Déferlante de l'Au-delà

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Yerisha accepta de bon coeur la suggestion de la banshee : leur coopération était malaisée, et effectivement la draenei n'était guère à même de travailler sur des artefacts impies. Concernant la possibilité d'utiliser la relique récupérée à Bastion autrement, elle resta muette, jugeant que les manipulations de Bois-de-Nuit, pour dégoûtantes qu'elles soient, ne constituaient pas un grand danger en elles-mêmes.

Cependant, avant de partir, Yerisha prit le temps d'envoyer deux missives pour Orneval. celles-ci étaient destinées à la tour du Chant des Forêts, et incluaient, en matière de sécurité, un enchantement qui nécessitait de se trouver dans la tour, ou plutôt à cet emplacement tellurique précis, pour pouvoir les lire. L'une d'entre elle était adressée à l'esprit qui hantait la tour, Althies Mortebrise, l'autre à celui qui se trouvait peut-être dans la tour.

Citation :: Althies Mortebrise

J'espère que vous vous portez bien.

Vous avez sans doute perçu des changements, dernièrement, concernant le monde des vivants et celui des morts, ou plutôt, leur relation. Des créatures venus des royaumes de l'ombre cherchent à envahir Azeroth - et sans doute d'autres mondes. Nous nous efforçons de contrarier leurs plans et de les repousser.

Avez-vous été affecté par ces événements ? J'espère que vous avez pu échapper à l'attention de ces ennemis, et que vous êtes sauf. Par ailleurs, peut-être vous êtes vous intéressé aux phénomènes qui ont accompagné le rapprochement des royaumes des morts et des vivants ? De mon côté, j'ai récemment voyagé dans l'un des royaumes des morts, une expérience intéressante qui a soulevé de nombreuses questions.

Si cela vous agrée, je passerais vous voir prochainement pour échanger avec vous. Actuellement, je dois mener une mission dans le Norfendre, pour participer à la défense de reliques des titans, à Sholazar. Je suis très excitée à cette idée, quand bien même l'endroit semble extrêmement primitif.

Je vous adresse mes meilleurs sentiments, et prie la Lumière que vous soyez sain et sauf

Yerisha

Citation :: A l'éventuel occupant de la tour de Mortebrise

Salutations !

Je me nomme Yerisha, et je suis celle qui a récemment été l'hôte de cette tour, et de son résident spirituel. J'espère que vous vous portez bien, et que le Chant des Forêt est en sécurité.

Je passerais d'ici quelques jours afin de discuter avec Althiel Mortebrise des derniers événements - ainsi qu'avec vous, si le coeur vous en dit ! Je serais absolument ravie de vous rencontrer, et j'espère que je ne vous dérangerais pas trop.

Amicalement

Yerisha

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Après l'embuscade dans la mangrove, il aura fallu un peu de temps à la Compagnie et à ses alliés pour se remettre de l'attaque subie. Heureusement, les nouveaux arrivants n'étaient pas mal intentionnés et purent donc les aider eux, ainsi que les gorlocs et les varleus à panser leurs plaies.

Après s'être enquise des blessures de Katherina, la parlépine aura aidé la prêtresse à extirper le pieu enfoncé dans son flanc, usant de la magie druidique pour apaiser sa douleur et refermer la plaie. Alduriandre fut remis sur pied de la même façon et même Katanja put être rafistolée par ces alliés qui semblaient pouvoir en appeler à la magie de la Mort.

Néanmoins, tous n'eurent pas autant de chance. Les fantômes animaux qui avaient dispensé leurs soins aux Oracles et aux Frénécoeurs purent sauver la moitié de la troupe, mais l'autre ne se relèverait malheureusement pas. Une atmosphère confuse planait sur les survivants suite à l'attaque, il y eut des cris furieux et des déclarations de guerre contre ce nouvel ennemi, mais aussi des sanglots sur le sort des disparus. Les varleus et les gorlocs restaient toutefois des peuples de survivants et leurs rites funéraires consistaient principalement à ramasser sur les défunts tout ce qu'ils ne souhaitaient pas laisser aux prédateurs et aux charognards.

Gregex et Lachooh s'étaient quant à eux tourner vers les derniers arrivants, curieux de leurs intentions. Et si la Compagnie en faisait de même, alors vint le temps des présentations. Le chasseur bleu, qui s'était jusque là intéressé à la trace de sang vicié qui s'enfonçait dans la mangrove fut donc celui qui prit la parole.

Il se nommait Kaerun et était membre d'un ordre que l'on appelait l'Hallali, la Chasse Sauvage, ou encore la Chasse Faë et était normalement l'objet de légendes. Ce groupe, venu d'au-delà du Voile, ne s'immisçait habituellement pas dans le monde des vivants, mais les choses avaient changé tout récemment. Des masques drusts, conçus pour puiser la magie des faë, avaient été distribués à des mortels de ce monde qui s'en servaient désormais pour corrompre la Nature.

Kaerun était donc parti en chasse, accompagné de plusieurs alliés, dont les spectres animaux. L'étrange tréant barbu, qui se nommait Barbefeuille, était en fait lui aussi originaire du domaine des faë, un esprit forestier qui avait pris possession d'un arbre d'Azeroth pour s'y mouvoir et communier avec la flore locale. Enfin la parlépine, du nom de Daelia, avait quant à elle perçu l'influence des drusts depuis le Rêve. Elle avait donc fait le voyage jusqu'à Sholazar et avait croisé les traqueurs faë alors qu'ils attaquaient un campement du Culte des Damnés. Depuis, elle les accompagnait dans leur traque.

D'après ces chasseurs, les individus rencontrés par la Compagnie étaient donc des membres du Culte des Damnés, possédés par des masques drusts. Leur objectif était à la fois de détruire les défenses du Bassin pour en corrompre l'environnement et de mettre la main sur les technologies des Titans. C'était à cette seconde mission que se dédiaient normalement les responsables de l'embuscade et il était donc curieux qu'ils tendent un piège à cet endroit.

Néanmoins, grâce à la blessure infligée par Katanja, l'un des acolytes ensorcelés avait laissé une piste sanglante derrière lui. Les environs n'étant pas sûres, les chasseurs acceptèrent d'escorter la Compagnie et ses alliés jusqu'au village gorloc, après quoi ils reprendraient leur mission.

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Après quelques jours Yerisha recevra une réponse à sa lettre envoyée à Orneval :

Citation :: A Yerisha

Bien le bonjour,

Je suis Faelthana Mirétoile et je réside actuellement dans la tour des mages du Chant des Forêts en tant qu'apprentie. Je présume à votre lettre que vous êtes la personne qui a éveillé le fantôme de maître Mortebrise ?

En ce cas, je serais enchantée de faire votre connaissance. Malheureusement, vous trouverez peut-être le shan'do difficile à contacter en arrivant. Ces derniers temps, il se montre distant, tant en esprit que sur notre plan physique. Il peut se passer des jours sans qu'il se manifeste et lorsqu'il le fait, il oublie parfois jusqu'à mon identité.

Ceci rend mon apprentissage parfois frustrant, heureusement l'étendue de ses connaissances acquises reste quant à elle entière. Toutefois, il semble avoir daigné se montrer pour vous écrire une réponse, que je joins à ce courrier.

Peut-être votre visite saura-t-elle l'éveiller à nouveau. Avec cet espoir, je vous dis à très bientôt.

Elune-Adore

Citation :: Chère consœur érudite,

Votre sollicitude me touche, particulièrement en ces temps troubles. Les vivants ne l'ont pas tous ressenti mais les esprits des bois ne sont pas à leur aise, malgré la paix durement acquise. Pour ma part je n'ai pas subi grande affliction, sans doute du fait des liens qui retiennent déjà mon esprit en ces lieux.

Pour autant, mes observations m'ont permis de constater que la frontière entre les vivants et les morts avait bien été affectée. Elle est agitée, comme une mare après qu'on y ait jeté une pierre. Et donc fragile.

Je n'ai jamais réellement pu tendre ma perception au delà de cette frontière -ou peut-être n'ai-je jamais osé- et tout juste puis-je parfois apercevoir l'après-vie qui m'était peut-être destinée. Je serai donc curieux d'entendre votre propre expérience en la matière.

J'attends votre venue et vous souhaite bonne chance dans votre entreprise de sauvegarde du savoir des Titans.

Ande'thoras-ethil

Althies Mortebrise

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Une fois qu'elle fut arrivée à Sholazar, plus précisément, à la Canopée Parlepluie, Yerisha entreprit d'étudier les lignes telluriques du bassin, découvrant rapidement que les piliers jouaient un rôle primordial dans l'organisation de la trame énergétique de l'endroit. Les cristaux que manipulaient les gorlocs semblaient être surtout des résidus du pouvoir qui était façonné par les piliers, des résidus dans lesquels demeurait cependant une certaine puissance. Jaspe aurait sans doute pu retrouver une place idéale pour elle ici, songea Yerisha, et Thenna en apprendre plus sur sa propre affliction. Mais la dryade était maintenant liée à l'île de Brume-Azur, qui constituait son nouveau foyer, et l'humaine était pour le moment encore perdue, quelque part au-delà des vivants.

Les manipulations des gorlocs consistaient principalement à relâcher le pouvoir contenu dans les cristaux, de manière plus ou moins chaotique, en harmonie - ou non - avec des autels, qui semblaient avant tout être des endroits où la forme donnée aux énergie du bassin par les piliers pouvait être, en quelque sorte, 'captée'. Un sort pouvait également inclure des cristaux comme composants, mais de toute évidence, les cristaux n'étaient pas simplement des réserves d'énergie, de simples cristaux de mana : mieux valait que le sort qui les utilisaient ait la même 'orientation' qu'eux, ou les conséquences seraient sans doute... intéressantes.

Néanmoins, les piliers semblait former un ensemble cohérent : chacun des cristaux irradiaient d'énergie vitale, quel que soit sa couleur, et après un certain temps passé à étudier les forces qui rayonnaient dans le bassin, Yerisha acquis la certitude que les cinq piliers avaient constitué une sorte de mécanisme de défense lié à la vie. Le pilier rouge, maintenant brisé, avait sans doute été l'élément principal de cet ensemble, comme semblait l'indiqué le pouvoir des cristaux rouge contre les morts. Cependant, malgré la présence de cristaux qui indiquaient que son pouvoir était toujours actif, celui-ci restait trop faible, et un rapide examen du pilier brisé fit comprendre à Yerisha que le restaurer, si cela était possible, demanderait bien trop de temps ainsi que des moyens dont elle ne disposait pas.

Aussi, la draenei conseilla aux gorlocs de se concentrer sur les cristaux rouges, afin d'en apporter autant que possible au Havre Touchétincelle où se trouvait le reste du groupe. Là-bas, elle comptait essayer de reproduire le schéma des cinq piliers pour protéger l'endroit de l'influence des émissaires venus des Royaumes de l'ombre, ainsi que de leurs serviteurs masqués. Par ailleurs, les récits des gorlocs sur le Havre lui apprirent que l'autel qui se trouvait là-bas permettait, avec les bons cristaux correctement chargés, d'infuser quelqu'un des pouvoirs de la foudre. Si elle pouvait inclure dans ce rituel d'autres cristaux, jaunes ou rouges, cela pourrait créer une arme formidable contre les varleux possédés...

* * *

De son côté, Sylhein s'affairait à renforcer les défenses du Havre tout en réfléchissant à une manière de s'introduire dans le camp ennemi, le Bastion de Kartak, pour s'emparer des émissaires. La kaldorei avait constaté de visu le pouvoir d'un cristal jaune, qui avait permis de percer l'obscurité créée par les traqueurs, et elle fit en sorte que plusieurs gorlocs soient prêts à repousser une telle magie, et soient bien protégés.

Une fois Yerisha arrivée et ses théories exposées au reste du groupe, Sylhein songea que le pouvoir des piliers ou des cristaux pourrait également être utilisé pour s'introduire dans le camp ennemi : les cristaux blancs pourraient peut-être servir à camoufler l'arrivée d'un petit groupe dans le Bastion, et couvrir sa retraite. Laissant la draenei poursuivre sur ses propres théories, la kaldorei essaya de retrouver Moudel pour lui demander si une telle chose était réalisable.

Par ailleurs, Sylhein commença à réunir autant d'informations qu'elle le pouvait sur le Bastion de Kartak auprès des varleux qui se trouvaient au Havre. Tôt ou tard, songeait-elle, il faudrait lancer une attaque contre l'endroit - une fois que les gorlocs et Yerisha auraient mis au point des sorts efficaces avec les cristaux. En attendant, puisque l'endroit était plongé dans les ténèbres, il n'y avait guère d'autres moyens de l'étudier que d'écouter les histoires des varleux, en essayant d'en retirer des éléments concrets et fiables sur la morphologie de l'endroit.

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Une fois les ensorceleurs et traqueurs vaincus, les efforts combinés des Oracles et des Frénécoeur pouvaient maintenant être tournés vers le village varleu du Nord, encore sous le coup de la corruption drust.

Malheureusement, l'alliance entre les deux tribus était particulièrement fragile et Yerisha pouvait voir qu'elle risquait d'éclater à chaque échange verbal entre gorlocs et varleus. Néanmoins chacun y mettait du sien et la mage put voir les Oracles organiser leurs récoltes de cristaux. La dernière combinaison en date, celle qui avait permis de repousser l'assaut des drusts sur le havre, fut gravée sur une tablette d'écorce pour références futures et les réserves furent préparées pour l'exécution du sortilège à la bataille.

Les varleus avaient quant à eux organisé un colloque sur les meilleures façons de tuer un autre varleu et pourquoi cela était nécessaire parfois. Les plus philosophes d'entre eux notèrent tout de même qu'on vivait des temps étranges.

Leurs préparatifs terminés, Oracles et Frénécoeur se mirent en chemin pour le Pilier Scintillant, chacune des tribus choisissant son propre itinéraire pour éviter toute friction. Les gorlocs devaient ainsi passer par le Pilier Solegrâce pour chercher les cristaux jaunes et les varleus s'enfonceraient dans la mangrove pour attraper à manger en chemin.

Ce fut aussi l'occasion pour la draenei de retrouver Alduriandre, Daelia et les chasseurs faë qui se préparaient eux-mêmes pour leur dernière chasse dans le bassin. Il semblait par ailleurs que le gilnéen n'avait pas encore tout à fait renoncé au masque drust et s'entretenait désormais avec la parlépine au sujet de la "bonne" magie drust.

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Profitant du temps que prendrait les préparatifs de la banshee pour établir un portail vers le plan de la mort d'où étaient venus les drusts qui avaient tenté d'envahir Sholazar, et du temps que mettrait Abermalt pour revenir à la Couronne de Glace Sylhein s'absenta pendant plus d'une journée à Dalaran, où sa première préoccupation fut de faire parvenir un message à Abermalt - ou même deux, le sien et celui de Yerisha.

Citation :: Capitaine Rocvent

Nous avons vraisemblablement mis fin à la menace qui planait sur Sholazar, laquelle était dirigée par les drusts. Votre fils Alduriandre, ainsi que la mage Yerisha sont restés là-bas pour s'occuper des derniers éléments corrompus, une tâche qui ne devrait pas présentée de difficultés majeures dans la mesure où tous les drusts ont à notre connaissance été éliminés; ils sont par ailleurs aidés par plusieurs druides, dont une kul tiranne, ainsi que deux entités originaires du Royaume des Ombres, qui me semblent tout à fait dignes de confiance.

Ceux-ci ont également accepté de rechercher les membres disparus de votre famille. Par ailleurs, les concernant, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de mentionner leur existence auprès de la banshee : celle-ci a suffisamment à faire avec ce que nous lui avons ramenée, et qui devrait lui permettre d'ouvrir un portail vers l'endroit d'où sont venus les drusts.

Concernant ce dernier point, s'il vous est possible de nous rejoindre rapidement à la Couronne de Glace, nous pourrons ainsi tenter une nouvelle excursion de l'autre côté du Voile à la recherche de votre famille. Nous pourrons ensuite faire le point sur notre situation, et éventuellement établir de nouveaux plans suivant ce que nous trouverons.

Qu'Elune vous guide

Sylhein.

Citation :: Cher capitaine Abermalt

Nous avons réussi à défendre Sholazar et les piliers ! Ceux-ci sont d'ailleurs fascinants, et je regrette vraiment de ne pas m'y être intéressée plutôt. Je pense qu'ils pourraient également intéresser Thenna, quand nous la retrouverons : la magie des titans qui est en quelque sorte canalisée par les piliers forment autour d'eux des cristaux d'énergies, qui peuvent être utilisés à différentes fins - nous nous en sommes d'ailleurs servis pour repousser les drusts qui voulaient corrompre le bassin.

En parlant de ça, les combats n'ont pas toujours été faciles, mais nous nous en sommes globalement bien sortis. Alduriandre va très bien, il est resté dans le bassin comme moi pour nettoyer les dernières poches de corruption - des sites de rituels où la nature a été corrompue, et une dernière tribu de varleux possédés. Les drusts, eux, ont apparemment tous été éliminés, mais nous allons vérifier.

Nous avons rencontré des créatures venus d'un royaume des morts, qui semble assez étrange : ils ont l'air lié d'une certaine manière à la nature, sans pour autant appartenir au Rêve d'Emeraude... je vais me renseigner là-dessus ! Nous avons également fait la rencontre d'une druidesse kul tiranne, qu'Alduriandre semble apprécier. En tout cas, il a l'air de s'intéresser beaucoup au druidisme qu'ils pratiquent là-bas, à Kul Tiras, et à ses origines.

J'espère que tout se passe bien à la Toundra, si vous y êtes toujours, et que vous vous portez bien. Est-ce que vous avez eu l'occasion de rencontrer des roharts ? Il me semble qu'on en trouve beaucoup dans cette région, et qu'ils y ont notamment érigés des sortes de grandes statues. J'espère aussi que Katanja se porte aussi bien que d'habitude !

Je ne pense pas vous rejoindre tout de suite après en avoir fini à Sholazar : je compte rendre visite au mage qui se trouve dans la tour que j'ai occupée, à Orneval, lorsque nous avons combattus les orcs chanteguerre. J'espère pouvoir en apprendre plus sur la situation actuelle, et peut-être obtenir son aide, même s'il semble assez réticent à s'engager dans cette affaire. Je compte aussi passer rapidement par l'Exodar, afin de vérifier que Jaspe se porte bien. Si jamais vous aviez besoin de quelque chose de là-bas, n'hésitez pas à y envoyer un message pour moi !

Gardez espoir surtout !

Yerisha

Une fois les messages envoyés, Sylhein sera allée à la pêche aux dernières nouvelles concernant les Royaumes de Ombres, ainsi que les drusts, cherchant notamment à se renseigner quant aux meilleures manières de les affronter. En prévision de cela, la kaldorei aura également cherché à obtenir quelques explosifs incendiaires, se renseignant auprès des alchimistes de la ville, ainsi que d'autres moyens de combattre les drusts suivant ce qu'elle aura pu apprendre dessus.

Concernant ses recherches d'informations, Sylhein se sera également particulièrement intéressée à ce qui pourrait concerner les venthyrs, leurs artefacts et notamment le type d'arme mentionnée par Bois-de-Nuit, ainsi qu'à la potentielle émergence de nouvelle sectes humaines tournées vers la mort. Ce faisant, la kaldorei aura également recherchée, quoique de manière plus marginale, des personnes s'intéressant aux nouvelles cryptographies en provenance des Royaumes des Ombres, plus particulièrement de Revendreth - ces recherches ainsi que celles plus générales sur les venthyrs et de potentiels alliés en Azeroth ayant été effectuées avec une grande prudence.

Enfin, Sylhein se sera également occupée de réunir un peu de matériel pour la Toundra, si elle devait y affronter des morts-vivants, tout en s'intéressant aux dernières nouvelles concernant l'endroit.

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Avant son retour à la Couronne de glace, Abermalt aura donc envoyé ses réponses à Sylhein et Yerisha.

Citation :: Chère Sylhein,

Merci pour votre rapport de la situation. Je vous félicite de l'avoir menée si vite à bien. C'est une bonne chose que vous ayez trouvé de nouveaux alliés pour nos recherches, espérons que cela porte ses fruits.

Dans la toundra les choses sont plus compliquées. Ce retour en force du Fléau a pris de court les forces de l'Alliance et il a fallu du temps avant qu'elles forment un front uni face à l'ennemi. Maintenant que cela est fait, je suis en mesure de vous rejoindre pour la prochaine expédition dans ces royaumes de l'ombre.

Faisons en sorte qu'elle compte !

Capitaine Rocvent

Citation :: Chère Yerisha,

Félicitations pour cette réussite. Il me semblait bien que les cristaux vous intéressez et je suis donc content que vous ayez trouvé votre compte dans cette expédition. D'après Sylhein, les alliés que vous avez rencontré là-bas sont fiables. Toutefois, ça ne fait pas de mal de chercher à les comprendre. J'avais eu le même genre de curiosité lorsque les gnomes nous ont rejoint durant la Deuxième Guerre, la coopération n'en fut que plus aisée.

Puisque vous êtes encore dans le bassin, puis-je vous demander de veiller sur mon fils ? Pas au détriment de vos propres recherches sur place, mais gardez simplement un œil sur lui et transmettez lui mes encouragements pour son initiation. Je sais peu de chose du druidisme tirassien, si ce n'est qu'il s'agit d'une déclinaison plus poussée de la sorcellerie des moissons. Si cela peut faire évoluer son rapport à la malédiction, ce sera probablement bénéfique.

Ici à la toundra, nos forces ont mis du temps à avancer. Mais aux dernières nouvelles les roharts sont parvenu à tenir leur village sur les côtes et nos officiers espèrent parvenir à les rallier rapidement.

Je prends aussi bonne note de votre départ prochain. Le soutien de votre magie nous est précieux, mais nous pourrons je pense nous en sortir jusqu'à votre retour. Je vous souhaite d'apporter plus de clarté aux événements récents si vous le pouvez.

Veillez bien sur nos amis lointains,
Capitaine Rocvent

A Dalaran, Sylhein réalisera que les artefacts et connaissances des royaumes de l'ombre commençaient timidement à apparaître dans le monde des vivants. Et par timidement, il fallait comprendre que ces éléments transitaient soit par le marché noir, soit par le domaine très supervisé et encadré de la recherche.

L'elfe aura ainsi entendu parler d'un type connaissant un gars dont le cousin avait été chargé de travailler sur la retranscription de nouvelles runes de la mort. Quant aux marchandises de contrebande, les armes, armures et matières premières étaient les premières à circuler mais le terme de "vicelames" n'apparaissait jamais dans les transactions.

Au sujet des sectes et cultes de la mort, Sylhein entendra surtout parler de la résurgence du Culte des Damnés. Il était bien possible que différentes branches de celui-ci se soient formées, mais elles n'avaient alors pas été répertoriées.
Dans les milieux occultes cependant, on murmurait que le conseil de la Moisson Noire avait maille à partir avec des démonistes qui s'emparaient d'âmes pour les revendre aux créatures de la Mort. Ses représentants prétendaient avoir la situation sous contrôle, mais on pouvait facilement penser qu'ils ne souhaitaient simplement pas voir le Kirin tor fouiller dans leurs affaires.

Enfin, pour ce qui était de la toundra, des nouvelles étaient effectivement parvenues jusqu'à Dalaran à propos des forces renouvelées du Fléau. On parlait du retour d'une nécropole, de la forteresse d'En'kilah à nouveau occupée. Mais aussi du fait que cette armée de morts-vivants était mieux équipée, plus intelligente et plus performante. Nul toutefois ne pouvait dire exactement dans quelle mesure.

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Directement après avoir interrogé le nécromancien maldraxxi, sitôt qu'Abermalt aura pu lui obtenir l'autorisation de prendre un gryphon, Sylhein se sera empressée de faire le trajet depuis le Donjon de la Bravoure jusqu'au Repos des Etoiles, le camp kaldorei qui avait été établit dans la Désolation des Dragons. Celui-ci n'avait jamais été d'une taille particulièrement importante, mais ses occupants avaient participé à la lutte contre le Fléau, notamment en utilisant la puissance d'Elune pour purifier les cadavres d'animaux infestés. Par ailleurs, Sylhein savait que les occupants du camp étaient venu en aide aux esprits d'anciens kaldorei lors des prémisses de la Guerre du Nexus, ce qui pouvait avoir une certaine valeur dans la situation présente.

Une fois arrivée sur place, Sylhein aura fait un rapport oral au commandant avant de lui confier une version écrite qu'elle avait hâtivement rédigée pendant qu'elle patientait pour son gryphon. Lors de l'entretien, Sylhein aura particulièrement insistée sur la menace que présentait un raid plutôt qu'une tentative d'invasion de la part des assaillants d'outre-mort : pour ceux-ci, la mort de nombreux vivants représentait certainement une importante source d'énergie, et de pouvoir, sans compter ce que les âmes ainsi capturées devaient endurer. Il était nécessaire, à minima, de trouver un moyen d'empêcher ces forces de retourner d'où elles venaient avec autant d'âmes, mais si possible, de libérer les âmes déjà capturées et de protéger celles de ceux qui viendraient à mourir contre ces assaillants.

Au cours de sa brève visite au Repos des Etoiles, Sylhein s'enquérera également de la situation des esprits qui s'étaient éveillées sous l'action du vol bleu, si ceux-ci s'étaient à nouveau manifestés du fait des événements récents. Ceux-ci pouvaient peut-être constituer, d'une manière ou d'une autre, des alliés.

De son côté, Yerisha aura terminé les opération de 'nettoyage' dans le Bassin de Sholazar, aux côtés d'Alduriandre et des émissaires de l'au-delà, transmettant au fils du capitaine l'affection de celui-ci, suite à son courrier. Cependant, la draenei ne se sera guère attardée, et sitôt que la situation sera jugée convenable, elle se sera éclipsée, se téléportant à Orneval, au Chant des Forêts. Une fois sur place, elle sera sans tarder allé rendre visite à Althies Mortebrise dans sa tour - ainsi qu'à sa nouvelle apprentie, afin de leur exposer tout ce qu'elle avait pu apprendre au cours des derniers événements qu'elle avait vécu.

Au cours de cette visite, Yerisha se souciera également des dangers que pourrait courir Althiel, tout en restant relativement confiante quand à sa capacités à se défendre lui-même : entre sa maîtrise de la magie et sa force de volonté, l'esprit constituait certainement un adversaire particulièrement coriace pour qui voudrait s'en prendre à lui - mais dans le même temps, il pourrait également constituer une proie intéressante.

Par ailleurs, tout en partageant avec lui et son apprentie les informations qu'elle aura pu récoltées, Yerisha réfléchira avec eux à différents moyens de lutter plus efficacement contre ces divers adversaires venus d'outre-mort, et contre leur magie et leurs manipulations des âmes.

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Au cours de sa visite du Repos des étoiles, Sylhein aura pu apprendre qu'effectivement, les esprits des ruines voisines avaient été sortis de leur repos. Les prêtresses présentes déployaient déjà tous leurs efforts spirituels pour les apaiser et il était donc difficile de les en détourner pour se consacrer à des âmes hors de portée du pouvoir d'Elune.

Toutefois, le commandant elfe sur place entendit bien que si les âmes étaient capturées, alors leurs réceptacles étaient de nature magique. Elle promit à Sylhein de réfléchir à un moyen de libérer ces esprits, et ce d'une manière qui leur rendrait le repos sans les tourmenter davantage.

Pour ce qui était de la Croisade d'Argent, Katherina avait trouvé au donjon de la Bravoure une poignée de soigneurs et de paladins qui assistaient les soldats de la toundra. Une fois mis au courant du butin que convoitaient réellement les envahisseurs, ils eurent l’idée de rassembler leurs forces dans un puits de Lumière, qui agirait comme un phare pour les âmes et les préserverait de la magie nocive de l’ennemi. Katherina fut bien entendu invitée à prêter ses forces à la conception de ce puits.

***

A Orneval, Yerisha fera quant à elle la connaissance de Faelthana, la nouvelle apprentie dans la tour du chant des étoiles. Il s’agissait d’une jeune kaldorei, qui lui fit bon accueil et ne manqua pas de l’interroger sur ses aventures récentes, mais aussi sur sa précédente expérience et ses interactions avec le fantôme local. Le tout autour se fit autour d’un thé chaud dans la tour aménagée par cette nouvelle occupante, qui visiblement aimait le violet et les étoiles. L’intérieur était de fait bien moins austère et même s’il restait très peu éclairé, la pénombre était plus reposante que lugubre. En outre, de nouveaux ouvrages de magie avaient trouvé leur chemin sur les étagères dépoussiérées.

Le fantôme n’avait pas été présent pour cette première visite et Yerisha put apprendre que -pour ce qu’en savait l’apprentie- il n’était pas menacé par une quelconque intrusion. Ce n’est que le lendemain, après une nuit dans une pièce séparée de l’actuelle résidente, qu’elle put voir l’esprit se manifester. Le fantôme paraissait encore plus fantômatique qu’habituellement et il s’avéra difficile d’attirer son attention. Il semblait absent, tant physiquement qu’en esprit, comme un parent perdu dans ses pensées et s'évanouissait bien rapidement.

Quant à savoir dans quelle mesure cela était dû à la fracture du Voile entre les morts et les vivants, c'était une chose qui requérait certainement une enquête plus approfondie.

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Quand la liche fut vaincue et que les dernières âmes torturées trouvèrent le repos dans la Lumière, l’armée des morts-vivants ne tarda pas à tomber en morceaux. Et, chose curieuse pour ceux qui avaient affronté le Fléau auparavant, les créatures s’évanouirent corps et âmes, la magie qui les animait se dissipant dans l’air glacial. La liche ne fut pas épargnée et -en dehors des effets prélevés par Sylhein- disparut à son tour, y compris sa tête prise dans les mâchoires du capitaine. Quand l’atmosphère fut complètement débarrassée de leur magie néfaste, il ne restait plus que les goules relevées par l’ennemi, jonchant le sol.

Quand les renforts arrivèrent sur la plateforme, ils s’empressèrent de porter assistance à Katherina, dont l’état était le plus préoccupant. Heureusement la Lumière appelée par un acolyte de la Main d’Argent permit de la remettre sur pied, au moins suffisamment pour qu’elle puisse être évacuée. Ce ne fut pas le cas d’Abermalt, qui resta quant à lui inconscient jusqu’au rapatriement complet des forces de l’Alliance au donjon de la Bravoure, accéléré grâce à un portail ouvert par un apprenti de Dalaran. Le commandant des Sentinelles et une partie de sa troupe choisirent par ailleurs de se rendre au donjon, afin d’obtenir le fin mot de ces attaques et de mieux anticiper un éventuel retour des morts-vivants.

La compagnie eut quant à elle le droit à un repos bien mérité dans la taverne du port, dont Abermalt n’émergea que le lendemain. La rage animale de la veille lui faisait l’effet d’une gueule de bois, mais il fut tout de même heureux de trouver sur les quais sa livraison de bières magiques pandarènes tant attendue, accompagnée de nouvelles de Tymotheus.

Le groupe s’étant particulièrement distingué durant la bataille d’En’kilah, ses membres furent tour à tour demandés par un officier du donjon, venu leur indiquer que le haut-commandement souhaitait les rencontrer.

La première fut Katherina, qu’on réclama au petit matin dans le donjon. Menée à une rudimentaire salle de prière, elle fut accueillie par les officiers de la Main assignés à la région. Et ces derniers, après l’avoir remerciée de son implication dans la défense du Norfendre, avaient une proposition à lui faire. Ils lui expliquèrent que la Main d’Argent avait durant son séjour dans le grand Nord réuni bien des reliques, parfois sacrées et parfois maudites. Dans le second cas, l’ordre s’était attaché à confiner les objets afin que leur pouvoir ne tombe pas entre de mauvaises mains. Malheureusement, les effectifs de la Main s’étaient grandement dispersés avec le temps et encore plus maintenant, laissant les reliques avec une défense moindre. Les officiers ayant alors connaissance des pratiques de la tirassienne et, considérant l’usage soutenu qu’elle pouvait faire de la magie des ombres sans succomber à son influence, ils proposèrent de la promouvoir gardienne de l’une de ces reliques.

La charge et la responsabilité de ce rôle n’étaient pas à prendre à la légère, mais elles venaient toutefois avec quelques avantages puisqu’il s’agissait bel et bien d’une promotion : Katherina pourrait accéder aux ressources de la Main d’Argent pour l’aider dans sa tâche et serait reconnue comme faisant autorité dans son domaine d’expertise. En l’occurrence, la relique était un antique bâton vrykul, porteur du pouvoir des Ombres. Il avait été trouvé il y a bien des années parmi le butin d’un clan du Nord et son origine tout comme sa fonction restaient en dehors de cela bien mystérieux.

Une fois la situation présentée, Katherina se vit accorder le temps de réfléchir à la proposition, avant que la relique ne soit amenée au donjon pour lui être remise.

Plus tard dans la journée, c’est Abermalt qui fut appelé au donjon. L’esprit plus clair et apaisé, le vieux combattant fut accueilli par l’état-major des défenseurs de la région. Ces derniers avaient bien considéré l’atout que représentait la Compagnie en tant qu’unité mobile pour l’Alliance et il fut décidé de lui confier trois griffons qui appartenaient jusque-là au donjon. Les bêtes, entraînées au combat, avaient récemment été surclassées par les machines volantes des gnomes toujours plus performantes. Et en l’absence de bons chevaucheurs pour les reprendre, leur potentiel restait malheureusement inexploité.

C’est ainsi que le capitaine se vit confier les rênes de trois griffons, portant respectivement les noms de Plume-d’Encre, Sangreneige et Bourrasque. Ces montures permettraient à la compagnie plus d’autonomie dans ses déplacements et plus de liberté dans ses manœuvres. A condition bien sûr que tous ses membres soient au point dans leur technique de vol. Pour s’en assurer, Abermalt organisa donc dans l’après-midi un premier vol avec Sylhein et Katherina, afin que chacune ait un premier contact avec ces griffons en particulier.

Enfin, à la nuit tombée, Sylhein fut approchée par la gardienne Lunechant et le commandant Azuracier, toutes deux venues lui porter un présent en gage de reconnaissance pour la protection qu’elle avait par deux fois offerte à la prêtresse. L’objet s’avéra être un glaive lunaire de taille réduite, plus facile à emporter que l’arme ordinaire des Sentinelles. Bénie par la grâce d’Elune, la lame était enchantée de sorte à toujours revenir dans la main de son propriétaire.

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Pendant que Célia et Grisvald remontaient la piste trouvée dans Maldraxxus, Sylhein avait pu reprendre le portail pour Dalaran, s’équiper convenablement et mener l'enquête sur ce qui se passait dans les Grisonnes.

Les premières rumeurs qu’elle entendit dans la grande cité magique commençaient à dater, car elles déclaraient que peu après le déchainement du Fléau, le Culte du Loup avait soudainement ressurgi en réponse aux invasions de morts-vivants.

Les worgens avaient alors recommencé à devenir un problème et, en réaction, un nouveau culte s’était présenté. On parlait d’inquisiteurs vêtus de rouge et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi les ressortissants de la croisade écarlate qui résidaient à Dalaran faisaient profil bas en ce moment.

On disait de ces inquisiteurs qu’ils arrivaient par des pratiques extrêmes à occire la malédiction worgen et à ce titre, leur ordre avait rencontré un certain succès auprès des autochtones. On racontait donc que les trappeurs se trouvaient maintenant divisés entre les deux cultes, avec des villages parfois pris dans le feu croisé.

Même le campement de l'Alliance dans la région avait pâti de ce conflit et devait déplorer la perte de chevaux sauvages pris pour cible par les worgens et les disparitions de plusieurs palefreniers.

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Après son excursion dans Maldraxxus la Compagnie put faire ses adieux à l'ancêtre vrykule avant de revenir au miroir d'âmes. Célia, Grisvald et Hidlregarde resteraient comme toujours dans les royaumes, afin d'explorer la piste des négociants mais aussi de voir s'il était possible d'adapter les sortilèges de la Matriarche pour retrouver les vivants.

Thenna, qui comptait revenir en Azeroth elle aussi, convint avec son ancêtre qu'elle laisserait sa nouvelle armure derrière elle, comme une sorte d'engagement à reprendre la mission qu'elle s'était donnée en arrivant.

De retour en Norfendre, dans la halle vrykule abandonnée, elle s'attacha tout d'abord à fermer le portail resté ouvert sur Dalaran. Elle était d'un côté heureuse que le cristal de mana qu'elle avait laissé pour l'alimenter ait tenu si longtemps, mais d'un autre côté, maintenir un portail ouvert aussi longtemps n'était pas une chose prudente à faire. Puisque la mission suivante devait avoir lieu dans les Grisonnes et que le groupe disposait maintenant de ses griffons, il n'y avait pas lieu d'en ouvrir un nouveau de si tôt.

Abermalt quant à lui, prépara une lettre adressée à Tym et dans laquelle il lui demandait de les retrouver avec Brave-Tempête, l'autre griffon de la Compagnie, mais aussi s'il détenait de plus amples informations sur les négociants et les façons d'entrer en contact avec eux.

Après cela, il fut temps de se préparer au départ pour les Grisonnes.

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Comme elle l'avait annoncé, Sylhein passa le reste de la soirée à recueillir des renseignements auprès des habitants du camp. Elle s'intéressait notamment aux divers ennemis qui étaient apparus récemment, les worgens et les inquisiteurs.

Concernant les premiers, la kaldorei s'intéressait à leurs caractéristiques : s'agissait-il de gilnéens, ou de trappeurs locaux qui étaient retournés au culte du loup, ou de colons qui s'étaient laissés tentés par l'expérience, et quelle était l'origine de cette résurgence ? Quelles informations générales, les lieux où ces worgens se trouvaient, leurs contacts avec les autres populations, leurs forces, etc, étaient connues ? Et savait-on qui avait été enlevés par eux, et emportés où ?

Concernant les seconds, les questions étaient assez proches : qui étaient-ils, d'où venaient-ils, que savait-on sur eux, les endroits où ils se trouvaient, etc ? Avaient-ils tentés d'établir des contacts avec le camp ou d'autres endroits, envoyés des émissaires ?

De manière générale, au cours de ces conversations, Sylhein s'efforça de déterminer si ses interlocuteurs étaient favorables à l'une ou l'autre faction, ou aucune, et si certains avaient des pistes pour les contacter.

Par ailleurs, la kaldorei se renseigna également sur les informations générales concernant la région - les autres populations qui habitaient les Grisonnes étaient-elles aussi menacées, alliés à l'un ou l'autre groupe, ignorées par ceux-ci ? Des morts-vivants rôdaient-ils toujours dans les environs ? La Horde présentait-elle une menace supplémentaire ? Sans oublier de chercher des informations concernant Alice, en se servant de ce qu'elle connaissait d'elle.

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Après l'affrontement à Solstice, la priorité pour Sylhein était de sécuriser l'endroit pour éviter que l'un ou l'autre ennemi ne puisse revenir lancer un assaut sans être repéré en amont. Pour atteindre ce but, elle suggéra à Abermalt de réunir les sentinelles déjà établies et de vérifier leurs assignements, afin que les approches directes du village soient couvertes. Par ailleurs, la kaldorei proposa également au capitaine de commencer à mettre sur pied des patrouilles, des éclaireurs qui pourraient prévenir toute approche et rapporter d'éventuels mouvements - pour cela, Sylhein pensait enrôler des trappeurs qui connaissaient bien la région. Si cela était possible, faire venir quelques soldats de l'Alliance pourrait être utile, en évitant sans doute toutefois une invasion du village par des uniformes bleu et or.

Concernant la présence d'éventuels worgens toujours dissimulés au sein des habitants, elle suggéra de faire venir au plus vite quelques uns des druides que Tym pourrait rassembler. Dans le même temps, questionner les habitants pour se faire une idée de qui pourrait pencher d'un côté ou de l'autre - et de manière générale, pour recueillir des renseignements supplémentaires, pour évaluer l'état d'esprit global, etc - lui semblait essentiel. Si besoin, Katherina pouvait sans doute sonder les individus qui en ressortiraient suspects, mais mieux valait à son avis éviter de trop ressembler aux inquisiteurs récemment chassés de Solstice.

Concernant Jeanna, l'écarlate renégate à laquelle elle avait suggéré d'aider les habitants en suivant les préceptes de compassion de la Lumière, Sylhein sauta sur la première occasion pour faire le point sur elle avec le reste du groupe - Abermalt, Katherina et Thenna. Une discussion plus approfondie concernant son origine et ses motivations, ses expériences passées avec la Croisade et éventuellement le Verdict Cramoisi, les informations qu'elle disposait sur eux, en bref tout élément utile, paraissait nécessaire à la kaldorei. Outre, les éventuelles connaissances qu'elle pouvait avoir sur la situation actuelle et ses acteurs, Jeanna pourrait sans doute faire une allié acceptable dans la lutte contre le Verdict, et éventuellement les worgens : quoique quelque peu perturbée, il était possible de la garder en laisse et ainsi exercer un certain contrôle sur elle. Pour autant, elle resterait sans doute instable, et donc potentiellement dangereuse, même si Sylhein pensait pouvoir largement réduire les risques liées à son état - en la maintenant occupée, en lui montrant que la Compagnie contrôlait la situation, et en évitant de mentionner tout rapport à Bois-de-Nuit, ou la Lame d'Ebène.

Pour ce qui était des armes récupérées sur l'exécuteur, Sylhein suggéra de les envoyer loin du village - voire des Grisonnes - aussitôt que possible. Que ce soit à Dalaran, ou à la Couronne de Glace, peu importait, du moment qu'elles étaient étudiées dans les plus brefs délais.

Enfin, la kaldorei fit également part de ce qu'elle avait pu observer après la fuite des derniers acolytes du Verdict Cramoisi - la direction qu'ils avaient prise, vers l'île de Lunesang, et la brume rougeâtre qui lui avait semblé planer là-bas...

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L'enquête menée par Sylhein dans le campement de la brigade lui avait permis de rassembler quelques renseignements sur les forces en présence dans les Grisonnes.

A propos du Culte du Loup tout d'abord. Les soldats n'avaient connaissance d'aucune revendication indiquant que le retour des worgens étaient l'initiative de gilnéens. La théorie en vogue était que des trappeurs maudits étaient parvenus à faire profil bas pendant des années, avant de ressurgir lors du retour du Fléau. Qu'ils aient saisi d'eux-mêmes l'opportunité ou qu'ils aient été sollicités par leurs pairs, c'était une toute autre question.

Quant à savoir l'étendue de leurs forces et les positions établies du Culte du Loup, beaucoup des soldats partaient du principe que tous les comptoirs de l'Ouest avaient été pris. Certains prétendaient que les sources de granite étaient devenues un point de rassemblement pour les worgens dont les hurlements pouvaient être entendus à des lieues à la ronde. Des officiers plus renseignés affirmaient quant à eux que le gîte Ambrepin s'était barricadé. Ses habitants ne devaient leur relative tranquillité qu'au fait que les worgens, portés par leur frénésie bestiale, s'en prenaient aux bastions de la Horde, mais aussi aux chantiers de la Kapitalrisk et au village vrykul. Les gradés leur souhaitaient bien de se casser les dents sur ces positions renforcées. En tous les cas, les morts-vivants qui étaient arrivés par Zul'drak avaient disparu des forêts en même temps que les worgens en jaillissaient. Ce qui pour le reste des habitants de la région, ne faisait pas grande différence.

Les enlèvements étaient plus délicats et faisaient l'objet de la plupart des patrouilles, à la fois du campement de la brigade et du gîte. Les éclaireurs avaient parfois trouvé la piste de civils enlevés et gardés dans les comptoirs pris par le Culte. Mais il s'agissait de familles de trappeurs et jamais des leurs. Parmi les disparus de la brigade on comptait plusieurs palefreniers, emportés durant leur séance de domptage des chevaux et ce malgré l’escorte qui leur fut prodiguée. Alice en particulier n’était quant à elle pas revenue de l’une de ses escapades clandestines dans la mine au-dessus du camp. C’était là que, malgré les interdits, elle s’évadait pour pratiquer la magie.

Concernant le Verdict Carmin, les soldats de l'Alliance en savaient bien peu. Pourtant, la secte s'étaient répandue dans les Grisonnes comme un feu de forêt et ses représentants n'étaient pas avares de sermons. Ils étaient arrivés à l'Est, par la mer. L'un de leurs émissaires était venu jusqu'au campement pour tenter de rallier la brigade à sa cause, mais les officiers de l'Alliance reconnaissaient bien les manières des écarlates et ils n'étaient pas aussi désespérés que les trappeurs.

Le prêcheur avait été congédié sans ménagement, les officiers préférant ne pas risquer de voir ses paroles semer la graine de la dissidence et du fanatisme dans les rangs. Depuis, le Verdict ne traitait plus l'Alliance qu'avec hostilité et si le campement n'avait pas encore subi de représailles directes, c'est parce que la secte avait jusque là échoué à prendre une position avantageuse dans les parages. A savoir Solstice ou encore le domaine des nains de fer, qui restaient complètement insensibles à leur magie. La brigade avait bien entendu tenté de mettre en garde les trappeurs contre le culte, mais les rituels de celui-ci, notamment son Ordalie par le sang avait fait forte impression sur les autochtones, notamment pour ce qui était de débusquer les worgens infiltrés.

Il était admis dans le campement que la secte avait pris le contrôle de l'ancienne tour d'Arugal, mais aucune patrouille, même aérienne, n'avait pu mesurer pleinement cette théorie. Car sur le rivage, le Verdict avait invoqué des manifestations de magie pour mettre en fuite les intrus. On parlait de grands loups de sang cavalant dans le ciel, sans que personne parvienne réellement à donner du sens à ces apparitions.

Enfin, pour ce qui était des autres habitants de la région, Sylhein aura appris de la part de la brigade que les furbolgs étaient plus ou moins passés par une nouvelle phase de guerre civile il y a quelques temps, à la suite de la mort de leur dieu tutélaire. La situation semblait toutefois s’être apaisée, sans doute parce que des ennemis communs s’étaient depuis présentés.

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Après l’escarmouche confuse de Solstice qui s’était soldée par l’incendie de plusieurs chaumières, les habitants avaient passé des heures à la remise en état de leurs habitations pour ne serait-ce qu’y dormir. Heureusement les trappeurs étaient pleins de ressources et formaient une communauté solidaire, surtout avec des individus comme Boris le Bon pour rassénérer les cœurs.

Ce n’est donc qu’une fois les toitures refaites, les portes remplacées et les fenêtres obstruées, que le village s’accorda un repos bien mérité et au chaud, sous la garde de veilleurs volontaires. Les visiteurs comme la Compagnie et Jeanna purent quant à eux occuper les demeures laissées vacantes par l’exode qui animait les populations de trappeurs.

Pour ce qui était des deux prisonniers, à savoir le chef transformé et l’acolyte capturé, l’un fut laissé dans le froid, enchaîné au pilori tandis que l’autre fut enfermé au chaud dans l’un des fumoirs à viande.

**Le jour après la bataille**

Le lendemain, les travaux reprirent. Et tout un tas d’autres tâches malheureuses allaient avec : il y avait des chevaux à retrouver, des corps dont il fallait disposer. Il fallait aussi, de manière générale, reprendre la vie. Certains partirent couper du bois et d’autres encore s’en allèrent chercher du gibier. Ceux qui restaient évoquaient la tenue d’une assemblée du village car et bien… La communauté n’avait plus de responsable, mais le besoin pressant que quelqu’un prenne des responsabilités.

Et puisque le chef, Ivan Peau-d’ours n’était pas disponible, son manteau revint à une cousine, Wanda “Wendigo” Cornebouc. Celle-ci annonça donc que l’assemblée se tiendrait à la nouvelle lune, lorsque les hommes-bêtes voyaient leurs sens s'émousser. Le village statuerait alors sur Ivan, Dimitri et tout le reste. Après cela, elle sera allée personnellement rassembler les étrangers pour mettre certaines choses au clair, notamment le motif de leurs visites.

L’humaine, bien que de carrure aussi large que son cousin, aura paru s’affaisser sous la peau d’ours, écrasée par le rôle qu’elle devait maintenant assumer. Cela ne l’empêcha pas de garder un maintien droit et de s’adresser avec autorité aux étrangers.

Jeanna et Abermalt lui révélèrent qu’ils cherchaient à enquêter sur le Verdict Carmin et la trappeuse posa quelques règles. Notamment qu’ils ne pourraient approcher ou interroger ni l’un ni l’autre des prisonniers sans qu’elle soit présente. Wanda avait des griefs contre les deux Cultes, mais l’acolyte tout comme le worgen restaient des membres de sa communauté et ils ne recevraient donc de châtiment que de la part de celle-ci. De plus, elle prévint Abermalt et Thenna que son village -et elle-même- se méfiaient d’eux du fait de leur malédiction et qu’ils n’avaient donc pas intérêt à se faire remarquer.

L’ancienne écarlate lui aura alors assuré qu’elle n’avait que faire du maudit et qu’elle reconnaissait en l’acolyte une jeune personne au jugement fautif. Elle-même avait été dans une voie similaire il y a plusieurs années et, en vertu de la Compassion évoquée par Sylhein, elle ne comptait pas déployer toute sa connaissance en matière d’interrogatoire. Quant à Abermalt, il déclara lui aussi vouloir favoriser la discussion avec l’acolyte. Dans un geste de bonne volonté, il renseigna par ailleurs la cheffe sur le fait que des druides arriveraient dans la région pour résoudre le problème des worgens. Sans doute seraient-ils capables d’aider son cousin à retrouver ses esprits et à reprendre le contrôle sur la malédiction.

Bien que pas tout à fait convaincue, Wanda décida de laisser le bénéfice du doute à ces paroles. Elle déclara les étrangers comme des invités en sa demeure et se retira vers la cabane du chef.

**Répartition du travail**

Suite à cela, le capitaine décida qu’il était temps de mettre en application les conseils de Sylhein. La journée serait probablement chargée, aussi valait-il mieux répartir les tâches.

Lui-même assisterait Wanda dans la mise en place des patrouilles et des défenses dans le village. Cela incluait de faire le compte des trappeurs encore loyaux et en état de se battre, ainsi que l’inventaire des ressources comme le bois, les munitions, les pièges.

Thenna devrait se charger d’étudier et confiner l’artefact, après quoi elle se rendrait au campement de la Brigade, guetter l’arrivée des druides et leur signaler de venir à Solstice. Il faudrait aussi interroger la brigade sur ce qu’elle pouvait accorder de fournitures et outils aux trappeurs, afin d’accélérer les réparations.

Sylhein resterait pour le moment avec Jeanna, afin de mettre en ordre les informations qu’elle avait déjà obtenues et d’assister à l’interrogatoire de l’acolyte Dimitri.

Enfin Katherina avait pour mission d’aller à la rencontre des villageois comme le ferait sans doute normalement une prêtresse de la Main d’Argent, c’est-à-dire en leur proposant soin, soutien moral et assistance. Ce qu’il souhaitait toutefois, c’était qu’elle profite de ces rencontres pour sonder les esprits et tenter de repérer d’autres worgens.

**La matinée bien occupée**

Une fois les tâches réparties, chacun put s’y atteler au début de cette journée laborieuse.

Thenna avait avant toute chose besoin de faire un point sur sa pratique des Arcanes. Son usage de la magie était lié à son état d’esprit et, quand elle l’exprimait par son anima, c’était avec plus de contrôle, bien que dans les limites de sa psyché. Maintenant qu’elle pouvait à nouveau puiser dans le mana ambiant et dans les lignes telluriques, son pouvoir s’exprimait sans restriction, mais la magie l’influençait en retour. Ce qui signifiait dans le cas présent que même la magie du givre, pourtant l’expression la plus stable et composée de l’Arcane, pouvait être volatile. La mage se demandait donc si elle ne ferait pas mieux de continuer à utiliser son anima, même si cette ressource n’était guère facile à manifester de ce côté du Voile.

Bien loin de ces considérations -spirituellement, car physiquement à trois pas de la mage en train de pester- Jeanna partagea avec Sylhein ce qu’elle avait pu apprendre depuis sa venue dans la région. L’ancienne écarlate était arrivée par les fjords et avait donc pu visiter plusieurs comptoirs avant d’atteindre le campement de la Brigade. Elle avait accompagné des familles en fuite, eu plusieurs fois à affronter des worgens et même rencontré une voyante qui avait partagé avec elle sa vision : Deux loups qui au crépuscule dévoreraient la lune et le soleil, ne laissant sur la terre que la haine et la colère.

Jeanna avait vu quelques couchers de soleil depuis et ne savait donc pas à quel point cette prophétie pouvait être pressante. Et puis à ce moment, elle n’avait pas vu de quelle façon cela pouvait aider sa mission divine. Dans sa recherche du Verdict Carmin, elle avait entendu les trappeurs parler de missionnaires venus convaincre les populations de se rallier à eux et d’inquisiteurs venus débusquer les worgens. Malheureusement, elle n’avait jamais réussi à les prendre sur le fait. Jusqu’à maintenant.

Elle reconnaissait que la Lumière avait joué une part dans l’Ordalie sanglante démontrée la veille. Mais la magie qui s’y mêlait était assurément impie, sacrilège même. Le paladin errant n’était toutefois pas étonnée : beaucoup de croisés écarlates étaient trop aveuglés pour discerner l’hérésie dans leurs pratiques. Ceux-là semblaient toutefois persister sciemment dans le blasphème et ce n’était pas pardonnable. Si elle était résolue à accorder le pardon aux acolytes qui avaient été mystifiés et trompés, elle n’aurait pas tant de remords pour les responsables, ceux qui portaient les armes maudites.

L’analyse magique de l’exemplaire récupéré par Thenna révéla d’ailleurs que si intervention de la Lumière il y avait eu, cela ne venait pas des armes elle-mêmes, mais seulement de leurs porteurs. Les inquisiteurs n’avaient donc pas trouvé le moyen d’enchanter les armes par eux-mêmes, ce qui était rassurant. Mieux encore, il était possible que la Lumière endommage même leurs armes car la lame portait divers stigmates qui ne provenaient certainement pas d’une usure normale ou d’un passage malheureux à la forge. Evidemment, cela n’invalidait pas l’idée que ces armes étaient dangereuses et devaient être confinées loin d’ici… Mais c’était toujours bon à savoir.

**L'après-midi**

Plus tard dans la matinée et encore ensuite dans l’après-midi Sylhein et Jeanna purent constater que Wanda ne pouvait guère se rendre disponible pour interroger les prisonniers. Il y avait beaucoup à faire pour organiser les défenses et Abermalt put transmettre à Thenna une liste de matériaux et outils qu’il serait utile de demander au campement de la Brigade. Sylhein pourrait alors en demander une copie si elle comptait occuper le restant de la journée à l’extérieur du village.

Quant à Jeanna, si le manque d’organisation du village était le seul obstacle à son interrogatoire, elle choisit de prêter ses forces aux habitants.

**Entrevue avec les taunkas**

Ainsi, tandis que Thenna reprenait le chemin du campement de l’Alliance, Sylhein put finalement rendre visite au village taunka voisin, afin d’obtenir leur point de vue sur la situation. Les habitants l’accueillirent avec méfiance, mais l’accueillirent tout de même. D’après la liste donnée, Solstice avait besoin de chaux et les taunkas en possédaient, bien que les deux peuples n’en aient pas le même usage. Il fut toutefois difficile d’engager la négoce car les taunkas se méfiaient de leurs voisins humains. Après tout, plusieurs de leurs chamans avaient été enlevés par de tels individus, alors qu’ils étaient partis pour le rivage, attirés par un déséquilibre spirituel croissant.

Mais les kaldorei étaient des alliés de la Nature et cela signifiait bien quelque chose dans cette forêt. Ils acceptèrent de commercer avec elle et, si elle avait une oreille à leur accorder, ils purent la renseigner sur le fait que les troubles du littoral avaient commencé il y a quelques semaines, alors que toujours plus d’humains se rendaient là-bas. Quelques fois, ils amenaient avec eux des corps, parfois des furbolgs, parfois des worgens. Ils ne savaient pas quelle magie ils pratiquaient réellement, mais leurs rituels courrouçaient la terre et les esprits, répandaient la colère et la haine dans l’air.

L’elfe put apprendre que leurs pisteurs parcouraient déjà les alentours à la recherche de leurs disparus, mais ils n’avaient pas eu l’imprudence de s’aventurer trop près des invocations sanguines. Les taunkas acceptèrent d’entendre que les humains des Grisonnes avaient mailles à partir avec ceux vêtus de rouge du littoral accordèrent à l’elfe de lui faire connaître l’avancée de leurs recherches, si les humains en faisaient autant de leur côté.

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Suite à son enquête personnelle dans le village, Katherina s'était trouvée au contact de bons nombres de villageois. La plupart avait l'esprit agité, plein de doutes, ce qui était normal considérant les événements.

Parmi eux, Katherina put en repérer trois qui couvaient la malédiction. Le premier comptait parmi les pisteurs et sortait donc régulièrement en quête de gibier, le second avait proposé de préparer un fameux ragoût aux habitants le temps des travaux et avait donc accès aux réserves de nourriture pendant plusieurs jours. Enfin le dernier était l'un des charpentiers et il pouvait donc passer de maison en maison, sans que personne n'en soit surpris.

La prêtresse put sentir la bête tapie juste derrière leur conscience, comme un prédateur attendant le moment de bondir. Nul doute que les postes qu'ils occupaient n'avaient pas été choisis par hasard et leur présence était donc un danger pour le reste du village.

Quand Abermalt et Wanda furent prévenus de la présence de ces infiltrés, leur premier souci fut donc de les distraire des rôles qu'ils s'étaient donnés en attendant l'arrivée des druides. Le pisteur fut cantonné aux patrouilles autour du village, le charpentier se vit confier l'inventaire des outils et matériaux du village et enfin le cuisinier reçut pour commis Boris le Bon, qui en plus d'être bavard était un sacré pot de colle, ce qui assurait que l'infiltré n'aurait pas un moment de répit.

Enfin, Abermalt prit bonne note des informations obtenues durant l'interrogatoire. Équipé d'une longue vue, le capitaine put être aperçu au sommet de l'une des tours du village, en train d'observer le phénomène magique sur le littoral, prochain objectif de la Compagnie.

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Une fois les enfants libérés de la grotte et ramenés à Solstice, secoués mais sains et saufs, Sylhein s'en désintéressa globalement dans la mesure où ceux-ci ne semblaient pas vraiment être en mesure d'apporter de nouvelles informations essentielles. La kaldorei conseilla cependant à Abermalt de mener une rapide enquête, notamment auprès des familles des enfants, pour déterminer si ceux-ci avaient été enlevés au hasard ou dans un but plus précis, pour faire pression, etc. Mieux valait pour mener cette enquête une personne en laquelle les villageois de Solstice, et éventuellement ceux du campement de la brigade, avaient confiance, si tant est qu'une telle personne pouvait être trouvée dans leur groupe.

Sylhein s'occupa ensuite de partager certaines des informations obtenues auprès de Dimitri, l'ex-novice, avec l'émissaire taunka. Elle le mis ainsi au courant de l'origine des deux loups de sang qui hantaient maintenant le littoral, issu des worgens capturés par le Verdict - de leurs 'vices', ou plutôt de leur malédiction, extraite d'eux et utilisée comme source d'énergie, et peut-être plus. Sylhein partagea également leurs supposition sur la faible maîtrise du Verdict sur ces invocations, et les potentiels moyens de se prémunir de leurs attaques - grâce à la Lumière, mais peut-être également grâce à d'autres magies, éventuellement celle de la nature.

Concernant la manière dont le Verdict avait réussi à utiliser la malédiction worgen d'une telle manière, Sylhein se montra assez vague, simulant un manque de connaissance : de ce que le prisonnier avait pu révéler, et de ce qu'elle-même et le reste de la Compagnie savait, il s'agissait d'une magie étrangère à Azeroth, portée par des artefact tout aussi aliens - potentiellement issus, d'une manière ou d'une autre, de la déchirure qui était apparu dans le ciel du Norfendre, et ainsi liés aux Royaumes de l'ombre. Ces hypothèses, suppositions et semi-vérités partagées avec le taunka, Sylhein s'enquit de la possibilité pour des shamans d'interférer avec cela.

Quant à la question des prisonniers non-worgens potentiellement détenus par le Verdict, Sylhein indiqua que leur prisonnier n'avait aucune idée de leur sort, et elle-même ne pouvait guère spéculer sur celui-ci. Il était possible qu'ils avaient été tué, afin de renforcer d'une manière ou d'une autre la puissance du Verdict à travers ses artefacts, comme il était possible que celui-ci n'avait pas trouvé d'utilité immédiate à les tuer. Dans tous le cas, leur sort ne devait certainement pas être enviable.

En ce qui concernait les worgens sauvages qui rôdaient toujours, Sylhein n'avait pour le moment que peu d'informations les concernant, mais espérait prochainement en savoir plus sur eux. Toutefois, d'un accord tacite, la Compagnie avait décidé de s'occuper d'abord du Verdict Carmin.

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De retour avec les enfants capturés, la Compagnie fut accueillie par des villageois rassurés mais surtout des parents épris de soulagement. Ce fut du moins le cas pour l'adolescent et l'un des petits. La troisième disparue du village, une fillette, était quant à elle la fille du chef maudit et fut alors recueillie par Wanda, nouvelle cheffe et dernière membre de sa famille en mesure de s’occuper d’elle.

Unalu, le pisteur taunka, resta un moment pour s’entretenir avec Sylhein de ce qu’elle savait du Verdict, de leur magie et du sort réservé aux siens. Il n’était pas certain que la magie des chamans puisse aider, car ces derniers avaient déjà essayé sans succès de repousser les esprits animaux. Peut-être que si les bêtes étaient déjà affaiblies, leurs efforts aboutiraient.

Fort de ces nouvelles informations, le taunka demanda ensuite une entrevue avec Wanda afin de discuter de la coopération entre trappeurs et taunkas. Ce qui avait commencé comme une affaire d’humains était devenu une menace que le reste de la région ne pouvait ignorer. Il fallait donc que Solstice accepte de voir ses voisins s’en mêler.

Suivant les conseils de Sylhein, l’enquête sur les enlèvements fut conduite par Boris le Bon, figure assez bien connue dans le village et au-delà. Sa petite enquête révéla que les parents n’avaient que des théories sur les disparitions. Ceux de l’adolescent pensaient que c’était une question d’âge et que leur fils avait été pris pour passer les rites du Culte du Loup. Ceux du plus jeune enfant pensaient que c’était pour intimider la population. D’ailleurs, ce n’était pas un hasard si la fille du chef avait été enlevée : le Culte espérait certainement faire pression sur lui, même si l’acculer ainsi n’avait fait que le pousser à appeler l’aide du Verdict.

Le capitaine annonça aussi à la Compagnie le programme des prochains jours : D’abord un entraînement de combat en griffon était prévu, durant lequel ils se prépareraient à l’assaut contre les loups de sang. Ensuite viendrait l’assaut lui-même, conjoint avec les forces des trappeurs et des taunkas. Ce dernier point restait toutefois encore secret, car si les worgens repérés dans le campement en avaient vent, le Culte du Loup pourrait profiter de la nouvelle.

Thenna de son côté, après avoir rassuré Alice et pris soin d’elle, était partie avec la jeune fille pour le campement de la Brigade. Là-bas elle comptait apprêter les griffons pour l’entraînement et discuter avec l’Alliance du rapatriement de sa protégée à Dalaran. Simple formalité d’après la mage, mais qui devait être remplie.

Enfin, la nuit suivante vit l’arrivée de Tym, accompagné d’un certain nombre de druides. Ces derniers ne perdirent pas de temps et employèrent un sortilège pour endormir les habitants du village qui ne l’étaient pas déjà, après quoi ils réunirent les worgens désignés par Katherina et les forcèrent par un autre sortilège à manifester leur forme bestiale dans leur sommeil. Au matin et au choc des résidents de Solstice, trois nouveaux worgens étaient entravés dans la place du village.

Wanda déclara alors que leur cas serait évoqué à l’heure du jugement de la nouvelle lune et que les druides resteraient présents quelques temps pour veiller au grain. Cela fit jaser, bien entendu, mais le village entier parut souffler de soulagement. Maintenant qu’ils n’avaient plus à s’inquiéter des disparitions et des worgens dans leur communauté, le moral était remonté chez les habitants de Solstice.

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Abermalt commença la présentation de son plan par les observations réunies jusque là sur leurs ennemis du littoral :

Les deux puits d'où étaient issus les loups étaient gardés jour et nuit par des groupes de trois inquisiteurs chacun. Ces derniers étaient relativement autonomes, recevant vivres et fournitures de la part des expéditionnaires envoyés dans la région. D'ailleurs, le groupe chassé de Solstice était il y a peu arrivé avec la nouvelle de sa débâcle et l'activité des inquisiteurs avait redoublé depuis. Sans doute cherchaient-ils de nouvelles façon d'exploiter le pouvoir de la malédiction.

Quoiqu'il en soit, les taunkas et les trappeurs prendraient eux aussi part à la bataille. La Compagnie en serait alors le fer de lance et son attaque par les airs devait au mieux ouvrir la voie vers le littoral, au pire couvrir l'avancée des forces conjointes de la région.

Pour cela, Abermalt comptait sur le fait que la Lumière était capable d'influencer le comportement des bêtes invoquées. Jeanna était l'élément-clé de cette tactique et elle devrait faire de son mieux pour tenir les créatures à distance pendant que le reste du groupe se chargerait des inquisiteurs. Toutefois, les loups étaient deux géants et les puits relativement distants l'un de l'autre. Jeanna ne pourrait donc probablement pas les gérer tous deux. Ainsi le capitaine demanda à Katherina d'essayer, sitôt qu'elle le pourrait, d'utiliser sa magie des ombres sur les invocations. Si les résultats étaient concluants, Jeanna et elle pourraient tourner leurs efforts dans la lutte contre les bêtes. Dans le cas contraire, la prêtresse devrait alors se concentrer sur les inquisiteurs, avec Sylhein et Abermalt.

Même ainsi, il ne serait pas évident d'outrepasser la vigilance des deux créatures pour atteindre leurs maîtres. Si l'un des chevaucheurs était pris en chasse, il lui faudrait faire de son mieux pour détourner la bête de ses camarades, afin d'offrir à ceux-ci l'opportunité de frapper.

L'objectif de la Compagnie pouvait être accompli de deux façons. Ou bien elle parvenait à éliminer les inquisiteurs, ouvrant ainsi le passage à ses alliés, ou bien elle parvenait à tenir les invocations suffisamment occupées pour permettre aux taunkas et trappeurs d'avancer et éliminer la menace eux-mêmes. Évidemment, plus vite cette bataille se conclurait et moins le Verdict aurait de temps pour préparer ses défenses sur l'île.

[Je posterai les règles HRP demain, mais vos perso peuvent déjà discuter le plan en rp !]

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Si l'idée de jouer les appâts volants ne lui plaisait guère, Sylhein était favorable à la seconde option, dans la mesure où il serait plus facile à un groupe en vol d'échapper aux loups, tandis qu'un assaut terrestre ( et maritime ) risquait de se faire rapidement massacrer par eux. Par ailleurs, si cette option était celle retenue, Sylhein conseilla à chacun, quoique plus particulièrement à Abermalt et Jeanna, de ne conserver qu'un équipement léger pour la phase aérienne, en confiant armure lourde et armes massives aux trappeurs ou aux taunkas.

Quel que soit le plan choisi, Sylhein demanda à Jeanna et aux tankas, si l'une ou les autres pouvaient renforcer ses munitions, en les infusant soit avec la Lumière, soit avec la puissance des éléments, afin que celles-ci puissent affecter plus efficacement les loups.

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Une fois la colère de la terre dissipée, Abermalt eut l’occasion d’expliquer à Causse l’origine du mal et la menace qui planait encore sur la région tant que les responsables n’étaient pas mis hors d’état de nuire. Le Terrestre était d’accord sur ce dernier point, mais quant à impliquer les géants dont il avait la charge… Ces derniers aspiraient normalement au repos et ils avaient été réveillés bien trop souvent ces dernières années, entre l’attaque des nains de fer, le cataclysme et le jaillissement d’azérite. Mais puisqu’ils étaient déjà debout, alors il pourrait accompagner l’un d’entre eux sur le littoral, pour prendre d’assaut l’île du Verdict et mettre un terme à toute cette histoire.

L’accord étant conclu, le capitaine laissa les chamans s’occuper des géants et profita de la hauteur des falaises pour obtenir un nouveau point de vue sur l’île et sa grande tour. De là-haut, il put voir les efforts confus des acolytes pour mettre en place les défenses de l’île et les efforts véhéments de leurs supérieurs pour mettre de l’ordre. Des barricades sommaires étaient mises en place à différents points de l’île, mais elles étaient aussi vacillantes que la volonté des jeunes convertis.

D’un point de vue tactique, ceci pouvait réduire à néant l’avantage de supériorité numérique de l’ennemi, mais pour Abermalt, cela annonçait un désastre humain. Il vit ensuite autre chose, qui ne pouvait que faire empirer le conflit à venir : Les hommes du Verdict firent usage de leur baliste. Les deux projectiles lancés n’avaient aucune chance de toucher les campements sur le rivage, mais ça n’en était de toute façon pas le but. Le Verdict avait attaché à chaque carreau un prisonnier, un taunka et un acolyte, une tentative d’intimider à la fois les assiégeants et les récalcitrants dans leur propre camp.

Devinant que cela n’aurait que l’effet inverse, Abermalt décida qu’il était temps de rejoindre les campements. Il fit de brèves salutations à Causse et aux chamanes naines, s’accordant sur le fait que le Terrestre et un géant les rejoindraient dans les jours à venir, pour participer au siège.

De retour sur le rivage, la Compagnie trouva donc les trappeurs et taunkas bien agités. Les prisonniers avaient flotté jusqu’à eux car les carreaux de la baliste n’avaient pas de tête forgée, mais l’un comme l’autre étaient déjà morts à l’arrivée. L’humain comme le taunka portaient tous deux les marques de la torture, à tel point qu’il était difficile d’imaginer que l’un était un prisonnier et l’autre non.

Les corps furent portés vers leurs villages respectifs, mais les assiégeants réclamaient désormais vengeance, ou justice, même si pour l’heure les deux se confondaient dans les esprits échauffés. Pour les apaiser, mais aussi pour diriger leur attention de manière plus constructive, Abermalt annonça à l’assemblée que les géants des collines avaient accepté de prêter leur aide lors du siège. Il demanda ensuite à voir Wanda et le chef taunka pour savoir s’ils avaient délibéré sur leur approche de l’île.

Les deux meneurs évoquèrent alors le plan sur lesquels ils étaient parvenus à s’arrêter : Les chamans taunkas commenceraient par envelopper l’île et la tour d’une brume destinée à couvrir l’approche des assaillants. Et puisque un géant devait se présenter, il ne serait pas difficile pour les humains et les taunkas de passer inaperçus à côté de son immense silhouette. Par ailleurs, les griffons de la Compagnie et les wyvernes des taunkas pourraient eux aussi bénéficier de cette couverture pour lancer un assaut aérien, même s’il leur faudrait agir vite.

Abermalt considérait prendre d’assaut la tour par son sommet, afin de s’en emparer le plus rapidement possible, éliminer les chefs qui s’y terraient et en libérer les prisonniers. Par chance, le village de Solstice avait conservé de vieux plans du bâtiment et le capitaine les étudia longuement, afin d’avoir une bonne idée du chemin à suivre une fois sur place. Il conseilla d’ailleurs à Sylhein, Katherina et Jeanna d’en faire de même.

Le vieux combattant fit aussi part de ses propres observations à Wanda et au chef taunka. Notamment du fait que les nouveaux convertis ne l’étaient pas vraiment et qu’ils étaient en vérité morts de trouille. Il était selon lui nécessaire que les jeunes acolytes rompent les rangs du Verdict, sans quoi -acculés d’un côté et poussés de l’autre- leur combat virerait au carnage regrettable.

En ce sens, Jeanna put partager son expérience d’ancienne écarlate, révélant que les novices passaient normalement par un long conditionnement mental et physique, censé les débarrasser de toute notion d’individualité, selon une vision perverse de l’adage “Ne faire qu’un avec la Lumière”. Le conditionnement se dissipait toutefois souvent quand l’acolyte prenait du galon et retrouvait le plaisir humain de nourrir des ambitions personnelles. Ceux qui avaient peur pour leur vie n’étaient donc pas encore complètement endoctrinés et il était possible qu’ils répondent positivement aux sommations.

Wanda, après avoir appris cela, choisit de se retirer un moment. Elle qui ne s’était jamais imaginée devenir cheffe de village, surtout en pareilles circonstances, avait besoin de méditer sur cette information qui pouvait mettre à mal la résolution nouvellement acquise par ses camarades.

Ces derniers avaient d’ailleurs repris d’un bon train les préparatifs du siège. Les trappeurs préparaient les munitions pour leurs pétoires et concevaient leurs propres barricades mobiles, destinées à offrir un abri à leurs tireurs. Les chamans taunkas avaient commencé leur communion avec les éléments et les wyvernes que leur avait confiées la Horde il y a des années pouvaient être vues dans le ciel dégagé du littoral, là où les chevaucheurs pratiquaient leurs manœuvres.

Et il en alla ainsi pour les jours qui suivirent.

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Après avoir évacué prestement le marché clandestin, la Compagnie dut encore résoudre la question de ce qu'elle ferait de ses deux prisonniers : la gargouille et la worgen. Le passage encore ouvert dans le miroir apparut comme un bon moyen de s'éclipser et les vivants purent rejoindre la Couronne de glace avec la worgen captive. Pendant ce temps, Grisvald, Célia et Zenza restaient en Revendreth avec Bellona et la gargouille miniature, afin de trouver le repaire du Comte et déplacer le miroir au plus près de celui-ci.

Avant que le groupe se sépare, Grisvald aura demandé à ce que l'oculus soit utilisé pour communiquer les différentes informations récupérées de chacun des côtés et Célia ajouta qu'il valait mieux demander à la banshee d'inspecter la stèle du vice dans le dos de la worgen. Ces objets étaient normalement destinés aux âmes en réhabilitation et il n'était donc pas normal qu'une vivante en porte une sur elle. Pour ce qu'elle en savait, il y avait de bonnes chances que la stèle soit instable et affecte la prisonnière de la pire des façons.

Dame Bois-de-nuit fit bien comprendre d'un air excédé qu'elle n'appréciait guère l'irruption soudaine -surtout pour ramener une prisonnière sauvage- mais elle se mit tout de même au travail puisqu'elle trouva un intérêt tout particulier à l'étude de la stèle du vice, même si elle devait opérer depuis l'autre côté du champ de confinement. Au moins la prisonnière était déjà muselée, fit-elle remarquer.

Et pendant que la banshee se mettait au travail, la Compagnie put faire le récapitulatif des informations que Katherina avait récoltées dans l'esprit de l'un des négociants. Le souvenir de celles-ci était encore vivace pour la tirassienne, tant sa fouille mentale avait été efficace.

Remis dans l’ordre, les souvenirs de Ve’nal racontaient l’histoire ainsi : Les deux négociants avaient trouvé Altaya échouée au bord de l’Antre, l’avaient capturée puis vendue en Revendreth à nul autre que le Comte Cortès. Malheureusement, ils avaient ensuite divulgué les coordonnées secrètes de son repaire et on pouvait facilement deviner que c’était la raison pour laquelle le seigneur venthyr les avait fait éliminer.

Abermalt ne prit évidemment pas bien cette nouvelle et surtout, si la worgen capturée était sa fille, il voulait savoir pourquoi et comment elle avait pu être ainsi transformée. La banshee l’enjoignit à se calmer, le temps qu’elle obtienne une lecture claire des inscriptions sur la stèle du vice. Celle-ci lui donnait à vrai dire bien du fil à retordre, car les noms qui s’y affichaient ne cessaient de changer. C’était étrange puisque d’après Célia, une stèle n’était destinée qu’à une seule âme. En tous cas les actes de piraterie revenaient souvent parmi les inscriptions.

Certain que la prisonnière était bien son enfant, une partie d’Abermalt réclamait la tête du Comte mais une autre souhaitait simplement qu’elle soit confiée au cercle cénarien pour apaiser la malédiction. Là encore, Dame Bois-de-nuit objecta, car nul ne savait ce qui pouvait arriver si l’on tentait d’influencer cette âme quand elle était encore liée à d’autres. Le capitaine manifesta son désaccord en mentionnant qu’il savait ce qui arrivait à un esprit humain lorsqu’il restait trop longtemps sous l’effet de la malédiction et envoya donc un message à son neveu resté dans les Grisonnes pour qu’il vienne apporter une solution, druidique ou alchimique.

Du côté de Revendreth, le petit groupe était parvenu à obtenir plusieurs informations de la part de Thieflin. Notamment que le Comte se trouvait dans une résidence cachée au sein de la Province des Braises, une région en proie aux tourments de la Lumière. Si la compagnie parvenait à le faire sortir de sa cachette elle pourrait tirer avantage de cet environnement nocif pour les venthyrs.
Cortès n’était évidemment pas seul. Il disposait de plusieurs serviteurs pour le protéger. Des purotins, mais aussi une autre lame animée, rivale de Bellona, ainsi que des vive-pierre. L’autel de liens d’âme, qui permettait à Cortès de dominer ses serviteurs, se trouvait dans le domaine, mais il y avait peu de chance que sa stèle du vice y soit elle-même. En tout cas, le diablotin de pierre n’avait pas encore craché le morceau quant à sa localisation. Le domaine serait aussi certainement gardé par des démons d’alarme, mais le groupe ferait au mieux pour les repérer à son arrivée.

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Lors de la préparation de l'assaut contre Cortès, Sylhein fit remarquer qu'il pourrait être utile de le capturer plutôt que de simplement le tuer, afin d'en faire une monnaie d'échange : de toute évidence, Cortès était devenu hors-la-loi suite au changement de pouvoir à Revendreth, et il n'était pas impossible que le nouveau pouvoir en place soit intéressé par la capture d'un renégat, d'autant plus que le comte semblait avoir eu une certaine importance. Et qui mieux que les habitants de Revendreth pourraient aider à défaire ce que Cortès avait fait à Altaya ?

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Après le combat dans le domaine du Comte, la Compagnie revint à la Couronne de glace pour y trouver Tym, appliquant les rites druidiques et recettes alchimiques visant à apaiser l’esprit de la worgen capturée. Toutefois ceux-ci n’avaient pas les effets escomptés tant l’âme de la prisonnière semblait distante.

Fort heureusement, après que Célia et Grisvald leur aient livré le Comte Cortès, les représentants de la Cour des Moissonneurs -l’institution qui tenait lieu d’autorité chez les venthyrs en ces temps troublés- offrit sa contribution en un juste retour des efforts investis par la Compagnie et prit le relai dans la conclusion de l’affaire.

La demeure de Cortès fut fouillée, ses serviteurs capturés et ses recherches confisquées. La stèle de lien d’âme eut droit à une inspection poussée et on en retira la pierre d’âme que Célia et Zenza avaient intégrée dans le but de saboter les forces du Comte. On découvrit notamment que cette pierre contenait l’âme de la prisonnière worgen, ce qui ne laissait aucune ambiguité sur l’identité de celle-ci et expliquait pourquoi les serviteurs du domaine s’étaient trouvés contaminés par sa rage bestiale, sitôt leurs esprits liés.

Par la suite, l'implication de la Compagnie fut reconnue et récompensée de plusieurs façons. La première fut l’envoi d’un archiviste venthyr nommé Montesquin par delà le miroir, afin qu’il apporte son assistance dans le traitement de l’âme de la worgen sauvage. La seconde était plutôt une récompense matérielle : des pièces d’or, frappées d’un sceau jamais vu en Azeroth -ce qui était très exotique- ainsi que des pièces de négociant, plus précieuses mais dont la valeur n’était reconnue qu’en Ombreterre et un assortiment de divers accessoires et armes venthyr enchantées. Ce qui était un comble, considérant qu’Abermalt voulait justement confier aux venthyrs les vicelames récupérées dans les Grisonnes. Pour couronner le tout, Bellona avait décidé de franchir elle aussi le miroir pour rejoindre la Compagnie et trouver un porteur parmi ses membres.

Le butin distribué et mis de côté, Abermalt annonça un temps de répit dans cette mission qui s’était tout compte fait considérablement étendue. Il restait encore à faire, certainement, mais le Comte était entre les mains de ses semblables et ceux-ci pourraient l’interroger et découvrir l’étendue de ses méfaits en Azeroth. Le capitaine déclara qu’il resterait toutefois encore un moment avec une partie de sa famille dans la Couronne, le temps que le traitement donné à sa fille aboutisse.

Si Katherina rejoignait la Croisade d’Argent, il ne doutait pas que ses supérieurs lui demanderaient un rapport détaillé des événements auxquels elle avait assisté. Il enjoignit donc la prêtresse à lui communiquer toute demande que la Croisade pourrait avoir à l’adresse de la Compagnie.

Une lettre fut aussi adressée à Katanja :

Citation :: A Katanja,

C’est avec plaisir mais aussi une certaine fatigue que je vous annonce la fin de notre association avec Dame Bois de nuit. Chacun des disparus a été retrouvé et notre famille est de nouveau complète. Nous resterons encore quelque temps dans la Couronne de glace, car le cas d’Altaya réclame une attention toute particulière.

Je ne sais quelle est votre affectation actuelle, mais je vous souhaite de pouvoir garder votre lame aiguisée. J’ai pu constater comme la situation dans le Norfendre était complexe et je crois que ces terres ont besoin qu’on y maintienne l’ordre.

Nous allons quant à nous conclure l’année en nous accordant un peu de repos, mais je serais honoré de combattre à nouveau à vos côtés.
Abermalt Rocvent

Après cela, plusieurs jours s’écoulèrent durant lesquels l’archiviste Montesquin et Dame Bois de Nuit travaillèrent de concert à apaiser l’esprit de la worgen, le tout en étant servis par Buro, le domestique purotin maintenant équipé d'un service à thé. Le venthyr et la banshee durent tout d’abord libérer l’âme prise dans la pierre, ce qui fut finalement l’étape la moins ardue et la moins remarquable du processus. Puis il fallut obtenir la boussole ensorcelée de la captive sans que celle-ci s’échappe et le renfort des deux worgens présents ne fut pas de trop pour la retenir. Commença alors le long processus qui devait couper le lien entre l’âme vivante et le cristal abritant les esprits pirates, rendu plus difficile encore par l’apparition d’ectoplasmes enragés. Et c’est ensuite seulement que la malédiction put être traitée par l’alchimie et la magie druidique.

Sa part du travail terminée, Montesquin prit congé de la Compagnie et, par un accord précédemment conclu avec Bois de nuit et Sylhein, il franchit le Voile accompagné des deux elfes. La morte, qui cherchait à enrichir ses connaissances de la magie des âmes, fut dirigée vers Sombrehavre, tandis que le venthyr escortait la vivante jusqu’à l’âme qu’elle souhaitait rencontrer.

Du côté de la Couronne, Altaya avait repris forme humaine et sa famille put constater qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux, chose qui n'avait pas du tout été visible sous sa forme worgen ! Cela ne fit que rallonger la liste de questions que son père avait à lui poser, mais il fallut mettre cela de côté car la montagne gelée n'était pas le lieu idéal pour un accouchement imminent.

Abermalt envoya donc une missive à Alduriandre afin de l'informer de la situation et présenta des salutations précipitées à ses alliés avant d'emmener sa fille au travers du portail ouvert sur Dalaran. Altaya fut alors escortée par sa famille jusqu'à la clinique de la ville, où elle resta en observation avec le bénéfice tout relatif de quelques visites.

Les jours suivants virent le retour d'Alduriandre, encore accompagné par Daelia qui souhaitait rencontrer le reste de la Compagnie. Le traqueur aveugle fut soulagé de retrouver sa sœur, mais aussi troublé par la nouvelle de sa malédiction et de sa grossesse. Une cacophonie de sifflements et de bruits de bouche s’était engagée entre les jumeaux, alors qu’ils communiquaient dans un code connu d’eux seuls.

Au bout du compte, les alliés et membres de la Compagnie -Sylhein, Katherina et Katanja, mais aussi Yerisha et Amberina- n'entendirent parler de la famille qu’après le Voile d'Hiver, par le biais d’une lettre d’Abermalt :

Citation :: Chers amis de la Compagnie,

Après notre départ précipité du Norfendre, nous sommes encore à Dalaran. Il s’avère que le travail d’Altaya n’a réellement commencé qu’au lendemain de la nouvelle année. Et après avoir bataillé bravement, j’ai le plaisir de vous annoncer qu’elle se repose aujourd’hui avec un fils qu’elle a choisi de nommer Firmin.

Me voilà désormais grand-père et je sens mes cheveux grisonner à cette idée. Je ne sais pas comment les peuples plusieurs fois millénaires comme les draeneï ou les elfes prennent ce genre de choses, eux qui vivent sans doute parmi une dizaine de générations de descendants.

Quoiqu’il en soit, nous allons rester encore quelques temps sur la ville flottante, en espérant que de nouveaux ennuis ne viennent pas trop vite à notre rencontre. D’ici là, j’accueillerai avec plaisir des nouvelles de votre part.

Abermalt Rocvent

PS : Thenna me fait dire que ses documents pour l’adoption de la jeune Alice sont en cours d’examen. Ce qui signifie que notre famille devrait prochainement s’enrichir d’un deuxième enfant.

» Alliés et Ennemis du Norfendre et de l'Au delà

Déferlante de l'Au-delà

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