Tonnerre sur les Tarides

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Concernant le secteur de la Videfange et de ses alentours, il s'agissait effectivement de l'endroit le plus probable pour la poursuites des expériences des réprouvés. Mais c'était également un endroit dans lequel il serait extrêmement difficile de s'introduire. Quant aux chemins par lesquels les créations issues des laboratoires réprouvés étaient envoyées, ils étaient hélas nombreux, et pour certains quasi-impossibles à attaquer efficacement : une bonne partie de la production était sans doute envoyé vers Orneval et Sombrivage pour continuer la guerre contre les kaldorei, via le rempart de Mor'shan, et quant au reste, cela rejoignait sans doute Orgrimmar ou la baie de Lamepoing, éventuellement le port de Baille-Fond en Azshara. Sylhein doutait que les réprouvés expédient les résultats de leurs recherches via Cabestan, néanmoins, c'était une piste qui pouvait être assez aisément vérifié, et elle promis de faire en sorte que des investigations soit menées là-bas, de même qu'à Grol'Dom, qui constituait effectivement un carrefour important entre les Tarides et Durotar.

Concernant Thenna et ses investigations du côté du Kirin Tor, il en ressortit assez rapidement un nom, celui d'Aréthil Vivétoile. Selon plusieurs membres bien établis du Kirin Tor, il s'agissait d'un mage qui avait travaillé au sein du palais Sacrenuit, et qui, lors de l'attaque contre l'édifice, avait fourni de nombreuses informations au Kirin Tor sur ses défenses, les troupes qui le défendait, les armes dont elles disposaient, etc. Après la libération de Suramar, Aréthil s'était engagé dans la lutte contre la Légion aux côtés du Kirin Tor, et avait rapidement rejoint l'organisation magique.

Lorsque Suramar s'était alliée à la Horde, Aréthil avait préféré resté au sein du Kirin Tor, sans cependant totalement renier sa cité : sans être dans une position officielle d'ambassadeur, il servait en quelque sorte de lien entre Dalaran et Suramar, travaillant à rapprocher les deux cités, à développer un savoir magique commun, et à s'assurer que les shal'dorei s'adaptaient convenablement à leur nouvelle existence sans le Puit de Nuit. De l'avis de plusieurs membres du Kirin Tor, c'était également un fervent ennemi des démons et des formes de magie qui avaient trait à eux, ainsi que de la nécromancie.

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Un message d'Arétil attendra le groupe lors de son réveil : le shal'dorei disait avoir obtenu de nouvelles informations qui corroboraient l'existence d'un centre de recherche souterrain quelque part dans la région de Suramar. Néanmoins, celui-ci semblait être particulièrement bien protégé contre des incursions indésirable, aussi un peu plus de temps serait nécessaire pour trouver un moyen d'entrer. Quant aux expérimentations menées là-bas, rien de spécifique ne semblait filtrer, même si récemment les flétris qui subsistaient encore à Suramar semblaient avoir été rassemblés et envoyés quelque part.

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Toute à l'émerveillement de sa nouvelle et unique robe, et n'en finissant pas de découvrir le luxe de l'auberge, Ashmaat n'écouta les informations de Sylhein que d'une oreille.
Elle sembla cependant contente de retourner à Suramar, une région qu'elle n'avait fait que brièvement traverser durant les assauts contre la Légion.

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Les emplettes vestimentaires effectuées, Sylhein fit un rapide point concernant la suite des opérations : en attendant de nouvelles informations de la part d'Aréthil, les membres du groupe pouvaient soit attendre à Dalaran, soit retourner dans les Serres en convenant d'un rendez-vous à Dalaran dans quelques jours si personne ne restait dans la cité volante. Sylhein de son côté ne pouvait guère se permettre de passer plus de temps hors de Kalimdor, mais cela n'empêchait les unes ou les autres de rester - que ce soit pour profiter des accommodantes commodités de la ville et peut être dénicher une autre robe, ou pour surveiller une soeur qui s'accommoderait un peu trop de ce que la civilisation avait à offrir.

Par ailleurs, si Thenna souhaitait rester à Dalaran et économiser ses forces plutôt que de faire des allers-retours magiques, Sylhein indiqua qu'elle aurait de quoi revenir dans les Serres, avant de retourner faire un tour dans le quartier commerçant, s'intéressant cette fois aux ingénieurs - ainsi qu'aux épiceries : tant qu'à faire, autant ramener de quoi améliorer l'ordinaire du camp !

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A savoir s'il valait mieux rentrer aux Serres Rocheuses ou non, Thenna aura répondu que les filles n'avaient pas à s'inquiéter et qu'elle pouvait bien rester sur place pour continuer la correspondance avec Arétil et pour mener l'enquête sur le souterrain de Suramar. La mage leur annonça justement qu'elle comptait localiser le laboratoire en sondant les lignes telluriques de la région.

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Ashmaat choisit bien évidemment de rester à Dalaran, arguant qu'il leur fallait encore trouver des souvenirs, et ne désespérant pas de trouver une ténue civile décente pour sa soeur.
Seul les prix pratiqués dans la ville des mages la retint de dévaliser les boutiques.

Quant à son unique robe, elle la laissa suspendue dans la chambre de l'auberge, ayant trop peur de l'abimer si elle la portait.

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Sylhein accueillit la nouvelle avec un léger froncement de sourcils, pas tout à fait convaincue que ce soit prudent ou nécessaire. Néanmoins, si Thenna était décidée, elle pouvait toujours contacter Aréthil pour participer à la localisation avec lui - sauf si elle préférait se promener seule dans Suramar.

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Quitte à rester à Dalaran, Thenna argua qu'elle pouvait faire d'une pierre deux coups en continuant ses études des lignes telluriques et en tentant de localiser le laboratoire par ses propres moyens.

Tout ce qu'il lui fallait, c'était un point dans la région de Suramar où prendre place avec son matériel. Une fois cela assuré, elle passera plusieurs séances de "plongée" dans les lignes telluriques, notant les observations et conclusions pour son maître d'étude et pratiquant ses exercices habituels.

Mais en plus de cela, elle cherchait à repérer les différents où les lignes telluriques étaient ponctionnées ou exploitées, afin d'établir un relevé des emplacements possibles pour le laboratoire recherché.

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Si le projet de Thenna dérangeait Aréthil, il n'en laissa rien paraître et accepta de l'amener à un endroit à Suramar où elle pourrait mener ses études - illégalement, la coopération entre le Kirin Tor et les shal'dorei n'allant pas jusque là. Heureusement, de nombreux endroits dans la région restaient inoccupés, et il était possible de s'y installer discrétement, Thenna, son matériel, et ses gardes du corps si Ashmaat et D'orena souhaitaient l'accompagner.

Sur place, Aréthil donne quelques conseils et indications à sa jeune collègue : depuis le retour de la Légion et par la suite la fin du Puit de la Nuit, son peuple avait redécouvert l'utilisation des énergies telluriques et avait entrepris de rattraper le savoir perdu, et de le dépasser. Aussi il convenait d'être particulièrement prudent dans les explorations des lignes, et plus particulièrement des endroits où celles-ci étaient utilisées.

Par ailleurs, les installations qui puisaient dans les lignes telluriques ne manquaient pas - un certain nombre servaient à alimenter la ville en magie, d'autres étaient des installations expérimentales, etc. Il y avait là une sorte de paradoxe : au final, pour trouver l'endroit cherché, le mieux était de ne pas avoir recours à la magie, aussi le shal'dorei était-il souvent absent pour recueillir des informations.

Finalement après quelques jours, il annonça qu'il avait localisé l'endroit. Une fois Sylhein prévenue et arrivée, il exposa ce qu'il avait appris. En premier lieu, au risque de décevoir Thenna, l'emplacement géographique du complexe n'avait que peu d'importance, celui-ci étant souterrain, et, par mesure de sûreté, les accès ayant été comblés - ou du moins le disait-on. Par ailleurs, l'endroit été protégé contre les intrusions magiques, notamment les téléportations : l'accès se faisait via des appareils de translocation, et Aréthil avait pu récupérer une balise pour y accéder.

Les rumeurs concernant les expériences menées là-bas étaient vagues, le secret semblait particulièrement dense autour ds activités et des intervenants, mais la plupart des personnes avec lesquelles Aréthil avait parlé s'accordaient sur une chose : ce laboratoire était particulièrement dépendant de son alimentation en énergie tellurique, et de fait particulièrement sensible à une coupure.

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Ashmaat se porta bien évidemment volontaire pour accompagner Thenna.

Bien que les boutiques de Dalaran regorgent de curiosité, l'inaction commençait à lui peser. Par ailleurs, sa solde avait fondu comme neige au soleil.
A l'auberge, devant sa nouvelle malle remplie de "souvenirs" de Dalaran, elle réalisa soudain qu'elle n'avait pas grand monde à qui envoyer tout ça, ses soeurs et frères de guerre ayant été dispersés dans différentes compagnies, officielles ou non.

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Dans les Serres, le groupe était à peine revenu de Suramar que les préparatifs pour une nouvelle mission allaient bon train. En premier lieu, Sylhein demanda plus de renseignement sur le navire qui pouvait les aider, notamment sa puissance de feu et la taille de son équipage. Par ailleurs, il s'agissait de fixer un point de rendez-vous : pour la kaldorei, le mieux était de se retrouver quelques part sur la côte est, de préfère vers le sud, là où l'influence de la Horde était moins importante. Le sud d'Âprefange constituait un endroit intéressant, avec ses nombreuses criques dans lesquelles un navire pouvait se dissimuler, et les ruines de Theramore pouvaient constituer une sorte de balise pour permettre une téléportation là-bas.

La préparation de cette nouvelle mission passait également par une certaine connaissance des pirates en Kalimdor, et Sylhein brieffa rapidement le groupe sur leur situation. Une certaine trève entre plusieurs gros équipages et les gobelins de Cabestan avait été établi, peu après le cataclysme, en réaction notamment à l'expansionisme de Theramore. L'île qui se trouvait au large de la baie avait été occupé par des pirates qui s'étaient engagés à ne pas interférer dans les affaires des gobelins - les réfracteurs à ce projet avaient été envoyer nourrir les poissons.

Néanmoins, avec la destruction de Theramore, la puissance navale grandissante de la Horde et le rapprochement de Cabestan avec celle-ci, les affaires des pirates avaient stagnées. Plusieurs équipages avaient renoncés au pacte avec les gobelins, et avaient établis des bases plus au sud, dans les marais. Pour ceux qui étaient restés sur l'île, la situation était sans doute précaire, mais il était difficile d'obtenir des informations plus précises. Cependant, il y avait sans doute quelque chose à déclencher là-bas...

Concernant la suite des préparatifs, Sylhein proposa au groupe d'aller plus à l'ouest, au Vallon du Long-Guetteur, un bastion occupé par des worgens. L'endroit servait également de lieu de débarquement pour le ravitaillement maritime, et chacun pourrait sans doute trouver de quoi s'équiper pour la mission à venir - vêtements de pirate ou armure plus adaptée. Sylhein enverrait un message là-bas pour prévenir de l'arriver du groupe, dans la mesure où de son côté elle envisageait d'aller en reconnaissance à l'est pendant ce temps, et de retrouver le groupe à Âprefange.

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Alors que les préparatifs du départ allaient bon train, Ashmaat se rendit compte qu'il lui faudrait une malle pour transporter tous ses achats effectués à Dalaran.
Aussi préféra-t-elle distribuer les souvenirs à ceux qui restaient au camp, et notamment au cuisinier et à ses jeunes apprentis.

Elle ne garda pour elle qu'une minuscule Tour des mages en bois peint, et bien sûr sa robe parfaitement pliée.

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Entre deux prières aux Naruu en vue de ce qui l'attendait, elle ne manquait pas de charrier sa soeur à propos des conséquences de ses goûts de luxure, lui rappelant à quel point ce n'était pas compatible avec leur vie de combattantes toujours en déplacement.

Cependant, elle lui proposa aussi d'emporter dans ses cantines quelques un de ces souvenirs, ayant un peu de place disponible.

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Ashmaat accepta avec plaisir l'offre de sa soeur, et lui confia une petite boite à musique — qui jouait un air militaire dont elle ne reconnu pas la faction — qu'elle emballa dans un foulard aux motifs floraux, manifestement d'influence elfique.

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Thenna se voulut rassurante en répondant à Sylhein, mais ses paroles ne l'étaient pas forcément. La personne possédant le navire était sa cousine, repartie en mer depuis la Guerre des Epines. Le bateau en question était de taille modeste et donc légèrement armé. De la même façon son équipage était "réduit au plus simple appareil" avait dit la mage après un moment d'hésitation.

La conversation attira cependant Abermalt, qui pendant la durée de l'enquête magique s'était tenu en retrait du groupe, préférant assister les patrouilles locales du camp. Mais puisque c'était de sa fille dont on parlait, il renseigna Sylhein sur le fait qu'il était toujours possible de la contacter et qu'elle répondait aux messages envoyés, lorsqu'elle faisait escale à Port-Liberté une semaine sur deux.

Et si Thenna ne s'intéressait pas vraiment à la politique maritime, Abermalt comprit rapidement l'opportunité à saisir. Si l'on pouvait amener les pirates à prendre d'assaut le port, les dégâts seraient considérables et la diversion parfaite. Il remercia Sylhein pour cette suggestion et promit d'envoyer de suite un message à sa fille pour lui faire part de ce qui se tramait.

Thenna quant à elle, se dit que sa contribution arrivait à son terme et envisageait donc de revenir à Dalaran, pour faire part à Aréthil des événements dans Suramar et pour éventuellement trouver plus de renseignements sur Erys Viveflamme. Ainsi, elle dit au revoir à tous et pendant que les soeurs sancteforges se préparaient, elle proposa à Ashmaat d'emporter certains de ses précieux souvenirs pour les placer en sécurité dans les coffres de la ville volante.

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Ashmaat remercia chaleureusement Thenna, mais lui fit remarquer que les souvenirs n'étaient pas destinés à être oubliés au fond de quelques coffres ou quelques caves : ils devaient rester "vivants". Par ailleurs, après sa distribution dans le camp, il ne restait plus grand chose.

Sur ce, elle la serra bien fort dans ses bras pour lui dire au revoir.

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Les occupants du camp, soldats et les quelques civils, accueillirent avec joie les cadeaux d'Ashmaat. Le cuisinier plus particulièrement, ayant remarqué que la sancteforge faisait honneur à sa cuisine, promis de lui remettre de quoi casser la croûte pour le voyage, pour elle et ses compagnonnes et compagnons. Ayant par ailleurs appris que le groupe se rendait chez les worgens, il lui recommanda de bien vérifier que la viande qu'on lui servirait été cuite, avant d'émettre une série d'avis critiques sur la cuisine gilnéenne en générale tout en touillant vigoureusement le ragout du soir.

Concernant le navire de la Compagnie, Sylhein accueillit les informations supplémentaires avec une humeur égale, répondant qu'un bâtiment plus léger avait également ses avantages, et qu'un équipage réduit laisserait du coup de la place à bord pour des membres supplémentaires. A la mention de Port-Liberté, elle haussa un sourcil mais acquiesça sans faire de remarque. Aussi, si Abermalt ne voyait pas d'inconvénients à ce que sa fille se retrouve embarquée dans l'opération, le mieux était de lui envoyer un message immédiatement, afin qu'elle rejoigne Kalimdor au plus vite. Pour Sylhein, il était préférable de lui donner rendez-vous à Âprefange, auquel cas elle joindrait une carte au courrier : le déplacement du groupe jusque là-bas se ferait soit grâce à Thenna, soit par le biais d'un autre mage si elle préférait se rendre tout de suite à Dalaran. Cela ne poserait pas de problèmes.

Dans tous les cas, quelques jours s'écouleraient avant l'arrivée du navire, que le groupe passerait au Vallon à s'équiper et à se préparer.

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En attendant que la Nina fasse la traversée, de Kul Tiras jusqu'à Âprefange, plusieurs jours de 'repos' attendaient le groupe. Dès le lendemain de leur arrivée, le capitaine qui leur avait fournis du matériel plus adapté à la vie de pirate leur proposa de l'accompagner jusqu'à son navire, afin que chacun - mais peut être plus particulièrement les deux sancteforges - commence à s'habituer à ce qui allait devenir, pour quelques temps, leur cadre de vie. Conscient qu'il avait affaire à un trio de guerriers plus que de marins, le marchand mis en avant les avantages stratégiques qu'ils avaient à en apprendre plus sur le fonctionnement des navires : comment se déplacer en gardant le pied ou le sabot sûr et ses armes fermement tenues, d'où risquaient de venir flèches et balles, comment les marins ennemis risquaient de les attendre, ainsi que la disposition générale des navires qu'ils risquaient de croiser. A cela, il proposa aussi de petits entraînements à la rame, dans des chaloupes, et à la navigation simple, avec une voile sommaire, arguant que cela pouvait toujours être utile.

Pendant ce temps, le commerce continuait dans la combe, les marins déchargeant des marchandises, embarquant des vivres frais et de l'eau, procédant à de menus réparations, et profitant simplement de leurs moments de permission à terre. Au bout de quelques jours, cependant, le navire se prépara au départ, et après quelques mots d'adieu et de bonne fortune avec le groupe, le laissa à son attente. Il leur avait finalement laissé quelques vêtements de change, ainsi que quelques pièces d'armure supplémentaire, au cas où, affirmant qu'il ne les vendrait pas. D'autres jours passèrent...

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Après de longues prières et quelques discussions avec sa soeur, Dorena avait finalement accepté de se délester d'une partie de son équipement. Ainsi, si elle portait toujours son torse et ses jambières de plaque, elle avait au moins laissé le reste de côté, mais ne se lassait pas de le faire savoir autour d'elle, se plaignant à longueur de journée de devoir évoluer si faiblement protégée.

Pour le reste, elle se montrait attentive et appliquée sur les différentes leçons et explications du capitaine, ne manquant bien sûr pas de faire remarquer qu'il y aurait beaucoup moins de dangers en cas d'attaques si elles pouvaient porter leur armure complète.
Quant aux entrainements à la rame, les premières leçons auraient facilement pu tourner à la catastrophe, la draeneï manquant à plusieurs reprises de faire chavirer la frêle embarcation, pestant que ces engins avaient du être inventés par des monteurs d'hippogriffes où que si les Naaru avaient voulu que son peuple passe du temps sur l'eau, ils ne les aurait pas dotés de sabots.

Il était en tout cas très clair pour les autochtones que plus vite la Nina arriverait, mieux ce serait pour tout le monde, certains priant même pour les pauvres marins qui auraient à la supporter en mer.
Il y avait d'ailleurs même des rumeurs comme quoi certains pariaient sur le temps qu'il faudrait avant que l'équipage ne la jette par dessus bord

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Ashmaat apprécia les quelques conseils du capitaine concernant les combats marins, et elle se montra naturellement douée.
Par contre, lorsque des rudiments de navigations furent abordés, on la surpris souvent en train de rêvasser, le regard perdu sur les flots. A bord d'une chaloupe, bien qu'elle trouva l'exercice amusant, au début en tous cas, elle ne se révéla pas plus douée que sa soeur.

Le soir, elle tenait compagnie à sa soeur en lui récitant tous les noms d'animaux qu'elle avait entendu dans la journée sur le navire : le "phoque", le perroquet, le coq...

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Abermalt se joignit avec plaisir à l'exercice. Sa pratique navale étant quelque peu rouillée, il n'était pas contre une séance de révision et questionna notamment le capitaine sur les avancées de Kul'tiras en la matière, depuis la Deuxième Guerre. Nul doute que leurs galions devaient être des plus impressionnants désormais !

Il se voulut aussi pédagogue avec les deux sancteforges, complétant les explications du capitaine si besoin étant. La navigation était aussi familière au kul'tirassien qu'elle était étrangère aux draenei et le gouffre culturelle risquait d'être difficile à franchir. Il reprit donc quelques fois Ashmaat sur le vocabulaire très spécifique des marins et argumenta en faveur de cette discipline auprès de Do'rena.

Il rigola bien sûr des maladresses des deux sœurs à la rame, racontant comme cela lui rappelait l'initiation à la voile qu'il avait donné à ses deux enfants il y a des années. Sa fille avait beaucoup apprécié la sortie et cela avait sûrement été le point de départ de sa fascination pour les histoires d'explorateurs, puis de pirates. Son fils... Moins. Le clapotis des vagues troublait sa perception des choses, avait-il dis.

Toujours est-il qu'une fois venu le moment de dire au revoir au capitaine et à son équipage, Abermalt salua chaleureusement son homologue, partageant avec lui un tonneau d'hydromel qu'il était allé acheter à l'un des marchands de la ville.

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Le navire qui allait accueillir le groupe, le Céleste, se rapprochait de la Nina en terme d'apparence : comme elle, c'était un brick aux lignes élégantes, taillé pour la vitesse, avec un nombre réduit de pièces d'artillerie. Cependant, même pour les yeux non-exercés des draenei, plusieurs différences s'imposaient au regard - en dehors du fait que le Céleste n'était pas hanté : il y avait quelque chose, dans le style du navire, qui le distinguait subtilement mais indéniablement de ceux des humains en général, une certaine fluidité qui se trouvait renforcée par le bois utilisé, une essence claire légèrement argentée, et par des runes bleu azure peintes le long des flancs du navire, lesquelles soulignaient la finesse du navire tout en renforçant l'impression de vitesse qu'il dégageait.

Une fois tout le monde à bord, l'équipage s'activa sous les trilles des sifflets et les ordres du maître d'équipage, escaladant les gréements pour s'occuper des voiles, et autres tâches étrangères au commun des mortels - ou des immortels. Cependant, le trio fraîchement embarqué remarquera que seule une dizaine de personnes s'activaient effectivement sous les ordres du maître d'équipage : le reste des pirates n'obéissaient qu'au capitaine ou à une quel'dorei à l'air farouche, et semblaient n'effectuer que des tâches basiques.

Mais bien vite, comme le navire commençait à s'éloigner des ruines du port de Theramore et que les pirates se dispersaient dans le navire, on mena le groupe au pont qui servait de dortoir pour leur désigner leurs hamacs, sous lesquels chacun rangeait ses affaires comme il le pouvait. Quelques pirates étaient là, accrochant leurs armes, retirant les quelques protections qu'ils avaient enfilé pour les combats, et saluèrent le trio avec enthousiasme. Celui-ci, de son côté, découvrait ce qui allait être pour, peut être un certain temps, son nouvel espace de vie - restreint et sans guère d'intimité, mais chacun était sans doute habituée à cela.

Une fois le large gagné, dans la sécurité relative de la haute mer, une brève cérémonie funéraire eut lieu pour ceux qui étaient morts, suivie d'un repas joyeux, organisé tant pour célébrer la victoire sur les chasseurs de pirate, que pour fêter la rencontre avec la Nina et son capitaine Pipe-mot, invité à bord pour l'occasion. Le capitaine du Céleste en profita également pour se présenter de manière plus formelle, lui ainsi que ses officiers, mais le reste de la soirée fut consacré à la nourriture et à la boisson, aux jeux et au chansons, ainsi qu'à des conversations décontractées. De nombreux pirates vinrent saluer les nouveaux venus, échangeant quelques mots, leur proposant à boire ou de se joindre aux parties de cartes ou de dés qui s'étaient formées - certains proposèrent également à Ashmaat de changer de bouclier. L'équipage du Céleste se composait majoritairement d'elfes, des sin'dorei, des quel'dorei et des shal'dorei, ainsi que de quelques humains et nains en quantités négligeables. Il ne semblait également n'y avoir qu'un seul kaldorei à bord, qui n'avait pas l'air de vouloir se mêler aux festivités plus que nécessaire.

Une fois le soleil haut dans le ciel le lendemain, comme le Céleste et la Nina continuaient à voguer de concert, la quasi-totalité de l'équipage fut réuni pour écouter la proposition de Sylhein. Ajoutant quelques détails à ce qu'elle avait déjà exposé aux deux draenei et à Altaya, l'elfe expliqua qu'un capitaine pirate était en train de former une coalition, vraisemblablement pour profiter des richesses qui transitaient dans la région. D'après les rumeurs, le capitaine en question disposait déjà de quelques navires, et se trouvait actuellement dans le bassin des Milles-pointes. De son côté, Sylhein indiqua qu'elle avait obtenu des renseignements concernant de prochains convois marchands, et qu'elle était en mesure d'en obtenir plus. L'idée était donc de rejoindre cette coalition et de remettre ces informations à son dirigeant, afin de participer aux pillages qui s'annonçaient fructueux. Et, concernant Sylhein et les deux soeurs, de rejoindre l'équipage du Céleste, afin d'avoir leur part des futurs butins.

Equipage du Céleste:

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Ashmaat examina en détail le Céleste, particulièrement intriguée par les runes, mais heureuse de découvrir l'univers des marins des grandes mers.

Lors du repas avec les pirates braillards, elle parvint à faire bonne figure, bien que peu habituée aux espaces confinés. Il en fallait sans doute plus pour couper son solide appétit. Par contre, elle refusa systématiquement toute les boissons alcoolisées qu'on aura pu lui tendre. Sans doute passa-t-elle pour une simplette, à répéter quelques "expressions pirates" de son cru, pas toujours de circonstance.
Prête à écouter les conseils des aînés ou des personnes aguerries, elle nota de changer son bouclier à la première occasion.

Les véritables difficultés commencèrent la nuit, lorsque le roulis lui fit regretter la terre ferme.
Elle préféra donc aller s'allonger sur le pont, au grand air.

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Dorena de son côté ne prêta guère attention aux runes du navires, sans doute une version locale des bénédictions que les draeneï appliquées. L'important était que ce navire n'empestait pas la malédiction de la Nina.

Découvrir sa "chambre" rappela à la sancteforge les bons et mauvais moment passés ces derniers siècles sur les champs de bataille et elle sembla rapidement se détendre dans cet environnement qui devint d'un coup bien plus familier qu'elle ne l'aurait imaginé.

Après la cérémonie où elle proposa de bénir les âmes des morts et les recommander aux Naarus, elle participa avec joie au repas à la surprise générale, échangeant des anecdotes de combat avec les membres autour de la table dans son commun approximatif. Même si elle semblait imperméable à la mentalité pirate, elle comprenait leur esprit de corps, ce qui donnaient des échanges particuliers où elle éclatait de rire en les écoutant raconter leurs "glorieuses" passes d'armes pour l'instant d'après faire la morale quand ils parlaient des richesses pillées.
Si un ou deux marins avaient mal pris ses accusations directes au début, les choses avaient fini par se calmer, notamment grâce à la carrure imposante des draeneï et aux expressions simplettes de sa soeur qui détendirent l'atmosphère. Au final, ce qu'ils avaient en commun pris le dessus et une sorte de respect mutuel, celui de soldats qui étaient avaient connus les affres de la guerre, commençait à s'installer entre elles et l'équipage.

Ce fut aussi au cours de ce repas qu'elle gagna un surnom : la "sainte", d'abord sorti comme une pique par un de ceux qu'elle sermonnait, il fut repris de plus en plus au cours de la soirée jusqu'à finalement devenir son surnom officiel.

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Avant de rejoindre le trio sur le Céleste, Altaya attendait que la Nina revienne à quai pour y déposer son butin de la soirée. Le butin matériel, du moins. Pour le reste, le butin réclamé par la malédiction, elle laissa le navire prendre son dû, s'assurant simplement que seules les âmes de l'ennemi soient emportées lorsque la Nina s'animerait pour les appeler. Une longue plainte spectrale se fit entendre pendant les quelques secondes du festin, alors que les fantômes des soldats de la Horde tombés se détachaient de leurs corps pour être aspirés par la figure de proue : une sirène à l'allure sinistre.

Heureusement, le navire maudit se trouvait à trois pontons de distance du Céleste, afin que le procédé n'inquiète pas trop l'équipage voisin. Et quand vint le temps d'appareiller, Altaya rejoignit le Céleste, échangeant quelques railleries avec ses officiers, qui lui demandèrent si elle n'avait pas peur de laisser la barre au "Miraud-flottant" et s'amusèrent quelques temps avec Blanc-bec, le perroquet qui semblait fort apprécier les biscuits thalassiens.

L'humaine resta toutefois bien solennelle durant la cérémonie aux morts et fut presque soulagée de voir D'orena faire un geste en faveur des pirates. Au moins les draenei semblaient-elles s'intégrer. Une fois la cérémonie passée et le temps des célébrations venu, Altaya s'intéressa quelques temps à Sylhein et aux circonstances dans lesquelles elle avait rencontré son père, mais aussi les deux sœurs sancteforges. Cette discussion fut probablement partagée en présence du capitaine Longvent, si celui s'intéressait à la provenance du trio.

Parlant toujours par le biais de son perroquet, elle aura aussi demandé à l'elfe si elle connaissait la langue des signes. Du moins à l'humaine. Et une fois abreuvée de réponses, elle aura laissé Sylhein faire connaissance avec le reste de l'équipage, se dirigeant elle-même vers son interlocuteur favori : Brémain.

Il se trouvait que la capitaine appréciait discuter avec le sang mêlé et partager le récit de leurs aventures respectives. Aussi pour le confort de leurs discussions, elle avait commencé à lui apprendre la langue des signes. Cela rendait leurs conversations sans doute un peu exclusives, ce qui n'était pas non plus pour déplaire à Altaya.

Puis, alors qu'au fil de la soirée l'équipage commençait à tomber de fatigue, elle choisit de trouver un hamac pour y passer la nuit. Le lendemain, elle put ainsi assister à la proposition de Sylhein, y allant de ses propres arguments pour faire pencher la balance en faveur de ce plan : Depuis les événements de Boralus, l'azérite répandue chez les pirates par la compagnie corsandre avait déséquilibré les rapports entre les différentes flottes. La Horde restait un des principaux exploitants de ce minerai et un grand producteur d'équipements l'utilisant. Les bénéfices à tirer du pillage étaient évidents et pour ainsi dire nécessaires dans la course à l'armement à laquelle s'étaient adonnés tous les peuples d'Azeroth.

L'humaine voulut tout de même savoir quel capitaine organisait cette coalition, et à quelle flotte il avait pu appartenir.