aux nôtres ! Tu as un grand avenir devant toi !
- Tu parles comme un fanatique ! Si je dois accomplir de grandes choses, je le ferai à ma façon !
- Tes paroles ne sont pas dignes d’un Stormrunner !! »



S’il avait déjà vu son père dans tous ses états, Towann ne l’avait jamais vu franchir un tel cap. Il s’attendait presque à le voir écumer de rage mais le jeune idiot qu’il était vit l’occasion d’enfoncer le clou.


« - Si les Stormrunner doivent être tels que tu les décris je ne serai pas l’un d’eux !
- Alors soit ! Je te renie, tu entends ?! Tu n’es plus un Stormrunner, tu n’es plus mon fils !! Tu n’es plus rien !! Hors de ma vue !! »



Towann ne prit pas immédiatement conscience de la portée de ces paroles mais il eut la présence d’esprit de quitter la maison familiale à toutes jambes. Il se mit à réfléchir en courant.
Son père n’était pas du genre à parler à la légère, ces mots n’étaient pas de simples menaces. Il ne savait pas ce que pouvait bien en penser sa mère, occupée qu’elle était parmi les Guetteuses. Cela faisait plus de trois ans qu’il ne l’avait plus vue et elle avait sans doute de bonnes raisons. Il n’avait pas à venir la déranger dans sa tâche mais surtout sa fierté cogitait de plus en plus vite sur sa nouvelle situation.
Bien que sur le moment ce fut pour montrer son insoumission, Towann pensa que s’il parvenait seul à devenir quelqu’un comme il l’avait dit, son père enragerait encore plus. En y réfléchissant, il était agile, savait chasser et pêcher, possédait une bonne connaissance des dangers de la faune et un sens de l’orientation qui ne l’avait jamais déçu.
On lui avait dit que le continent de Kalimdor était immense et doté de son lot de choses à voir, aussi il décida vite d’adopter un mode de vie nomade.

Les premières lueurs de jour commençaient à pointer et la plupart des kaldoreï étaient partis dormir à l’exception de quelques sentinelles. Towann prit donc la direction des quartiers de ces dernières, ayant pu ralentir le pas à une certaine distance de chez lui. Il observa distraitement le mont Hyjal, qui présentait son versant ouest tout en marchant, songeant que s’il partait loin d’ici il ne verrait plus cette masse immense qu’il avait toujours connue, du moins plus de la même manière.
Mais plus que de l’angoisse, tout ça l’excitait. Lorsqu’il dépassa deux sentinelles pour se rendre dans la salle d’armes, aucune ne lui fit de remarque particulière. En effet, il était déjà venu à plusieurs reprises pour apprendre à se servir d’un glaive bien qu’il se montrât moins assidu que la plupart des jeunes venant apprendre.

Arrivant devant les grands râteliers, il ralentit le pas pour observer et faire le choix de ce qu’il « emprunterait » pour son voyage. Son choix s’arrêta sur une dague simple qu’il passa à sa ceinture, des gants d’archer – glissant aussi un petit couteau dans le droit – et un arc en bois de frêne orné de sculptures évocatrices de chasse et de gibier. Passant le bras gauche à l’intérieur, il le fit reposer sur son épaule droite histoire de le porter facilement et se munit d’un carquois oublié ici. Il vérifia la présence quasi-constante du silex dans sa poche et quitta les lieux en enjambant une rambarde et éviter de passer devant les sentinelles.
Il se dirigea enfin vers la source la plus proche pour y remplir une outre qu’il veillerait à ménager, bien que l’eau pure fut fréquente dans les forêts des elfes. Les rayons du soleil perçaient déjà le feuillages des arbres immenses de la région lorsqu’il s’enfonça enfin dans la nature sauvage, laissant derrière lui les demeures des siens.
Exalté par le défi immense – pas moins grand que Kalimdor – qui se dressait devant lui, Towann Stormrunner entama son voyage.
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