Les sons de la Pandarie

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Après leur contribution à Orneval, le groupe de dieux sauvages qui se faisait parfois appeler les Anciens Signifiants s'était réuni dans une clairière du Rêve d'Emeraude pour célébrer sa victoire. Et alors que chacun vantait ses exploits, ou simplement prenait des nouvelles de ceux qu'il n'avait plus vus, leur discussion fut interrompue par l'arrivée d'un de leurs camarades, absent durant le combat.

La Taupe tituba à leur rencontre avant de se laisser tomber dans la clairière onirique. Ses compères accoururent alors bien vite à sa rescousse :

"_Houd ? T'étais où ? On t'a pas attendu pour la bataille ! s'écria Rattatast.
_Je ne crois pas qu'il va t'entendre, mon raton, le prévint Ermeline en pointant le sang qui s'écoulait des oreilles de l'animal fouisseur et tâchait son bandeau. Il a sûrement les tympans percés.
_Qu'est-ce qui lui est arrivé ? demanda Hermez.
_Écoutez le, grogna Grimmbar. Il essaye de dire quelque chose.
Malgré l'épuisement, Houd s'efforçait en effet de s'adresser à eux, sa surdité le poussant à prendre un volume de voix très inégal :
_J'ai retrouvé... Huisaile et Melissé ! Les mantides... Les ont capturé.
_Et ben, un coup ce sont les qiraji, fit remarquer Larairah. Un autre ce sont les mantides. La prochaine fois on les retrouvera à Azjol'nerub...
_Silence, gronda le blaireau.
_Ils sont dans les Terres de l'Angoisse, reprit la taupe. Bien gardés ! Des armées, des armes soniques...
_Ceci expliquant cela, constata la renarde, avant d'ajouter, en voyant que son camarade creuseur en avait fini. Repose-toi maintenant, taupinet, il faut que tu reprennes des forces avant qu'on envisage de bouger.
_Content de voir que tu comptes pas foncer tête baissée là-dedans, dit le lièvre. Je suppose qu'on va devoir s'organiser une petite sortie en équipe...
_Oh ouais ! s'exclama Rattatast qui, d'un air enchanté se posta sur un rocher en hauteur pour scander : On reforme l'équipe ! A la rescousse des porteurs de chitine ! Ça tombe bien, car j'ai justement une faveur à réclamer aux mortels... dit-il avec des airs rapaces.
_Hmf, tu veux encore embarquer les mortels dans une de ces histoires ? dit Ermeline en regardant le rongeur d'un air désapprobateur.
_Tu n'es pas raisonnable, Rattatast, ajouta Hermez. Ce n'est même pas leur problème.
_Bien sûr que si, rétorqua l'écureuil. C'est le problème des forces de la Nature, donc c'est le problème de tout le monde... Dans ce monde. En plus, si je garde cette faveur en réserve pendant trop de siècles, c'est certain que je vais devoir m'adresser à leurs descendants !
_Et à ce moment là, il y aura prescription, évidemment, plaisanta Larairah.
_Exactement !
_Bon, bon... Mais je t'accompagne pour aller les trouver, réclama Ermeline. Je ne veux même pas savoir comment tu vas essayer de les convaincre tout seul.
_Ben c'est facile, avec des promesses de pouvoir et de richesses. Des objets magiques, des trucs qui brillent. Tout ce qu'aiment les mortels, quoi.
_Bien sûr, fit la renarde d'un ton circonspect. Écoute casse-nois-
_Il y a autre chose ! cria soudain Houd. N'zoth s'éveille ! Des failles s'ouvrent sur N'yalotha... Les aqir ont rallié les mantides."

Cette dernière nouvelle suscita diverses réactions de surprise et d'horreurs chez les Anciens, qui gardèrent un moment le silence, le temps de digérer l'information.

"D'accord, admit Ermeline. Il est possible que ce problème soit celui de tout le monde... Rattatast et Hermez, vous allez venir avec moi retrouver les mortels. Vous autres, occupez vous de Houd et assurez vous qu'il soit sur pieds quand on sera revenus."

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La compagnie avait accompli sa mission et rempli sa part du marché avec les Anciens. Toutefois, la prisonnière retrouvée leur avait révélé que la situation était plus compliquée et le danger plus pressant que prévu : un mal ancien et vorace menaçait d'être libéré par les ennemis d'Azeroth. Après le ralliement dans la grotte, il fut donc décidé d'étendre la mission jusqu'à ce que ce nouveau danger soit écarté. À cette fin, Houd annonça qu'il se mettrait à la recherche d'un moyen de franchir la barrière de son dressée par les mantides autour de leur territoire.

Pendant ce temps, il faudrait héberger les mortels et cacher la Reine des Abeilles à ses ravisseurs. C'est à ce moment qu'Ermeline entrait en jeu. Une fois la réunion terminée, la renarde mena la compagnie et la déesse butineuse à l'est, vers le centre de la vallée.

Sur la route, les voyageurs purent constater que la région ne déméritait pas sa réputation de vallée fertile et de grenier de la Pandarie. Les champs de légumes et les pâturages s'étendaient à perte de vue, des rizières montant même à l'assaut des montagnes. Et si les exploitations paraissaient parfois minuscules, c'est parce que les légumes qui y poussaient étaient proprement énormes.

Le groupe hétéroclite de la compagnie était toutefois certain d'attirer l'attention, et les dieux sauvages encore plus. La renarde décida donc d'appliquer une illusion sur elle-même et sa comparse. En un clin d’œil, les deux Anciennes prirent l'apparence de pandarènes : une prêtresse aux habits soyeux tissés d'or et une voyageuse aux mèches orangées.

Lorsque leur destination -le village de Micolline- fut atteinte, Ermeline offrit à la compagnie un sac de pièces d’or bien plein. Elle les informa qu’il s’agissait précédemment de leur récompense pour la mission de sauvetage, mais qu’ils pouvaient désormais voir cela comme le paiement de leurs frais d’hébergement et de restauration.

Elle annonça ensuite qu’avec Melissé, elle se rendrait dans une ferme voisine qui élevait des vers à soie. Là, il serait plus facile de dissimuler l’œuf de Huisaile ainsi que la chenille qui en naîtrait. La goupil et l’abeille se mirent donc rapidement d’accord sur une stratégie d’approche qui leur permettrait d’être hébergées, optant pour les rôles d’Emi la vagabonde escortant Mei Li, une prêtresse en détresse. Et l’œuf pouvait être celui d’une chenille magique que lui avaient confié les Astres Vénérables… Pourquoi ? Il serait bien temps d’inventer la suite plus tard.

Prenant donc congé de la compagnie, les deux déesses sauvages quittèrent Micolline, laissant les mortels s’installer. Ces derniers eurent ainsi le loisir de découvrir l’auberge du village, tenue par un hozen. Elle était donc pour le moins rustique et peu ordonnée… On pouvait par exemple trouver pêle-mêle des outils de ferme oubliés dans l’établissement. Quant à l’hôte, dont les paroles étaient ponctuées par des tics de langage et de des accents simiesques, il reçut les voyageurs avec un enthousiasme mitigé : D’un côté il éprouva une sympathie très spontanée et naturelle pour Amberina, d’un autre côté Katanja avait jeté un froid lorsqu’elle avait passé la porte du débit de boisson. Quant aux worgens, aucun fermier n’appréciait vraiment voir des têtes de loup si près de leurs bergeries. Toutefois, le sac d’or tomba sur le comptoir avant les mauvaises excuses ou les plaintes sur les étrangers. Au final tous purent bénéficier du confort longue durée de l’auberge.

Les chambres bien qu’elles possédaient des lits confortables et étaient assez spacieuses -occupants pandarens oblige- n’étaient pas épargnées par le désordre agricole et il fallut parfois retirer une binette ou un râteau pour s’installer.

Puisqu’il était tard et que l’opération en territoire mantide avait été éprouvante, les Rocvent choisirent d’aller rapidement dormir. Les draenei pourraient toutefois, si elles le désiraient, explorer un peu la ville et ses alentours. Il serait ainsi facile de constater à quel point le village paraissait étranger au conflit. Un oeil stratège comme celui de Katanja pourra noter l’absence d’armes -que la forge n’était même pas en mesure de produire- ainsi que de toute fortification. Les seuls édifices qui auraient pu servir de tour de garde étaient les maisons les plus en hauteur et les seules sentinelles étaient les vieilles commères du village. D’ailleurs, la venue de la compagnie hétéroclite faisait déjà jaser : Qui étaient-ils ? Pourquoi venaient-ils ? Combien de temps resteraient-ils ? En l’absence de réponses, les théories fantasques ne manqueraient pas de se monter durant la nuit…

Si bien qu’au petit matin, alors qu’ils entamaient un petit déjeuner délicieux mais surtout copieux, à base de riz, de poissons et d’oeufs énormes, les aventuriers ne manquèrent pas de se faire aborder par des habitants qui voulaient subitement tout savoir d’eux. Evidemment, Abermalt, Tym et Thenna ne se firent pas prier longtemps pour déblatérer sur leurs aventures respectives. Néanmoins, la curiosité pouvait aller dans les deux sens, et ils seraient donc possibles de questionner les pandarens sur la région ou leurs habitudes. Les interactions seraient simplement moins chaleureuses si Katanja les initiait.

D'ailleurs, cette dernière aura rapidement été abordée par Thenna, qui lui demanda ce qu'elle pensait de l'idée de faire venir Chauncey dans la vallée. La vieille avait été éloignée du terrain pendant un moment maintenant et l'herbe était certainement plus verte ici que sur les pelouses gavées d'arcane de Dalaran.

Amberina, si elle s’éloignait du groupe dans la journée, aura été rejointe par Ermeline, qui sera venue la trouver sans son déguisement. Là, avec ses airs doucereux habituels, elle lui aura conté qu’elle appréciait l’ouest plus sauvage de la région, où s’épanouissaient de nombreuses familles de renards. Cependant, des chasseurs malavisés persistaient dans le sillage du safari de Nesingwary et la déesse sauvage proposa donc à la rangari de l’accompagner, afin de leur enseigner la prudence et la mesure dans leur pratique sportive.

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Si Katanja fut surprise de découvrir le peuple pandaren et ses coutumes agricoles, elle n'en montra rien.
Elle manifesta par contre son énervement d'être continuellement traitée de "mortelle" et, si elle mit brièvement les sabots dans l'auberge afin de s'assurer que l'endroit ne présentait pas de dangers, elle en ressortit bien vite, préférant ne pas se mêler aux vivants et patrouiller dehors.
Elle resta donc sur la plus haute colline du village, observant sans relâches les champs de courges et le vol des grues.
Par ailleurs, si des villageois audacieux lui posèrent des questions sur la venue de la Compagnie, elle ne leur répondit que par un regard mort.

Concernant Chauncy, elle sembla apprécier l'idée de Thenna, et l'encouragea à la faire venir car il semblait bien que les autochtones prenaient soin de leurs compagnons animaux.

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Quelques jours passèrent après l'expédition dans les caveaux mogus. Hermez étaient parvenue à décrypter les données extraites de la machine titane et en avait fait part à la Compagnie.

Une nouvelle carte avait été déployée par le capitaine Abermalt, qui n'avait trouvé dans une boutique de Micolline que des jetons tortues de jade en guise de pions. Une réunion entre la Compagnie et les Anciens devait donc avoir lieu, afin de décider de la marche à suivre.

(Petits préparatifs et visuels pour la soirée à venir donc :p)

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Au lendemain de leurs épreuves, les membres de la Compagnie auront reçu la visite de Maître Lao, venu leur apporter une carte de la région, où était indiquée le chemin menant aux tombeaux mogus. Une note accompagnait la carte, portant les symboles qui permettraient de reconnaître le caveau recherché parmi les autres.

Un marchand grumelot, lui aussi résidant dans le temple et appelé Flasque Pleine, vint à leur rencontre afin de leur vendre du matériel d'escalade, comme des cordes, des piolets et des bottes adaptées -bien qu'il soit tombé sur les mauvais clients pour ces produits- mais aussi des boissons pouvant réchauffer les corps et des grigris apportant la chance. Abermalt aura évité les grigris, mais aura tout de même accepté de remplir sa flasque de grog chaud.

Enfin, le capitaine accorda à celles qui le souhaitaient une dernière visite du Temple, avant de prendre la route. Toutefois, alors que le moment du départ approchait, c'est Hermez qui sera venue trouver la Compagnie, afin de prendre des nouvelles de leurs avancements. Elle leur annonça par ailleurs que des mantides et leurs alliés aqir rôdaient eux aussi dans les monts des caveaux mogu. Ainsi, tandis qu'elle était venue les trouver, Houd s'efforçait de détourner leur attention et les rejoindrait une fois sa mission accomplie, pour les amener rapidement au point voulu.

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Yerisha aura jeté un oeil inquisiteur aux grigris vendus par le grumelot, déterminant s'ils recelaient de véritables pouvoirs magiques, ou s'il ne s'agissait que de babioles sans réel effet autre que de stimuler la confiance de leur porteur - voire provoquer chez ceux-ci des élans fatals d'enthousiasme, ce qui ne se terminait pas toujours bien. Dans tous les cas, à moins que l'un des objets ne recèle un pouvoir latent considérable, la draenei aura dédaigné faire l'acquisition d'un de ces colifichets. Elle aura également négligé les objets d'escalade, n'ayant pas réellement l'utilité de ceux-ci, mais aura acheté au marchand quelques flasques de boisson alcoolisée - qu'elle sera allé partager avec les moines archivistes du temple, dans l'espoir d'obtenir plus de renseignements sur les tombeaux mogus, et également plus glaner des histoires diverses sur la Pandarie.

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Sitôt revenue dans la Vallée des Quatre vents, et une fois assurée que tout un chacun était suffisamment sain et sauf, tant au niveau physique suite aux viles ponctions du grand méchant moustique qu'au niveau psychique après les assaut de son acolyte la tique maléfique, Yerisha se sera empressée de retourner à l'auberge que la Compagnie occupait à Micolline où elle aura demandé qu'on lui prépare un bain brûlant, dans laquelle elle sera restée immergée pendant un long moment afin d'oublier tant le froid des sommets de Kun Lai que le répugnant contact des bourdons aqirs, avant de passer la soirée enveloppée dans un grand peignoir moelleux à apprécier la nourriture et la boisson locale tout en écoutant les histoires des marchands et fermiers pandarens, et d'autres races.

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Après avoir passé une nuit immobile à laisser les magies anciennes agir, Katanja se trouva suffisamment présentable pour aller à Micoline en quête de faire réparer son armure.
On ne sait trop comment - mais peut-être vaut-il mieux ne pas savoir -, elle parvint à convaincre le forgeron local de lui prêter sa forge quelques heures. Forte du stage de l'Acherus "Comment réparer son armure en campagne", elle parvint à rafistoler son plastron tordu et déchiré.
Bien que le résultat ne pas paru pas trop lui plaire, elle espérait que cette réparation de fortune tiendrait le temps nécessaire avant qu'elle puisse retourner sur l'Acherus.

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A la sortie du tunnel de Houd, c'est presque littéralement un bazar qui s'éparpilla sur les collines de la Vallée des Quatre Vents, alors que la Compagnie amenait avec elle bon nombre des objets animés.

Tandis que ces derniers se rassemblaient auprès de leurs meneurs -Meko et les tambours- Melissé vint s'occuper de ceux qui avaient pu être blessés en leur distribuant un peu de miel curatif. Ermeline ne tarda pas à se présenter à son tour, et les deux déesses sauvages se trouvèrent bien intriguées par les nouveaux arrivants. Toutefois, une fois la situation clarifiée, la renarde se proposa de trouver un endroit qui pourrait accueillir les objets, sans que leurs capacités d'animation latente ne posent trop de souci.

Après cela, Abermalt s'en alla trouver Thenna afin d'évoquer avec elle le sujet du sceptre d'Ammune, et de la tablette d'Uldum qui permettait d'en tempérer les effets. La mage sera donc partie à la recherche de cette tablette, afin de voir ce qui pouvait être fait pour limiter l'influence des objets animés sur leur environnement.

Et si Houd souhaitait aussitôt repartir à la recherche de nouvelles pistes pour le second artefact de Kun Lai, Hermez parvint à le convaincre de prolonger cet intermède pour faire le point sur l'avancée déjà accomplie. Les deux dieux sauvages rejoignirent donc la Reine des Abeilles dans son refuge, en bordure du village.

Enfin, tandis que Yerisha se nichait dans le confort du village pandaren et que Abermalt se ressourcer à l'aide des copieux repas et des excellentes boissons de l'auberge, Katanja aura été accompagnée dans ses gardes et ses besognes par nulle autre que Chauncey. Celle-ci, loin de se mêler aux autres chèvres de bétail de Micolline, préférait placidement mâchonner l'herbe pas si verte dans le sillage du chevalier de la mort.

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Tout d'abord surprise de voir Chauncey la suivre jusqu'à la forge où elle passa une bonne partie de la journée, Katanja sembla trouver cette compagnie agréable, et veilla à ce que la vieille et brave chèvre ne manque de rien.
Elle ne manquait pas de dévisager longuement de son regard mort les indigènes qui auraient pu émettre des protestations lorsque Chauncey s'attaquaient aux productions ou décorations locales, si bien que celle-ci put rapidement se sentir chez elle dans la bourgade.

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Thenna s'était trouvée bien occupée après son arrivée dans la Vallée. Il lui fallait procurer à Amberina un enchantement pour ses flèches, concevoir un objet capable de réagir à la présence du Vide et s'occuper d'inhiber la magie débordante des objets animés.

Pour ce qui était de la rangari, la mage choisit d'enchanter son carquois plutôt que ses flèches. Cela s'avéra plus difficile, mais aussi plus bénéfique sur le long terme. Ainsi, toute nouvelle flèche stockée dans le carquois pourrait être imprégnée de magie arcanique, qui lui permettrait d'affecter des cibles généralement insensibles aux tirs de flèches, comme les fantômes, golems et certains élémentaires. Toutefois, cette énergie magique avait besoin d'être régénérée et il valait mieux n'enchanter les flèches que lorsque le besoin s'en faisait sentir.

Après cela, Thenna était allée trouver les objets animés dans leur terrier, en compagnie d'Ermeline et en emportant la tablette d'Uldum avec elle. L'opération prit quelques minutes, durant lesquelles l'humaine mit en forme les symboles de pouvoir et s'attacha à expliquer aux objets ce qui allaient arriver : la magie qui leur donnait vie allait cessé de croître et de déborder pour affecter les autres objets alentours. Ils resteraient toutefois maîtres de leurs propres vies, même si la mage était incapable de dire dans quelle mesure ils pouvaient manipuler cette énergie en eux. La tablette n'en disait pas plus et c'était certainement une question à laquelle ils devraient répondre eux-mêmes.

Les objets furent donc rassemblés dans un cercle de pouvoir, et les incantations de la tablette furent récitées. En dehors de la vague de magie qui imprégna les compagnons de Meko, il n'y eut pas de grands effets sensationnels mais Ermeline, plutôt sensible à l'énergie de la Vie, indiqua que les objets paraissaient effectivement plus "stables" et leur pouvoir "dompté".

Cela fait, Thenna quitta le terrier en laissant Meko et ses camarades, qui délibéraient désormais sur la suite de leurs aventures, le tout sous la garde de la renarde, qui les regardait faire avec amusement.

Ne restait désormais que le talisman de détection du Vide. Et si la mage avait l'enchantement prêt, il lui manquait encore comme composant la flasque d'eau de la Vallée, à aller chercher ultérieurement. Toutefois, cela fut remis à plus tard car arriva bientôt une nouvelle missive, indiquant que les deux sœurs sancteforges de la compagnie en avaient fini de leur mission d'infiltration et devait désormais être dépêchées au plus vite en Pandarie. La mage prépara donc la rédaction de parchemins de téléportation à destination draenei, ainsi qu'à l'implantation dans la Vallée d'un point d'ancrage sur lequel elles pourraient arriver.
Elle ne manqua évidemment pas de râler sur la quantité de travail qui lui incombait dernièrement.

Parallèlement, Houd et Hermez rentrèrent de leur consultation de la salle des lumières, dans les antiques salles mogu. Leur recherche de méthodes déployées par les Titans pour contrer les incursions du Vide n'avait été que peu fructueuse, car rares étaient les contremesures préventives capables d'être appliquées par les mortels. L'idée de "renforcer la réalité" comme l'avait suggéré Melissé était par exemple une méthode sûre mais, comme l'expliqua Hermez, impossible à appliquer sans un générateur de linéarité cosmique. Restaient alors les protocoles de correction de la réalité, mêlant chronomancie et construction arcanique, pour rétablir le plan matériel et endiguer une faille ouverte.

Et si Yerisha se sentait prête à apprendre, les deux Anciens avaient récupéré les instructions du protocole dans une étincelle de donnée.

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A la mention de la chronomancie, les yeux de Yerisha brillèrent d'un éclat avide et la draenei se retint difficilement de trop se trémousser sur place avant de donner sa réponse - positive, évidemment. D'ailleurs, au plus tôt elle commencerait à apprendre ce protocole, mieux ce serait - elle avait quelques notions de chronomancie, évidemment, mais c'était une magie qui n'avait guère les faveurs des draenei, aussi elle n'avait jamais vraiment pu s'y entraîner, sauf pendant quelques temps à Dalaran, lorsque Suramar n'avait pas encore rallié la Horde.

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La ronde de Katanja fut des plus brève, car il était certain que la ville était calme.
Elle partit bientôt à la recherche de Chauncey, et passa le reste de la nuit à la surveiller, sans cesser de garder un oeil sur les allés-venues de l'auberge.

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Ashmaat quant à elle sermonna sa soeur, lui rappelant que le Capitaine était des plus digne de confiance, que l'étrange morte semblait être une vétérane de la Compagnie, et que par ailleurs l'assaut d'Argus ne s'était pas fait sans d'étranges et surprenants alliés.

Après ça, elle explora l'auberge, tombant de ravissement devant le mobilier d'un pittoresque fou, et admirant quelques bols en bois peint, sur lesquelles étaient représentés des oiseaux, des grenouilles et des tortues.

Bien consciente que son armure étincelante était quelque peu déplacée dans ce havre de paix et de simplicité, elle s'enquit d'habits locaux.

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La discussion avec sa soeur fut âpre, mais D'orena du concéder que leurs alliés des dernières batailles étaient souvent étranges.

Après la discussion, elle passa la nuit à prier et médter, cherchant conseil et réconfort auprès des naarus.

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L'arrivée des Sancteforges ne passa pas inaperçue, et dès qu'Ashmaat se mit à flâner dans les boutiques, les artisans locaux surent bien vite qu'ils tenaient là une bonne cliente.

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Entièrement absorbée par l'apprentissage d'une forme de magie qu'elle n'avait presque jamais pratiqué, Yerisha ne se rendu pas tout de suite compte qu'une certaine tension s'était installée dans la Compagnie. Elle n'y prêta par ailleurs pas particulièrement attention, ne passant guère que le minimum de temps avec les autres membres, et s'étant contentée d'un salut rapide aux deux arrivantes avant de retourner à ses études.

De fait, concernant la petite expédition prévue pour aller récupérer un peu d'eau du Val, Yerisha ne fut pas vraiment fâchée de savoir qu'un groupe pour y aller, dont elle ne faisait pas partie, avait été prévu. La draenei se contenta de hocher la tête et d'adresser quelque paroles légèrement décousues à Thenna, l'esprit de toute évidence ailleurs.

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Après le combat contre la tortue corrompue, Thenna alla comme promis prévenir les travailleurs pandarens de ce qui était arrivé. A sa grande surprise, ces derniers avaient déjà pris leurs outils et étaient prêts à intervenir. La maîtresse des récoltes expliqua alors que ses travailleurs avaient entendu le raffut causé par le combat. Elle savait aussi que les étrangers, même lorsqu'ils venaient avec de bonnes intentions, avaient tendance à semé la pagaille où ils allaient. Les ouvriers s'étaient donc tenus prêts à endiguer toute menace qui s'échapperait, ou à réparer tout dégât causé.

Thenna prit légèrement la mouche à cette remarque et exposa la situation telle qu'elle était, concluant par un "de rien" quelque peu mordant. Les pandarens en vinrent donc à la même conclusion que la compagnie : à savoir qu'il fallait sortir le cadavre de la grotte, avant de sceller celle-ci. Pour cette dernière partie, la mage put rassurer les employés en leur disant qu'elle connaissait l'individu parfait pour cela et qu'ils pouvaient s'épargner l'effort.

De retour à Micolline, l'humaine se mit donc en tête de chercher Houd et le trouva à l'écart de la ville, là où lui et Hermez assistaient Yerisha dans l'apprentissage de ses nouveaux sortilèges. Les séances auront d'ailleurs été longues pour la mage, puisque les protocoles titan même les plus simples s'avéraient relativement complexes à appliquer pour une personne seule. Et si la draenei avait pu jusque là rire du manque de finesse des humains dans leur pratique de la magie, il lui fallait désormais affiner sa propre précision pour égaler celle d'une machine des Faiseurs.

Ainsi, alors que Houd ouvrait dans l'air de minuscules failles du Vide, il était attendu de Yerisha qu'elle détecte la portion d'espace endommagé et remonte le temps pour trouver dans l'infinité potentielle la même portion d'espace avant qu'elle soit endommagée. Elle devait ensuite la reproduire en lieu et place de la faille et la rattacher à la réalité actuelle, comme un chirurgien greffant un morceau de peau à un patient. Un travail qui demandait donc patience et minutie.

L'interruption de Thenna fut donc accueillie avec agacement par l'Ancien fouisseur, qui une fois la situation exposée, promit d'y venir lorsque les pandarens auraient tiré de la grotte le corps de la tortue. Chose qui pouvait prendre du temps, considérant le gabarit de la bête. La formation de Yerisha reprit donc, s'étendant jusque tard dans la nuit.

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D'orena de son côté aura salué silencieusement cette réaction des ouvriers. C'étaient certes un peuple de paysans, mais ils savaient se tenir près à faire face aux menaces locales.

Elle s'excusa ensuite pour le trouble créé, expliquant que certaines personnes manquaient effectivement de finesse et que cela avait semble t'il généré une inquiétude bien inutile. La menace avait été finalement éradiquée, et elle avait fait en sorte de purifier la zone. Elle conclue en disant qu'à part la carapace de la bête, il n'y aurait sans doute pas grand chose à ramasser qu'un peu de cendre.

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Katanja suivit Thenna, restant silencieuse et aux aguets, son visage blafard n'affichant aucune expression.
Nul doute qu'habituée à ce que ses combats et interventions soient souvent mal acceuillies, sinon mal comprises, il en fallait davantage pour susciter une réaction de sa part.

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Einyth avait pris ses habitudes dans l'auberge de Micolline, planifiant les recherches qui allaient bientôt commencée et participant si besoin était aux préparatifs de la recherche des instruments. D'un naturel plutôt amical malgré des dehors un peu bourrus, elle partageait les repas de la compagnie - enfin, avec ceux assez sociables pour cela, à l'occasion desquels elles échangeaient volontier des récits avec les présents, parlant de son côté des missions qu'elle avait pu effectuer pour l'Alliance, et laissant de côté la période où les Sombrefers étaient encore sous le joug de Ragnaros.

Comme promis, Einyth s'occupa également de dresser une présentation rapide de l'Île du Tonnerre pour la Compagnie, puisant dans ses souvenirs. Se servant d'une ancienne carte, elle indiquant les principaux points de l'île - et leurs dangers, comme les plages où les sauroks avaient établis leur territoire, les endroits autrefois occupés par les zandalaris, lesquels pouvaient encore abriter quelques surprises désagréables, etc. La naine détailla aussi précisément que possible la disposition des faubourgs du chateau de Lei-Shen, l'emplacement du port, des mines, ainsi que des caveaux connus - mais également explorés par l'expédition du Kirin Tor.

Concernant la forteresse en elle-même, les informations d'Einyth étaient plus vagues, elle-même ne s'étant jamais aventurée dedans. Elle indiqua cependant que les rapports faisaient état d'un vaste complexe souterrain, à moitié en ruine et abritant des créatures monstrueuses, qui n'avait vraisemblablement pu être entièrement exploré. Cependant, les zandalaris avaient occupé une bonne partie de la forteresse, et avaient peut être eu l'occasion de découvrir certaines choses sous elle.

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En attendant le début de l'opération contre les trolls dissidents, Yerisha aura mis à profit ses expériences en Orneval pour s'harmoniser avec les lignes telluriques locales, afin de pouvoir espionner les dispositifs magiques mis en places par les trolls de la manière la plus discrète possible - et en prenant ses précautions afin d'éviter tout piège ou autre rituel de contre-attaque.

La draenei aura partagé ses préparatifs et ses investigations avec Hermez, supposant que la furette possédait un certain intérêt pour la magie - arcanique en l'occurence, concernant celle de la nature cela semblait évident - et espérant la distraire un peu de la compagnie de la grenouille, ne sachant pas à quel point ces bestioles s'en voulaient l'une l'autre.

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Dès le lendemain de son installation dans le campement, la compagnie aura pu commencer ses travaux de reconnaissance de l'île trolle, en vue de l'incursion à venir. Évidemment, les habitants du village restaient réticents à voir les étrangers s'installer, mais puisque les loa les toléraient, ils semblaient en faire autant. Toutefois, il était clair qu'ils ne chercheraient pas à communiquer, ou à porter assistance à la compagnie.

Ainsi, en utilisant les lignes telluriques, Yerisha pourra discerner la présence de trois totems responsables des protections magiques sur l'île, et définir leur localisation exacte. Elle pourra aussi repérer un nœud tellurique légèrement plus dense dans les hauteurs nord de l'île, point actuellement mis à profit par les forces ennemies.

La reconnaissance aérienne effectuée par Wift pourra quant à elle donner de plus amples renseignements sur les activités des trolls et leurs effectifs. Comme mentionné par les loa batraciens, l'essentiel des forces en présence était des combattants de différentes tribus collaborant avec un regroupement de sorciers. Ces derniers, quand ils ne travaillaient à la concoction de mixtures vaudous dans des chaudrons fumants, semblaient chercher la maîtrise du Vide et l'invocation de ses entités. Le faucon pourra aussi détecter que le meneur zandalari travaillait autour d'un autel situé sur les hauteurs de l'île, à l'emplacement du nœud tellurique repéré par Yerisha.

Enfin, le capitaine aura dans la journée été trouver Veldrin, d'abord pour des présentations plus formelles. Le vieux guerrier se sera donc présenté comme étant le capitaine Abermalt Rocvent et si l'elfe avait fréquenté l'Institut Ebonlocke, alors il avait sans doute connu son neveu Tymotheus. Il lui parla ensuite de l'actuelle mission de la compagnie dans la région, à savoir aider des dieux sauvages à réunir de mythiques instruments de Pandarie et ce dans le but de percer une barrière sonique, et empêcher un sombre rituel en terres mantides.
Pour finir, et pour revenir à l'incursion prochaine, le worgen indiqua à l'elfe que leur groupe serait séparé en deux pour cette mission. Le capitaine et Katanja feraient diversion en attirant les combattants trolls à eux, laissant le reste du groupe s'infiltrer sous la forme de grenouilles. De là, les infiltrés auraient le choix de s'en prendre aux totems dispersés sur l'île ou de neutraliser directement le meneur zandalari, afin de lui dérober ses pouvoirs.

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Juste avant de se mettre à rêver de nénuphars et d'insectes gras, Katanja se demanda brièvement à quoi avait servi la diversion dans le camp troll.

Veldrin ayant échappé à un raptor grâce à la diversion, il ne s'en plaint pas du tout!!

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Lorsque la Compagnie fut couchée, Katanja s'occupait du prisonnier troll.

Ne trouvant pas de solide cage dans quoi le faire tenir — celles des autochtones pour capturer les crabes étaient définitivement trop petites — elle planta quatre piquets dans le sol rocheux, auquels elle attacha solidement les quatres membres du prisonnier, face au ciel, dans une position destinée à lui rappeler les rites sacrificiels.

Sans jamais lui ôter son masque, afin de bien lui faire comprendre que le temps de parler n'était pas venu, et ne désirant pas que les invictives du Troll gênat les villageois, elle traça différentes runes, plus ou moins compliquées, sur le corps du prisonnier de la pointe d'une dague effilée.
Ce faisant, elle lui expliqua de sa voix froide et monocorde, ce qui allait se passer : il serait interrogé au matin et, si ses réponses étaient jugées trompeuses ou insuffisantes, il serait procéder à un rituel runique venu d'un royaume des morts qui n'avait rien à voir avec les promesses des Loas. Son âme serait piégée pour l'éternité dans les glaces du Norfendre et ne rejoindrait jamais celles de ses ancêtres.

Ceci fait, elle le surveilla toute la nuit, immobile et silencieuse, veillant à l'entourer d'un froid mordant, sans doute destiné à lui donner un avant-goût de ce qui l'attendait s'il ne se montrait pas coopératif.

Un oeil attentif pourra remarquer que, si certaines des runes tracées sur le corps du prisonnier luisaient faiblement, apparemment prêtes à être activées, d'autres au contraire ressemblaient à des estafilades plus ordinaires, bien que le dessin en soit complexe.

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