Tonnerre sur les Tarides

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Si la distance avait été suffisante entre la Nina et la Céleste pour ne pas affoler l'équipage, quand le navire maudit réclama son dû, cela restait trop peu pour Dorena qui fut parcourue d'un frisson glacial. En regardant vers la Nina elle assista au spectacle et son teint vira au blanc caverneux et elle se mis à s'agenouiller pour prier avec ferveur les Naaru pendant le temps de l'opération, se mettant à briller tellement intensément que le navire tout entier semblant plus brillant que le soleil.

Plus tard quand Altaya embarqua pour les rejoindre, elle fut accueilli par un regard aussi sombre que ces yeux lumineux le lui permettaient et elle se contenta de pointer un doigt accusateur vers le bateau maudit. Ce fut d'ailleurs le seul échange que les deux femmes eurent de la soirée, et probablement le dernier avant longtemps

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Dès le lendemain matin, Ashmaat se mit en quête d'un nouveau bouclier.
Elle finit par tomber sur un pirate qui cuvait à fond de cale et qui lui proposa une vieille carapace de tortue renforcée contre une partie de bras de fer.
Ashmaat fit semblant de peiner mais la partie fut vite gagnée. Pour ne pas se mettre à dos l'équipage, elle donna au marin un souvenir qu'il lui restait de Dalaran : une petite tour en bois peint.

La bouclier en os renforcé de métal avait connu des jours meilleurs et ne valait certes pas un bon acier sancteforgé, mais cela semblait bien mieux que l'espèce de jouet que lui avait donné le marchand-antiquaire.

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Concernant les bénédictions pour le repos des morts, celles-ci étaient variées et faisaient appel à différentes divinités, aussi la proposition de D'orena fut acceptée et appréciée, quand bien même elle ne promettait pas aux âmes des morts un repos éternel sur une île tropicale, au milieu de toutes les richesses que ceux-ci avaient pu accumuler de leur vivant, ou autres variantes. Quant aux sermons de la draenei, ils furent rapidement pris comme des plaisanteries, ou du moins l'expression d'une certaine naïveté, et les liens qui commençaient à se former avec l'équipage aidaient à passer outre les aspects les plus virulents des réprimandes la sainte. Les pirates du Céleste étaient pour la plupart assez ouverts d'esprit et curieux, et capables de se lancer dans de grandes discussions comparant les mérites de telle ou telle religion - soit quand ils avaient bus suffisamment, soit quand ils étaient sobres - mais aucun ne s'y essaya avec D'orena pour le moment : les liens qui se nouaient étaient encore récents.

Ashmaat de son côté, avec ses expressions sorties de manière totalement aléatoire et sa visible inexpérience de la vie en mer, fut rapidement considérée comme une sorte de mascotte par l'équipage. Et quoique qu'elle ne but pas, le reste des pirates plus ou moins imbibés s'amusèrent beaucoup au cours de la soirée à essayer de lui faire apprendre diverses expressions, dont une bonne part en thalassien ou shalassien, explosant immanquablement de rire lorsque la draenei répétait des insultes inventives concernant Kael'Thas, Lor'Themar ou Elisande.

Concernant le bouclier qu'elle récupéra le lendemain matin, personne ne sembla lui en tenir rigueur - sans doute parce que la plupart des pirates possédaient des armes renforcées de sortilèges ou infusées du pouvoir de reliques. Cependant, quelques pirates, voyant le nouveau bouclier de la draenei, lui racontèrent que cette carapace était issue de la progéniture d'une tortue géante, à moitié magique, et qu'elle était bien plus robuste qu'on pouvait l'imaginer... mais les sourires plus ou moins dissimulé qui accompagnèrent cette histoire pouvaient laisser planer un doute.

Lorsque la Nina s'occupa des âmes des soldats ennemis morts, la plupart des pirates se contentèrent de se détourner, certains avec une grimace, mais peu semblèrent vraiment désaprouver la chose. La vie en mer, et particulièrement celle d'un pirate, n'incitait que peu à tendre l'autre joue ou à faire preuve d'une compassion excessive pour l'ennemi, encore plus envers ceux qui les pourchassaient activement. Aussi l'équipage autant que les officiers réservèrent bon accueil à Altaya lorsque celle-ci arriva à bord, et pour certains l'acclamèrent en remerciement du rôle qu'elle et son navire avait joué précédemment.

Ses questions à Sylhein furent l'occasion pour l'elfe d'expliquer brièvement les raisons qui avaient poussés le trio à s'engager dans un équipage pirate - présentant les draenei et elle-même comme des aventurières, indiquant que les deux soeurs désiraient découvrir plus avant Azeroth et ses peuples. Concernant le père d'Altaya, ne sachant trop ce que celle-ci désirait garder dissimulé, l'elfe resta assez vague, indiquant qu'ils s'étaient rencontrés quelque part en Kalimdor. Le capitaine Longvent resta assez silencieux lors de la conversation, pas entièrement convaincu : si Ashmaat pouvait passer pour une draenei excentrique, la nature de D'orena et ses convictions étaient plus étranges. Concernant le langage des signes, Sylhein indiqua qu'elle en avait une connaissance rudimentaire, qui lui permettrait de comprendre à peu près Altaya.

Brémain de son côté accueillit chaleureusement Altaya. Pas toujours à l'aise avec les elfes du fait de sa qualité de sang-mêlé, il appréciait particulièrement la compagnie de l'humaine du fait de sa race, mais également du fait que la capitaine d'un navire le côtoie lui, simple officier et responsable d'un poste peu glorieux. Néanmoins, malgré ses dehors rudes, il appréciait particulièrement la gestion de l'équipage, et ne cherchait pas vraiment une autre place plus proche du pouvoir, comme il le confia à Altaya. Pour les marins sous ses ordres, qu'il menait avec une certaine rudesse, voire brutalement en certaines occasions, Brémain se trouvait comiquement transformé en compagnie d'Altaya - mais chacun se gardait bien d'en faire la remarque, ou même de se faire remarquer de lui dans ces moments !

Le lendemain, comme Sylhein exposait son plan, les remarques d'Altaya furent accueillies avec de nombreux hochements de tête et marmonnements approbateurs. Dans l'équipage, une gnome aux robustes lunettes d'ingénieur remontées sur le front, sous un tricorne légèrement trop grand pour elle, semblait particulièrement intéressées et excitées par la perspective de mettre la main sur de grandes quantités d'azérite, et commença a faire un exposé sur les différences de raffinage entre les méthodes de la compagnie Corsandre, et celles de la Horde, avant que d'autres pirates ne la fasse taire au milieu d'une vague de rire.

Concernant le capitaine qui entendait créer une coalition, il s'agissait d'un zandalari renégat, Zarkej dit le Squale Rouge. Celui-ci était un ancien commandant de la marine zandalari, qui avait décidé, lors de l'intervention des trolls en Pandarie et notamment sur l'île du Tonnerre, de mener son navire et son équipage vers une existence plus aventureuse. Du fait de la taille de son navire, parmi les plus imposants construits par les zandalari, il avait opéré principalement seul depuis. Mais à présent, il semblait vouloir renoncer aux courses solitaires, sans doute pour s'attaquer à des cibles plus importantes.

A la mention du nom et de la race du capitaine, les pirates du Céleste s'agitèrent et murmurèrent entre eux. L'un d'eux se pencha vers les deux draenei pour leur expliquer que, traditionnellement, les elfes et les trolls ne s'appréciaient guère. Par ailleurs, Zarkej et son équipage étaient assez originals, pour des pirates : leur navire avait été renommé le Messager de Gral, et un certain nombre de prêtres navigaient à bord afin que l'équipage bénéficie des faveurs des loas, et principalement de celui des mers, Gral. Mais dans le plus pur style zandalari, Zarkej était également assoiffé d'or, et il avait semble-t-il un certain talent pour en trouver, puisque des rumeurs persistantes faisaient de lui un capitaine pirate particlièrement riche.

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L'on pu voir Ashmaat s'entrainer longuement et régulièrement sur le pont de la Céleste, enchaînant les passes d'armes avec vivacité et aisance, bien que parfois déséquilibrée par un mouvement plus fort du navire.
Peu agile dans les espaces confinés, toujours obligée de se courber dans les escaliers minuscules du brick, et pestant à chaque fois qu'elle se cognait les cornes dans ce qu'elle appelait systématiquement une "poutre", elle semblait au contraire enchantée de pouvoir s'entraîner sur le pont fouetté d'embruns, travaillant son équilibre grâce à la houle.

Dans ces moments, les moqueries de l'équipage cessaient, et certains matelots durent être rappelés à l'ordre par le quartier-maître, surpris à observer la guerrière au lieu de faire leur part de travail.

Par contre, sa maîtrise du commun ne fut pas améliorée par l'apport linguistique de l'équipage, et même sa soeur avait parfois du mal à la comprendre quand elle s'essayait au "parler pirate".

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Le raid contre les centaures s'était achevé brutalement : sitôt le cor téléporté sur le Céleste, les pirates s'étaient repliés en vitesse sans rencontrer d'opposition, laissant le campement dévasté. La tempête invoqué par les chamans s'était dissipé, ceux-ci ayant été largement massacrés, et une fois les pirates embarqués, les deux navires avaient rapidement retraversé la baie tandis que les blessés étaient soignés avec les moyens du bord, quelques uns des membres de l'équipage ayant des affinités avec la Lumière, quoique rien d'aussi marqué ni puissant que celle de D'orena.

En approchant du village des pirates, les vigies indiqueront la présence d'une foule nombreuse sur les quais et débarcadères rudimentaires construits au pieds des falaises, et au fur et à mesure de l'approche des navires, chacun pourra constater de visu la présence de cette foule, supposément venue accueillir le retour du Céleste et de la Nina, et la prise du cor aux centaures. Zarkej lui-même était là, accompagné de ses lieutenants et de plusieurs autres capitaines pirates et officiers, lesquels formaient un ensemble hétéroclite comportant de nombreux trolls, zandalaris ou autre, quelques humains, et des représentants d'autres races, notamment un tortollan à la carapace incrustée de gemmes, et une paire d'ogres, lesquels exhalaient des effluves démoniaques.

L'arrivée du cor fut accueillie par diverses exclamations de joie, et Zarkej se lança dans un rapide discours, affirmant qu'avec le cor en leur possession, ils seraient protégés contre toute tentative de les déloger d'ici, et annonçant que deux nouveaux navires avaient rejoint leur coalition, et qu'un raid était en préparation, lequel rapporterait un butin abondant. En guise de conclusion, il invita chacun à faire la fête, indiquant que le prix des boissons serait réduit pour toute la soirée et la nuit, afin de souhaiter dignement la bienvenue aux nouveaux venus. Cette annonce déclencha un nouveau concert d'exclamations joyeuses, et les pirates entreprirent rapidement de retourner vers le village, tandis que le cor était emporté par un groupe de zandalaris.

Quoique ayant fait bonne figure lors de la remise de l'artefact et lors du discours de Zarkej, Tæril se retourna vers son équipage dès que les autres capitaines et la masse des pirates commencèrent à se disperser. Un roulement serait organisé afin qu'une partie de l'équipage reste toujours à bord, pour garder le navire et participer aux tâches quotidiennes dessus. Aucune personne étrangère à l'équipage ne serait autorisée à monter à bord sans l'accord du capitaine ou de sa seconde - exception faite d'Altaya et de son navigateur. En dehors de ça, chacun était libre de se soûler et de passer du bon temps comme il lui plaisait.

Concernant la première nuit, Ashmaat, D'orena et Sylhein firent partie de ceux qui devaient garder le navire, et s'occuper des convalescents, sous la direction de la gnome artilleuse, laquelle en profita pour interroger les deux draenei sur leurs connaissances en matière d'artillerie de leur race. Altaya, en tant que capitaine, était libre de faire ce qui lui plaisait en dehors des éventuels conseils avec le reste des capitaines; pour cette première nuit, Tæril lui proposa de l'accompagner, lui et une partie de ses officiers, afin de commencer à prendre leurs marques.

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Ashmaat effectua les tâches qui lui étaient confiées sans son entrain habituel.
Elle se demandait toujours s'il était juste d'aller massacrer des centaures, leur voler une relique et la ramener à des Trolls en liesse... Elle s'en confia longuement avec sa soeur, mais ne sembla pas totalement convaincue après leur discussion.

Aussi, lorsque la Gnome leur pose des questions sur un sujet qu'elle ne maîtrisait pas, elle se contenta de bougonner quelques vagues généralités.

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Dorena de son côté, s'occupa des blessés une fois remise de la dépense d'énergie que l'intervention de la Nina lui avait imposée.

Ce navire devait être clairement mis hors d'état de nuire, mais ce serait pour une prochaine fois, surtout qu'il faudra en reporter à des autorités supérieures afin de déployer la force purificatrice nécessaire.

Plus tard, quand sa soeur vint la voir, elle n'eut d'autre réponse à ces questions que de faire confiance à la Lumière et au destin qui était le leur. En tant que simples soldates des naaru, leur plan global leur échappait sûrement, mais aussi étrange et tortueuse que la voie devant eux pouvait paraître, il n'y avait aucune raison de douter que la Justice triompherait au final.

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Si Altaya laissa Cul-de-bouteille participer aux festivités comme il l'entendait, elle accepta la proposition de Taeril. Pour le raid à venir il leur faudrait se coordonner avec ces autres pirates etelle préférait tout savoir des autres capitaines, de leurs équipages et de leurs navires, de leurs ambitions et de leurs méthodes. Se tenir au courant des quelques atouts magiques dont disposaient chacun et des malédictions avaient cours entre les différents équipages lui semblait aussi de bon aloi, mais elle laissait ce genre d'analyse à l'expertise de Taeril et des siens.

Si le village pirate s'étendait jusque dans les hauteurs, elle en aura profité pour observer les différents navires, associant mentalement les bâtiments à leurs capitaines et identifiant les plus menaçants d'entre eux. Le juggernaught ogre et le navire de Zarkej étaient pour l'heure en tête de liste.

Ainsi, au moment de faire connaissance avec les capitaines, elle se référait à cette liste afin d'orienter sa prise de renseignements vers les plus étendus et les plus menaçants équipages. Usant de Blanc-bec pour les discussions, l'humaine savait que ses interlocuteurs prenaient difficilement au sérieux une personne communiquant par le biais d'un perroquet et comptait donc sur cela pour endormir la méfiance des pirates. C'est donc en mêlant curiosité et plaisanteries provocatrices, et en rebondissant sur les exploits dont ils pouvaient se vanter, qu'elle interrogeait ses pairs sur ceux qu'elle considérait comme les cibles les plus préoccupantes, Zarkej, l'ogre et le tortollan :

"Le Néant regorgeait sans doute de démons désœuvrés depuis la défaite de la Légion, une aubaine pour un sorcier-capitaine. Vendait-il certains esclaves démoniaques ou les gardait-ils tous pour son équipage ?"

"Zarkej ne devait sans doute pas apprécier le pacte récent entre la Horde et les zandalaris. Les mogus au moins étaient dotés de tellement de richesses qu'il avait sûrement pur tirer son épingle du jeu, lors du retour de Lei Shen."

"A voir les ornements de sa carapace, le tortollan devait avoir une longue carrière dans la piraterie. Il possédait certainement de nombreuses reliques historiques. Sans doute plus qu'un navire pouvait en transporter. Où trouvait-il ses acheteurs ? Et y avait-il des reliques dont il ne se séparait pas ?"

"Tenir à flot un navire datant de la Deuxième Guerre n'était pas chose aisée, aussi l'ogre devait sûrement avoir sous le coude de talentueux charpentiers gobelins vétérans de cette période."

"L'équipage de Zarkej entretenait pieusement la vénération de Gral, le loa de la Mer. Ce dernier avait du offrir bien des miracles pour tirer le troll de mauvaises situations. Elle voulait en savoir plus sur ces histoires."

"Le tortollan devait certainement savoir que les plus grandes menaces de l'océan n'étaient pas à sa surface. Au cours de sa longue carrière, il avait du plus d'une fois se défaire des nagas et des monstres marins. Avait-il un atout en particulier dans sa carapace pour cela ?"

Altaya ne s'attendait pas à obtenir toutes les réponses dès la première nuit. Ce genre de curiosité pouvait d'ailleurs attirer les soupçons. Et puis, les tortollans étaient bavards, si elle ouvrait la discussion avec celui-ci, elle risquait de ne pas en voir le bout.

Si on l'interrogeait sur la Nina, l'humaine offrira un discours différent de celui donné aux sœurs sancteforges : Un capitaine ambitieux avait voulu poursuivre éternellement sa vie de richesse et de pillages. Pour cela, il avait lié son équipage par le sang et les ombres au navire, arrachant leurs richesses et leurs âmes à ceux qui leur barraient la route. Cette malédiction avait cependant besoin d'un réceptacle vivant et se transmettait d'un capitaine à son assassin, au moment où ce dernier lui ôtait la vie. Altaya se trouvait ainsi être le dernier maillon de cette chaîne.

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Pendant ce temps, Ashmaat était toujours d'humeur morose, ressassant sa situation et ce que lui disait sa soeur.
Elle n'avait nulle envie de s'entrainer sur le pont, car il est bien connu qu'on ne dévoile pas son art à la vue de l'ennemi, aussi passait-elle son temps à aider l'équipage aux menues tâches d'entretien du navire, passant aussi parfois de longs moments à contempler la mer.

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Depuis le plateau, en haut des falaises, on avait une vue parfaite sur les navires amarrés en contrebas, et Altaya pu les observer à loisir. Avec l'arrivée de la Nina et du Céleste, il y en avait à présent une dizaine d'amarrés, quand bien même tous n'étaient pas taillés pour la guerre, de course ou non. La plupart des navires étaient taillés sur le modèle de la Nina, mais l'un d'entre eux arborait trois mats et une taille plus conséquente. Par ailleurs, Altaya pourra remarqué que le juggernaut ogre était à l'écart des autres navires.

Une fois arrivée dans le village proprement dit, Altaya pourra remarqué plusieurs choses : tout d'abord, malgré son côté rudimentaire, ensemble de tentes, de cabanes, entourant quelques bâtiments plus grands, l'ensemble s'étendait sur une superficie non-négligeable; par ailleurs, information qui se confirmera au fur et à mesure de la nuit, l'équipage de Zarkej semblait jouer un rôle prééminent dans le village, tenant notamment les principaux débits de boisson dans lesquels les pirates venaient se soûler. De toute évidence, le zandalari ne se reposait pas que sur la piraterie pour s'enrichir. Et en dernier lieu, quelques démons semblaient vaquer à leurs occupations, librement semblait-il : un duo de succubes en particulier hantait le plus grand des établissements, charmant les clients ou participant aux jeux proposés.

Concernant les questions sur les ogres et leur navire, la plupart des personnes restèrent assez évasives : personne ne semblait réellement les apprécier, ni vouloir les côtoyer, et ils n'étaient tolérés que pour la puissance de feu qu'ils apportaient - et sans doute aussi parce qu'aucun équipage ne se sentait en mesure de rivaliser avec le juggernaut. Quelques simples pirates et marins acceptèrent d'en dire plus en se faisant payer à boire, rapportant après avoir bu leur content, l'un que des démons massifs arpentaient parfois le pont avec des allures de propriétaire, l'autre qu'il avait entendu des gémissements et des cris s'échappant des entrailles du navire, le dernier enfin, un vétéran éclopé, que pour lui, ce juggernaut ne datait pas de la deuxième guerre, mais était de construction beaucoup plus récente.

Lors de l'une de ses discussions, une vrykule s'avancera, faisant négligemment dégager le marin qu'Altaya interrogeait pour prendre sa place. Sans prendre la peine de se présenter, elle affirmera, son regard planté dans celui de l'humaine, que les serviteurs à bord du juggernaut étaient les ogres, et non les démons, et que ces derniers étaient ici pour asservir plus de personnes. Concluant sa rapide tirade avec une mise en garde pour Altaya, la vrykule se releva ensuite pour sortir à grands pas. Les clients ayant assisté à l'échange indiquèrent à l'humaine que la vrykule était la navigatrice du tortollan, et qu'elle avait déjà en quelques occasions mis en garde des personnes contre les démons prétendument maîtres du juggernaut; mais aux sourires entendus des pirates qui rapportaient cela, ils n'y croyaient pas.

Profitant de la situation pour aborder le sujet du capitaine tortollan, lequel se nommait Lokano, Altaya pourra recueillir de nombreuses réponses, celui-ci passant pour un excentrique, un digne sujet de curiosité et de conversations. Sa richesse exacte était difficile a déterminer, et chaque pirate y allait de son estimation, dans la mesure où le tortollan était avant tout à la recherche de reliques, de trésors particuliers... et des récits qui allaient avec, que ce soit le récit de l’acquisition de ces trésors, ou l'histoire des reliques qu'il récupérait. Il n'en vendait que peu, surtout des pièces assez communes, quoique parfois il consentait à des échanges, mais la plupart des pirates s'accordaient sur le fait qu'il devait avoir une ou plusieurs cachettes, dans lesquelles il entreposait ses trésors, son navire ne pouvait suffire à tout contenir.

Lokano n'était cependant pirate, ou en tout cas pirate connu, que depuis assez peu de temps. Il avait été auparavant un marchand itinérant, une carrière au cours de laquelle il avait vraisemblablement commencé à amasser un important trésor. Mais face aux bouleversements d'Azeroth et aux tensions toujours plus importantes, il avait semble-t-il préféré une approche plus musclée, réunissant autour de lui un équipage exotique, et capturant un navire à la mesure de ses ambitions. Il avait conservé certaines relations 'd'affaires', et on le disait notamment proche de madame Goya. Par ailleurs, comme la plupart de ses congénères, c'était un calligraphe et un lanceur de sorts talentueux.

Les pirates indiquèrent également que Lokano comptait parmi son équipage un tauren, un barde qui faisait office de chroniqueur pour les aventures du tortollan et de son équipage, et qui parfois venait régaler les pirates de chants et de récits divers. Comme ceux de sa race, Lokano était friand d'histoires, et chacun savait que lui proposer des récits était une manière de l'approcher, voire d'obtenir de lui des faveurs.

Concernant Zarkej, Altaya aura pu remarqué que peu de conversations abordaient vraiment le sujet du zandalari, sauf d'une manière flatteuse pour lui. Ou bien les pirates le craignaient, et ne préféraient pas en parler quand nombre de ses hommes étaient là, ou bien ils avaient confiance dans le fait qu'il pouvait leur rapporter de grandes richesses. De fait, personne ne semblait se préoccuper de l'attitude du zandalari envers la Horde ou son propre peuple après les récents événements. Chacun, cependant, accorder beaucoup de crédit aux différents prêtres et mystiques qui accompagnaient Zarkej - que ce soit l'oeuvre d'une propagande, ou non.

Au fil des conversations, un kul tiran se présenta à Altaya comme étant Clarence Harfen, second sur le Cherche-Sang, un navire directement affilié à Zarkej. Lui-même était proche des éléments, ce qui lui valait sa place d'officier, et le concernant, les mystiques au service de Zarkej n'étaient pas à prendre à la légère : en plus des prêtres de Gral, le zandalari avait à son service une poignée de prêtre d'autres loas, dont Pa'ku et Bwonsamdi - avec un clin d'oeil, Clarence conseilla à Altaya de faire attention à son navire. Il rapporta également que Zarkej avait dans son équipage un zandalari qui, comme lui, avait été sur l'Île du Tonnerre, et qui d'après des rumeurs internes, aurait appris auprès des mogus certains secrets concernant l'anima. Ces rumeurs disaient également que ce troll avait eu un bras tranché, et qu'il avait été remplacé par un assemblage mécanique dans lequel circulait un fluide rouge, plus vif que le sang. Clarence n'avait jamais vu ce troll, mais les blessés parmi l'équipage du Messager était très bien soignés.

Sur le Céleste, constatant qu'Ashmaat était d'humeur morose, Sylhein l'interrogea sur ce sujet, lui demandant ce qui la préoccupait - profitant au passage pour lui demander comment allait sa sœur, et si elle parvenait à s'habituer à la Nina, ou du moins à oublier sa présence. Elle lui demanda également comment les deux sœurs s'entendait avec l'équipage du Céleste - lequel avait de son côté entièrement adopté le trio, suite à la bataille.

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Ravie de trouver une amie avec qui papotiner, Ashmaat aura tenté d'expliquer à Sylhein son manque d'entrain.
C'était certes la première fois qu'elle passait si longtemps dans un navire avec autant d'eau partout, mais le plus difficile était d'avoir l'impression de se cacher alors que les man'ari pullulaient dans les environs. Mais sans doute était-il moins difficile de rester caché plutôt que de sortir et faire semblant de supporter ces créatures corrompues.
Rétrospectivement, elle se rendait compte que la vie était agréable au sein de l'Armée de la Lumière : en plus d'une chouette armure, les choses étaient simples et l'on savait toujours qui on devait combattre.
Mais bon, la vie des Draeneï est comme un collier de perles : elle s'enchaînent l'une après l'autre, et nul doute que cette vie de pirate était riche d'enseignement. Par ailleurs, comme répétait souvent sa soeur, il suffisait de suivre la Lumière pour ne pas se perdre.
A ce sujet, elle confia à Sylhein qu'il ne fallait pas s'illusionner : jamais D'orena ne "s'habituerait" au vaisseau corrompu de la capitaine humaine. Il suffisait donc d'en tenir sa soeur éloignée.

Concernant l'équipage, elle n'avait rien de particulier à dire. Elle passait de bons moments avec un vieux marin humain qui sculptait des figurines dans des morceaux de bois flotté, et elle tentait d'apprendre à en faire autant. Elle montra d'ailleurs à Sylhein un morceau de bois vaguement taillé, dans lequel elle affirmait reconnaître parfaitement une tête de talbuk.

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Concernant la frustration d'Ashmaat quant au fait de devoir se dissimuler, Sylhein répondit que c'était parfois nécessaire, et que toutes les guerres ne pouvaient se mener de front, à visage découvert - surtout quand les forces en présence étaient déséquilibrées. Sans compter que les conflits sur Azeroth étaient parfois plus complexes que ceux que l'Armée de la Lumière avaient mené, avec des ennemis divers et changeant, et des alliés parfois improbables. Non qu'elle considéra les pirates comme de véritables alliés, ajouta-t-elle à mi-voix. Néanmoins, dans la situation présente, ils représentaient l'un des meilleurs moyens pour atteindre ses objectifs, l'affaiblissement de la Horde.

Concernant les man'ari, Sylhein était également d'avis que ceux-ci présentaient des menaces qu'il ne fallait pas négliger. Cependant, d'une part, leurs moyens limités empêchaient de mener une double guerre, et d'autre part, leur présence dans la coalition des pirates signifiait que les attaquer, reviendrait à attaquer l'ensemble des pirates, ce qui serait une entreprise suicidaire avec bien peu de chance d'accomplir quoi que ce soit. Mieux valait pour le moment les utiliser comme le reste des pirates, et étudier le meilleur moyen de les faire tomber, attendre la meilleure opportunité. Les pirates formaient souvent des groupes assez instables, dans lesquels les querelles, les jalousies, les convoitises, etc, gonflaient jusqu'à éclater : il serait certainement possible d'en profiter pour s'occuper des man'ari. Sans compter qu'Altaya rapporterait sans doutes des renseignements intéressants.

Sylhein hocha légèrement la tête lorsqu'Ashmaat l'informa des sentiments de D'orena. Elle fit cependant remarquer qu'au moins, le navire d'Altaya était sous contrôle de celle-ci, qui ne semblait pas être corrompue ou affectée par son navire. De fait, si les impressions des deux soeurs étaient bonnes, il devait y avoir des man'ari plus important à traquer dans les environs : autant se concentrer là-dessus !

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Du mieux possible, Altaya avait donc pris note des appartenances et des allégeances de ceux qu'elle croisait, afin d'estimer les loyautés et les effectifs des factions internes à la coalition.

La façon dont Zarkej entretenait sa mainmise sur les pirates était selon elle brillante. En s'accaparant les commerces et services dans le village, il maîtrisait aussi les flux d'informations et les rumeurs, en plus de s'assurer sinon la sympathie, au moins la redevabilité de ses partenaires. Évidemment, cela en faisait aussi un gros poisson dans l'océan de la piraterie. Et le fait qu'il compte parmi ses lieutenants un chaman, un adepte de l'usage de l'anima, ainsi que différents prêtres loas dissuadait encore de s'en faire un ennemi.

Toutefois, même si l'humaine préférait se faire un allié de ce personnage influent, cela ne l'empêchait pas de planifier des stratégies à son encontre. Déformation professionnelle de son temps dans la résistance de Gilnéas, et au SI:7, sans doute. Aussi s'attacha-t-elle à repérer -quand cela était possible- les différents prêtres loas et autres adeptes mystiques qui gonflaient la puissance de Zarkej. Et qui pourraient entraver sa marge d'action, s'ils venaient à disparaître.

Les rumeurs sur les ogres et les démons, et les spéculations quant à savoir qui servait qui au juste, avaient éveillé son intérêt, et surtout sa méfiance. L'intervention de la navigatrice vrykule dans la conversation l'avait tout de même soufflée. Les femmes vrykules étaient impressionnantes de par leur stature, mais le fait qu'elles parlent un langage mieux articulé que leurs hommes ou n'essayent pas constamment de vous manger le cœur leur donnait plus de crédit en tant qu'interlocutrices. L'humaine était donc bien tentée de la croire, contrairement aux autres pirates. Qui plus est, le fait que les démons se baladaient librement dans le village, tendait à corroborer les paroles de la navigatrice.

Altaya pensa rapidement aux sœurs sancteforges qui ne sauraient probablement pas se tenir si elles apprenaient ceci : une action impulsive et zélée aurait tôt fait d'anéantir leurs efforts d'intégration. Par ailleurs, si d'aventure les deux zélotes mettaient un peu trop le nez dans ses propres affaires, elle pourrait toujours détourner leur attention en désignant le juggernaut ogre comme un dernier bastion de la Légion en Azeroth. Là aussi, elle se mit en tête de mettre au point quelques stratégies à l'encontre du capitaine sorcier.
Malheureusement, les juggernauts ogres étaient des monstres marins si imposants qu'il était difficile de garder en tête leur architecture. Et si celui-ci était de fabrication récente comme on le lui avait suggéré, il y avait des chances qu'il sa structure soit légèrement différente de celle des archives de la Deuxième Guerre. Légèrement seulement.

Enfin, Lokano, le tortollan était celui qui paraissait le plus sûr à Altaya. Ou en tout cas le moins menaçant. Sa navigatrice était vrykule, ce qui montrait qu'il savait s'entourer. Ses contacts avec madame Goya, son passé de commerçant et les différentes caches de trésors qu'il paraissait posséder le dépeignaient comme un collectionneur excentrique, comme le sont généralement les tortollans. Et sa puissance était essentiellement matérielle, contenue dans des reliques magiques, contrairement à Zarkej qui comptait sur son influence, sur le mysticisme et le chamanisme ou l'ogre qui dépendait de la sorcellerie et des démons. Il était relativement aisé de déposséder une personne de ce type de pouvoir, en la privant de ses objets magiques.

De retour sur le Céleste, l'humaine aura distillé les informations suivantes à ses camarades et alliés, principalement en laissant Taeril être l’interprète de ses signes, plutôt qu'en laissant Blanc-bec brailler :

Zarkej détenait le plus grand nombre de navires vassaux dans la flotte et sa mainmise sur le commerce interne à la coalition lui donnait une grande sphère d'influence. En d'autres mots, il pouvait rapidement avoir vent des moindres rumeurs et événements au sein de la coalition. Entouré d'adeptes du chamanisme et de la manipulation des éléments, il pourrait certainement apporter une victoire éclatante à la flotte, mais aussi châtier facilement toute dissension : en mer, celui qui se rendait maître de l'eau, des vents, voir du feu dominait ses opposants.

L'ogre, comme elle le soupçonnait, avait sous sa coupe plusieurs démons et il ne serait donc pas rare de voir ses serviteurs dans le village. Là aussi, la prudence était de mise. La coalition garantissait une forme de trêve entre les pirates, mais ces derniers restaient méfiants des ogres et des démons, à raison. Altaya recommanda donc aux sœurs sancteforges de rester vigilantes, car la fin de cette coalition pourrait être le début de la chasse aux man'ari qu'elles désiraient tant.

Quant au tortollan, il lui paraissait être motivé par le simple opportunisme d'un collectionneur avide de connaissances. Elle l'imaginait bien érudit et peut-être même sage. Par ailleurs, il était friand de bonnes histoires et elle ne doutait pas que les deux sancteforges en auraient des tas à lui conter.

Une fois ces rapports délivrés, Altaya choisira de passer la nuit sur son propre navire, mettant à plat ses plans et discutant ses stratagèmes avec les fantômes des anciens capitaines de la Nina.

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Peu de temps après l'arrivée du Céleste et de la Nina chez les pirates, les préparatifs en vue d'un raid commencèrent : chaque équipage arpentait son navire, s'assurant qu'il était en état de prendre la mer et de combattre, effectuant des réparations, ajustant les cordages. Dans le même temps, des munitions, vivres, de l'eau et d'autres consomables étaient embarqués et entreposés avec soin dans les cales. Sur le Céleste, Sylhein et les deux soeurs furent mises à contribution au même titre que le reste de l'équipage, transportant les lourds barils depuis les hauteurs jusqu'au navire. Pour Altaya et la Nina, Bémain lui proposa galamment de mettre ses matelots à sa disposition si elle en avait besoin.

L'objectif du raid était la prise d'un convoi remontant depuis Silithus à destination de Cabestan, transportant l'azerite que la Horde avait extraite dans la région désertique. Tæril n'avait pas perdu de temps : dès les festivités d'arrivée terminées, il avait exposé à Zarkej les informations recueillies par Sylhein. Le zandalari avait réunit les divers capitaines et leurs navigateurs pour déterminer à partir des renseignements, où et quand le convoi passerait, et la stratégie à mettre en place : sans être sur-protégé, il faudrait tout de même s'occuper de l'escorte avant d'aborder les navires de transport. Les navires pirates les plus puissants s'occuperaient de bloquer le convoi, tandis que ceux plus rapides et maniables le prendrait à revers après s'être dissimulés - ce qui comprenait le Céleste et la Nina.

Ces conseils stratégiques furent l'occasion pour Altaya de voir tous les capitaines de la coalition : en plus de ceux dont elle avait entendu parlé et vu de loin, il y avait le capitaine de Clarence Harfen, une zandalari comme Zarkej, et deux autres capitaines, humains, une femme a la peau hâlée, originaire de Tanaris, et un homme aux manières aristocratiques et parfois hautaines, suivant ses interlocuteurs. Ce fut aussi l'occasion de découvrir les différents caractères des capitaines : l'ogre, sans guère de surprise, était un partisan d'un assaut frontal et brutal, et semblait presque plus intéressé à l'idée de causer un carnage que de piller les navires. Lokano se révéla peu loquace, avant tout intéressé par des informations précises sur les navires d'escorte, et sur la disposition de ceux des pirates, mais globalement peu intéressé par un combat qui s'annonçait sans particularité. Concernant les deux humains, s'ils semblaient tous deux particulièrement intéressés par les perspectives de butin, celles-ci semblaient grandement limiter les capacités de raisonnement de l'homme, tandis que la femme semblait garder une attitude plus posée, apportant observations et conseils sur la stratégie mise en place.

Zarkej écoutait chaque proposition, chaque conseil, en acceptant certains, en écartant d'autres, précisant certains points de son plan lorsqu'un capitaine semblait vouloir contester ses décisions. Sans être un tyran, il se comportait comme un souverain, et quand bien même il avait besoin de l'allégeance des différents capitaines, aucun ne semblait vouloir réellement s'opposer à lui. Par ailleurs, le zandalari semblait bien connaître la plupart des capitaines qui l'avaient rejoint, ou du moins connaître leurs motivations et leur manière d'agir, de sorte que ses arguments étaient bien mesurés et convainquants, et qu'un capitaine en désaccord avec lui risquait fort de se retrouver isolé s'il ne changeait pas d'avis.

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L'un des avantages à avoir un équipage fantomatique, c'était qu'Altaya pouvait voyager léger en termes de provisions. Toutefois, les boulets de canon de son navire n'étaient pas d'ectoplasme, aussi la capitaine accepta-t-elle l'aide de Bémain avec le sourire, pour faire amener le chariot de munitions jusqu'à la Nina.

Quand vint le moment de la réunion stratégique, l'humaine écoutait chacun avec intérêt, repérant les fins stratèges... Et les piètres opportunistes. Ainsi au moment des présentations, elle aura salué l'aristocrate à la manière de la noblesse, afin d'obtenir un semblant de respect, mais aussi de discerner son origine dans le protocole employé et éventuellement se rafraîchir la mémoire, si d'aventure elle avait eu accès à des dossiers sur sa personne.

Altaya s'avéra bien curieuse de la stratégie de Zarkej et écoutait le troll en silence. Quel environnement utiliserait-il pour placer la flotte pirate ? Allait-il tendre une embuscade à la faveur des brumes d'Aprefange, quitte à les provoquer ? Ou allait-il se placer à l'embouchure des Mille-pointes, forçant le convoi à manœuvrer dangereusement entre les rochers et les boulets de canon ?

L'humaine aura donc été bien avare en suggestions, s'attachant principalement à observer les différents capitaines pour discerner leurs mentalités, leur attitude les uns vis à vis des autres et toute autre observation sur la dynamique sociale et hiérarchique de la bande.

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Une fois les combats terminés et les navires de transport investis, les différents équipages pirates avaient été affecté à l'occupation d'un navire et à la surveillance de ses marins afin de préparer le retour. La plupart des navires d'escorte, eux, avaient été gravement endommagés lors des combats : pour ceux qui étaient encore à flot, les pirates s'occupèrent de récupérer à leur bord tout ce qu'il y avait d'intéressant, avant de les saborder. Les membres d'équipage et les soldats qui avaient survécus furent désarmés et enfermés dans les cales des transports. Une fois ces opérations terminées, l'ensemble des navires reprirent la direction des Mille-Pointes.

Le trajet de retour fut, côté pirate, joyeux : les pertes n'avaient pas été trop lourdes, particulièrement chez les embusqués, et le butin était abondant. Les conversations allaient également bon train : si certains dans l'équipage du Céleste avaient pu douter de l'intérêt d'accueillir les deux draenei et la kaldorei, ces doutes semblaient entièrement dissipés - tout comme ceux de rejoindre un zandalari et de suivre ses ordres. Concernant le déploiement de force des ogres, les elfes étaient divisés : certains y voyaient un avantage majeur sur leurs ennemis futurs, d'autres réprouvaient une alliance avec ces démonistes. De manière générale cependant, chacun préférait que ce soit un autre équipage qui emploie ce genre de magie, et préférait s'en tenir loin.

De retour au village des Mille-Pointes, tandis que les équipages allaient fêter leur victoire, Zarkej convoqua les capitaines et leur second afin de parler du butin et de sa répartition. Celle-ci serait double : chaque membre d'équipage recevrait une part, quelque soit son rang, ou ses blessures, et chaque navire recevrait une autre part, calculée en fonction de sa taille, de son armement, etc. Celles-ci était destinée à garantir le bon état et l'approvisionnement des navires, mais les capitaines étaient libre de distribuer des bonus sur elle. Par ailleurs, Zarkej avait conclu un accord avec les gobelins de Gadgetzan concernant la revente du butin : chaque capitaine pouvait laisser Zarkej négocier la revente de ses parts, et toucher ensuite l'argent, ou réclamer ses parts de butin, et se débrouiller pour le revendre. Évidemment, les capitaines qui choisiraient de faire confiance à Zarkej assisteraient à la vente.

La plupart des capitaines, y compris Tæril, acceptèrent l'accord - encore que certains ne le firent qu'avec une certaine réticence. Seuls les ogres ainsi que Lokano refusèrent l'offre de Zarkej et réclamèrent leur butin. Les différents capitaines s'attachèrent ensuite à déterminer à combien se monterait chaque part individuel et quels 'individus' étaient aptes à la recevoir, ainsi que celle des navires, et comment calculer celles-ci, ainsi que d'autres questions - certains des capitaines souhaitaient conserver une portion de l'azérite pour leurs canons, ou charger les gobelins de Gadgetzan de le raffiner à moindre prix.

Lorsque les négociations internes se terminèrent, une zandalarie approcha Altaya - laquelle avait pu retrouver son perroquet sur le Céleste, ses plumes légèrement calcinées et noircies par l'explosion du gyrocoptère - et lui demanda avec un accent à couper au couteau si elle souhaitait des prisonniers afin de les sacrifier à son navire. En dehors des réprouvés, lesquels seraient sacrifiés à Bwonsamdi, qui n'aimait guère que les morts se baladent au lieu de goûter au repos.

La réunion fut également l'occasion pour Altaya de revoir ses collègues capitaines. L'aristocrate ne lui aura pas plus prêté attention que la première fois, mais entre temps, si elle s'était renseignée sur son nom, celui-ci pourra lui dire quelque chose : il s'agissait de celui d'une famille noble de Lordaeron, qui avait sombré dans la déchéance quelques années avant la chute du royaume humain.

Sur le Céleste, les quarts sur le navire furent annoncés pour les jours suivant, laissant la possibilité aux deux sœurs et à Sylhein la possibilité de passer du temps à terre, si elles en avaient l'envie. Connaissant l'état d'esprit de l'une comme de l'autre, la kaldorei était décidée à ne pas les laisser seuls si elles souhaitaient se mêler au reste des pirates.

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Bien que toujours tentée par la découverte et les joies du tourisme, Ashmaat savait qu'elle aurait bien du mal à garder son calme - et encore moins celui de sa soeur - si elles croisaient des sales man'ari à terre... Aussi jugea-t-elle plus sage de rester à bord.

Par ailleurs, elle avait un peu de travail à faire sur son équipement et ses vêtements afin de les rafistoler après le dernier combat. Et puis, le spectacle de la mer était tout aussi bien que celui d'Ors avinés et de Trolls corrompus.

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Le capitaine du Céleste et Ashmaat avaient du user de toute leur diplomatie pour calmer D'orena, le premier au prix sans doute d'une bonne migraine, tant la sancteforge était remontée contre la présence des Man'ari et le déploiement de magie blasphématoire de la Nina.
Connaissant bien sa soeur, Ashmaat aura même conseillé que l'on veille en permanence à ce que celle-ci reste tenue le plus loin possible des canons du navire pour éviter tout "accident".

Pour le reste, les personnes chargées d'accompagner les soeurs maudirent bien vite leur affectation car la sancteforge ne démordait pas de son envie de purifier les équipages qui avaient fait étalage de magie démoniaque.

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Pour le voyage retour, Altaya sera revenue à bord de la Nina et ce jusqu'au village pirate. Elle participera à la réunion avec Cul-de-bouteille qui, il fallait bien le dire, était son seul membre d'équipage éligible au partage du butin. Sans perroquet, l'humaine aura communiqué par signes avec le nain, qui lui-même aura transmis oralement ses mots à l'assistance.

Elle accepta la proposition de Zarkej de servir d'intermédiaire à la revente du butin, mais souhaitait conserver un droit de regard sur ce qui serait vendu et ce qu'elle garderait en l'état : principalement l'azérite et quelques armes susceptibles de l'intéresser, s'il s'en présentait. Elle ne chercha pas à mentir sur l'effectif réduit de son bateau fantôme -c'était peine perdue- mais désavoua que celui-ci n'avait pas besoin d'entretien matériel : poudre, munitions et bois de charpente avaient leur coût, de même que la main-d’œuvre qui devait compenser l'absence d'équipage.

Après la distribution, quand les négociations pour le butin dépassèrent le cadre proposé par Zarkej et que les capitaines engagèrent des échanges à l'amiable, Altaya sera restée vigilante à la moindre possession, pièce de bijou ou de tout autre artisanat qui aurait pu provenir de Gilnéas. Elle savait qu'elle avait peu de chance d'en trouver dans un convoi logistique de la Horde, mais là où on trouvait des réprouvés, on pouvait aussi trouver le fruit de leurs larcins. Le cas échéant, elle aura cherché à racheter ou échanger l'objet avec le capitaine qui en avait hérité.

Altaya remercia sincèrement la zandalari qui lui rapporta Blanc-bec et plaça l'oiseau en sécurité dans une poche de son manteau. Elle refusa cependant le tribut de prisonniers, arguant que son navire n'avait pas l'utilité d'âmes ayant rendu les armes.

Après cela, elle rejoignit son navire avec Cul-de-bouteille, y déposant son butin et prenant note des forces qu'elle avait vu déployées durant l'embuscade. Elle se dit alors qu'elle avait sans doute sous estimées celles des ogres et de leurs démons. Elle sera ensuite allée dormir, si tant est qu'on puisse qualifier de sommeil l'état de semi-veille dans lequel son corps glissait, alors que son esprit flottait à la surface de la mer d'âmes happées par la malédiction du navire.

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Suivant la demande de la Cheffe, Ashmaat aura tenter de parler à l'équipage, racontant à sa manière les nombreux combats qu'elle avait mené avec sa soeur contre les armées man'ari, émaillant ses récits avec les cas bien connus de personnes qui, se croyant plus forts ou plus malins, étaient tombés comme les autres dans le piège de la corruption.

Bien que toutes ces histoires aient paru plutôt confuses, et que l'on prit même parfois la Draeneï pour une affabulatrice, un point interpella cependant les marins : très fiers de leur apparente liberté, ceux-ci semblaient craindre la possession, et l'idée de devoir trimer pour l'éternité comme des zombies, sans aucune possibilité de mutinerie, ne les enchantaient manifestement pas.
Il y avait peut être là un point à creuser.

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D'orena y aura rajouté sa pierre, racontant les nombreux méfaits de la Légion, n'hésitant pas à en rajouter, de bonne fois bien évidemment, car il fallait tout faire pour aider leur Juste cause, même si cela impliquait quelques menus mensonges qui restaient bien innocents, comme le fais que les démons que les ogres invoquaient étaient sans doute les pires d'entre eux, qu'ils avaient soif d'âme et qu'eux [les pirates] ou leurs adversaires ne faisaient aucune différences à leurs yeux.

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Comme annoncé à la fin de leur réunion clandestine, Altaya détruisit les documents qu'elle avait produit, les réduisant en cendres qu'elle jeta à la mer. Elle s'attela ensuite aux différentes étapes du plan discuté.

Les armes démoniaques dont elle avait besoin n'étaient pas loin. Durant la Deuxième Guerre, son père avait amassé une certaine collections d'armes, principalement par orgueil. Des années plus tard, Altaya avait décidé de faire de même, mais par précaution. Aujourd'hui, elle avait l'occasion de mettre à profit son propre butin de guerre, sous la forme de dagues empoisonnées, qui avaient appartenu à deux assassins érédars rencontrées dans les Hinterlands. Et considérant les dommages que ces lames avaient pu faire aux combattants de la Compagnie, elle pensait bien que les blessures qu'elles laisseraient sur les corps des pirates ne feraient pas de doute quant à leur origine démoniaque.

Pour ce qui était de falsifier des preuves matérielles, Altaya aurait besoin d'un certain nombre d'informations : Il lui faudrait par exemple connaître les différentes moyens utilisés par les démons pour communiquer avec leurs serviteurs mortels, et lesquels pouvaient être contrefaits. Elle pouvait aussi produire des actes de vente et de commande, suggérant que les ogres comptaient vendre à une tierce partie du matériel pillé à la coalition. Mais pour cela, elle devait s'intéresser à la graphie ogre et avait besoin d'une piqure de rappel pour ce qui était de celle des gobelins...

Sachant très bien qu'elle ne pouvait se déplacer bien loin des bords de mer, l'humaine aura demandé à Taeril s'il pouvait utiliser la magie postale de Dalaran, pour transmettre un message à sa cousine Thenna. Message qui contenait la liste des informations dont elle avait besoin.

Une fois cela fait, Altaya sera partie à la recherche de la navigatrice vrykule, afin de la questionner encore sur l'ogre et ses agissements mais aussi lui demander d'où elle tenait ces histoires. Quitte pour cela à devoir payer une grande quantité de boisson, pour la faire boire et donc parler.

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Une conséquence peut-être inattendue des récits des deux sœurs, fut que les pirates se mirent eux aussi à raconter des aventures plus ou moins extravagantes. Comme tous les pirates, ceux du Céleste aimaient les bonnes histoires, dans lesquelles souvent la fiction se mélangeait à la réalité, pour former parfois des épopées incroyables - parfois trop. Les deux soeurs auront donc droit à de nombreux récits impliquant des krakens, des léviathans, des tribus de murlocs géants, beaucoup, beaucoup de malédictions diverses, quelques perroquets possédés, des navires-fantômes aux équipages morts-vivants, et plus de trésors qu'il n'en fallait pour une vie. Les pirates aimaient beaucoup certains thèmes particuliers. Néanmoins, la plupart de ces récits allaient dans le sens d'une vie libre et indépendante - les monstres étaient des entraves finalement brisées, les malédictions s'avéraient soit permettre une forme de liberté, soit une forme d'oppression dont les héros se libéraient, etc.

Concernant la réception des récits des deux sœurs par les pirates, les réactions furent assez diverses. Un certain nombre d'entre eux avaient confiance en leur supériorité tant magique qu'au combat ou qu'en matière de navigation, de même qu'ils avaient confiance en leur capitaine pour les tirer d'affaire au cas où les choses se corseraient. Et de même que les deux sœurs étaient des vétéranes de nombreux conflits - plus qu'une vie d'elfe sans doute - parmi ceux-ci certains avaient menés d'âpres combats, contre la Horde, le Fléau, la Légion elle-même, en Outreterre ou à Quel'Danas, voire même dans les Îles Brisées. Parmi ceux-ci, nombreux étaient ceux qui reconnaissaient le danger que représentaient les démons, mais qui doutaient visiblement de celui que pouvait véritablement représenter les ogres : ou plutôt, ils voyaient les ogres comme la véritable menace.

Parmi les quelques pirates qui soutenaient les deux sœurs, se trouvait notamment la navigatrice, une shal'dorei du nom de Ceralyne, laquelle raconta de son côté comment les démons avaient tenté d'asservir son peuple, forçant leurs dirigeants à accepter un marché infâme, et comment une partie de son peuple avait été ou transformé par les promesses de pouvoir des démons et les énergies gangrenées, ou sacrifié, leurs âmes nourrissant les plans de la Légion. Mais pour le moment, elle ainsi qu'une poignée de pirate étaient les seuls à vraiment s'inquiéter des démons. Cependant, les récits des deux sœurs seraient sans doute remémorés avec force, au fur et à mesure que les démons révéleraient leur vraie puissance, comme autant de graines plantées qui sortiraient alors de terre.

De son côté, Altaya pourra profiter des négociations entre Zarkej, et des gobelins de Gadgeztan, à propos de la vente de l'azérite, auxquelles elle assistait comme la plupart des autres capitaines, pour se remettre en tête le style d'écriture des gobelins et les formules de leurs contrats, sous prétexte d'examiner les documents préparés pour s'assurer que ni Zarkej ni les gobelins n'allait arnaquer le reste des capitaines - ceux-ci ne se privant pas pour relire avec attention les documents. Les ogres étant, eux, absents, impossible de mettre la main sur des exemples de leur écriture pour le moment.

Concernant les moyens de communication entre démons et mortels, Altaya pourra interroger les sœurs, mais la technologie de la Légion se passait souvent du papier : les démons étaient passés maîtres dans la communication à distance, soit du fait de leurs pouvoirs télépathiques, soit au moyen de machines ou de rituels magiques impliquant souvent du gangre. Concernant cependant les protocoles d'échange de la Horde, pour des éclaireurs ou des espions, Sylhein aura indiqué à Altaya qu'elle se chargeait d'obtenir des 'modèles', Néanmoins, mieux valait être prudent avec cela, dans la mesure où c'était l'équipage du Céleste qui fournissait à Zarkej des plans de route et des informations sur les navires de la Horde afin de les piller : la production et la découverte ensuite de tels documents ne devrait laisser aucune ambiguïté quant au fait que c'était les ogres les traîtres. Tout en mentionnant cela, l'elfe aura rédigé un bref message, qu'elle aura confié à son perroquet mécanique.

A la question d'Altaya à Tæril concernant des messages magiques, celui-ci indiquera que Jorek l'archimage était le mieux placé pour effectuer ce genre d'opérations, dans la mesure où il possédait quelques contacts dans les bas-fonds de la cité magique. Néanmoins, même s'il avait confiance en lui, le capitaine recommanda des messages courts et ne contenant aucune information sensible - Jorek avait souvent la langue bien trop pendue, et lorsque la situation le permettait se lançait volontiers dans des beuveries gigantesques. En dehors de lui, personne parmi le Céleste n'avait vraiment envie d'avoir affaire, de près ou de loin, au Kirin Tor, qui s'il avait parfois d'autres chats à fouetter, n'oubliait sans doute pas sa mission de 'réguler' l'usage de la magie en Azeroth - une mission qui n'allait pas vraiment dans l'intérêt des pirates du Céleste.

La vrykule, quant à elle, sera assez facile à trouver - soit en demandant si elle avait été vue dans le village, soit en cherchant une silhouette plus grande que la moyenne. Dans tous les cas, Altaya la retrouvera facilement dans l'un des bars, visiblement en train de s'amuser avec ce qui semblait être une partie de l'équipage du tortollan, un ensemble hétéroclites de diverses races, comprenant notamment un kobold qui arborait un globe lumineux sur sa tête, et un huran à l'apparence barbare. Voyant l'humaine approcher, la vrykule lui ménagea une place, mais lorsque Altaya commença à aborder le sujet des ogres et des démons, la géante se contenta de lui donner rendez-vous à voix basse près du navire du tortollan, dans quelques jours, à la nuit tombée. Elle refusa ensuite de répondre à tout autre question concernant les ogres ou les démons, tout en invitant Altaya à rester avec eux pour profiter de la soirée, et des histoires étranges que chacun à la table pouvait avoir à raconter.

Sylhein de son côté, outre son passage sur la Nina pour échanger quelques paroles avec Altaya et envoyer un message, passant du temps hors du Céleste, parcourant le site où était établi le village pour se familiariser avec l'endroit. Sur le Céleste, elle aura pu être aperçue par les deux sœurs en grande discussion avec l'autre kaldorei, discussion se tenant dans leur langue.

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Une fois la statue enfuie, le portail s'étant refermé derrière elle, un silence uniquement troublé par le bruit de la mer toute proche retomba sur l'endroit. Seules D'orena et Altaya étaient encore à peu près vaillantes, les trois autres toujours à moitié assommées sur le sol. Côté ennemi, il ne restait aucun survivant, et la statue mogu semblait toujours figées par le sort de Kristveig, la vrykule. Il ne restait guère qu'à soigner les blessés, explorer l'endroit, et rentrer avant que la nuit ne soit finie.

Maintenant que les affrontements étaient terminés, il était possible d'examiner plus à loisir les lieux où s'étaient tenus le rituel. Tracés sur le sol, autour de l'endroit où s'était trouvée la statue, se trouvaient toujours diverses lignes formant des dessins complexes, et éparpillées dessus, de nombreux cadavres, qui s'ils ne portaient pas de marques de blessures apparentes, étaient totalement flétris. Sans avoir besoin d'un examen poussé, il n'y avait pas que des prisonniers du raid parmi ces cadavres, mais également d'autres individus.

En direction de la mer, sur l'éminence surplombant la plage, se trouvait le camp. Sommaire, visiblement prévu pour un nombre réduit de personnes, et sans doute également pour une durée réduite, plusieurs babioles semblaient s'y trouver. De l'autre côté, à flanc de falaise, une ouverture avait été ménagée dans la roche, qui béait, obscure et silencieuse.

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Après un peu de repos pour récupérer des combats, D'orena pesta une fois de plus sur la stupidité du capitaine Patrémat qui a insisté pour qu'elles sortent comme pour une parade de carnaval.

Elle s'atela ensuite à soigner tout le monde, usant de sorts de soin de masse afin de remettre la troupe en état le plus rapidement possible.

Une fois l'essentiel des soins prodigué, elle fouilla le camp à la recherche d'éventuelles pièces d'armures plus adaptés aux combats pour elle et sa soeur.