A la lisière de la Lune Noire

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Lorsque Katanja aperçu Tym en train d'écrire la lettre au Capitaine, tirant a langue et changeant souvent de plume, elle se dit qu'une certaine habitude de ses personnalités devait sans doute être nécessaire pour lire ses courriers.

Satisfaite des dispositions prises pour le rapatriement de Chauncey, elle se consacra pleinement aux préparatifs du départ.

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La nuit, alors que tout était calme - hormis peut-être quelques bruits indistincts dans la vieille tout en ruine -, Katanja repensa à une remarque très juste de Yerisha : les Orcs faisaient de bien piètres cultivateurs.
Aussi, le matin venu, elle proposa à la Compagnie de tuer tous les animaux d'ici à l'est du camp, en direction des camps Chanteguerre, de manière à affamer et affaiblir l'ennemi. Nul doute que même Amberina comprendrait l'avantage et l'habileté d'une telle tactique !

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Lorsque Yerisha émergea de la tour au petit matin pour aller prendre son petit déjeuner avec le reste de la compagnie, elle écouta Kat expliquer son idée, avant de répondre sur un ton légèrement distrait que cela ne servirait sans doute à rien, au vu de la proximité d'Orgrimmar et du reste des régions contrôlées par la Horde - l'approvisionnement de la plupart des camps hordeux de ce côté d'Orneval étant sans doute déjà assuré depuis Orgrimmar. Par ailleurs, la manoeuvre exposerait les 'chasseurs' aux patrouilles de la Horde, prendrait sans doute du temps et des effectifs, et ne serait sans doute pas du goût des elfes ou de leurs Anciens - concernant ce dernier point, Yerisha laissa Tym développer si le coeur lui en disait.

La mage consacra ensuite le reste de sa journée à nettoyer la tour, faisant jaillir de l'entrée un nuage de poussière et de débris divers. Pour ce faire, Yerisha avait improviser des balais, ficelant ensemble des fagots avant de les enchanter pour qu'ils s'activent seuls - comme certains aimaient à le dire, les balais magiques étaient sans doute la plus grande contribution des thalassiens à la magie actuelle. Une fois l'intérieur de la tour à peu près propre, Yerisha s'employa ensuite à vérifier la structure avec attention, la renforçant si nécessaire aux moyens de runes.

La draenei passa la majeure partie des jours suivants dans la tour, ne sortant guère que pour prendre ses repas. Dans un premier temps, elle vérifia l'hypothèse selon laquelle l'édifice avait été bâtie sur une ligne ley ou même une confluence de lignes, afin de pouvoir alimenter ses runes directement à cette source. Ses expériences passées lui ayant appris la prudence, Yerisha prendra les mesures nécessaires pour s'assurer que le flux de la magie n'était pas corrompu, et que s'il devait le devenir, des 'coupe-circuit' interviendrait et empêcherait la corruption de toucher la mage et ses runes.

N'ayant pas non plus oublié les mises en garde de Mornebrise l'intendant, Yerisha mis en place quelques sorts pour assurer sa protection en cas de manifestation de l'ancien propriétaire des lieux - au moins le temps nécessaire pour que Katanja arrive et lui montre comment les chevaliers de la Lame d'Ebène gérait les morts récalcitrants. Dans le même temps, Yerisha improvisa un petit autel avec des reliques trouvées ici et là dans la tour - celles qui avaient le moins soufferts du passage du temps, et qui avait appartenus au mage, supposait-elle - afin de rendre hommage au mort, et si ce n'était pas le cas, à l'aider à trouver la paix. Les rituels étaient empruntés à ceux des draenei 'alternatifs', mais le supposait Yerisha les esprits étaient d'un type assez universel, et celui d'une personne telle qu'un mage préférait sans doute continuer à observer le monde et rester en lien avec les vivants auxquels il avait laissé place, plutôt que de tourner autour des arbres sous forme d'une boule d'énergie.

Bien sûr, aux yeux de Yerisha, cela ne comptait absolument pas comme une tentative d'entrer en contact avec l'esprit du mage qui avait vécu là. Ce n'était qu'une question de respect envers lui, à laquelle la draenei se sentait tenue.

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Katanja observa un moment Yerisha arranger sa nouvelle maison temporaire, se souvenant que son peuple qui semblait condamner à l'errance devait avoir développé la capacité de se sentir chez soi à peu près n'importe où, y compris dans une tour hantée, poussièreuse et en ruine.

Puis elle repris ses rondes, essayant d'imaginer de nouvelles stratégies imparables pour contrecarrer les sombres projets de la Horde.

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(Okay je pensais avoir posté ça samedi, mais en fait non !)
Face à la suggestion de Katanja, le Connaisseur voulut commencer une liste "des raisons pour lesquelles cette idée était absolument et résolument la chose la plus stupide qu'il ait pu entendre depuis le début de son existence et d'ailleurs il était bien content de ne pas l'entendre de ses colocataires." Heureusement Tym l'en dissuada en même temps qu'il expliquait à la dame de la mort les conséquences pour la forêt et pour le campement d'une telle action.

Yerisha, avec toutes les précautions prises par ses runes, rituels et autres cérémonies respectueuses put passer une première nuit tranquille. Mais au petit matin, elle put voir que l'un des volumes qu'elle avait réuni sur l'autel au défunt avait été déplacé. Elle aperçut aussi subrepticement le fantôme d'un kaldorei, penché sur l'une de ses motifs runiques qu'il observait d'un regard inquisiteur. Mais sitôt qu'il aura croisé le regard de la draenei, l'ectoplasme s'évanouira dans un souffle, laissant son livre tomber au sol.

Une lettre finit aussi par arriver dans la clairière du Chant des forêts, portée par une chouette aux plumes couleur lavande. Elle était à destination de la Compagnie :

Citation :: A mon cher cousin, Tym,

Je ne sais pas pour qui tu m'as prise, mais je ne suis pas bergère et la téléportation tellurique ne me rend pas postière ! Et ce n'est pas parce que c'est accommodant pour voyager, qu'il faut considérer ça comme une commodité ! La prochaine fois que tu laisses traîner tes affaires en espérant que je fasse un aller-retour tellurique pour te les garder, je te les téléporte bien où je pense !

En plus, vous avez oublié la moitié de votre équipement sur Chauncey ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse de toutes ces cordes ?! Je peux les nouer ensemble et en faire un lasso assez long pour venir te chercher dans ta forêt et te pendre du haut de la montagne sûrement !

Vous avez de la chance, les sancteforges avec nous se sont vite entichées de Chauncey au moins. On la laisse au campement puisqu'on ne peut pas l'emmener en mission, donc si ça peut vous rassurer, elle est en sécurité.

Notre oncle voulait aussi vous donner des nouvelles, donc il y a une lettre jointe de sa part dans ce courrier.

Dis aux filles que je les embrasse,
Thenna

Citation :: A mes compagnons d'arme,

Je suis ravi d'apprendre que vous allez bien et que la situation à Astranaar est assez stable pour vous offrir une nouvelle marge de manœuvre. A ce propos, j'espère que les draeneis seront plus permissifs avec vos talents spécifiques que les elfes, afin que vous puissiez vous battre de toutes vos forces. C'est en tout cas ce que je vous souhaite !

Je suis désolé d'apprendre que vous ayez eu à essuyer une défaite. Mais l'important est d'y survivre pour se battre à nouveau. Le chasseur de démon a toujours été un élément indépendant, avec ses propres objectifs. Je ne l'imaginais pas partir avec un au revoir solennel alors inutile de se faire du souci. Pour ce qui est de Summersong, elle était aussi efficace sur le front que derrière les lignes. Ses compétences ne seront certainement pas perdues pour les elfes.

Le faucon d'Amberina est une créature apprivoisée que nous avons retrouvée non loin de Chimétoile, elle appartenait à un elfe qui est désormais décédé, on peut donc dire qu'elle en a hérité. C'est une bonne chose qu'elle arrive à tisser des liens avec cet animal. Les faucons sont des oiseaux reconnus comme nobles et loyaux !

C'est vrai, Katanja est de bon conseil au cœur de la bataille, c'est une personne d'action et qui sait garder la tête froide. Mais n'oubliez pas de retenir son enthousiasme autour de la table de campagne avant une mission. Ses stratégies restent très directes !

Nous avons de notre côté pu atteindre notre destination sans encombre. Thenna et moi-même sommes en compagnie de deux sancteforges, des sœurs que vous seriez sûrement ravies de rencontrer. Les voir se battre en famille me rappelle ma propre fratrie, durant la Deuxième Guerre. Nous sommes sous la charge de l'elfe que vous avez déjà rencontrée. Elle est bien informée et une excellente stratège capable de garder une vue d'ensemble sur la situation. Une qualité nécessaire, qui nous permet de frapper les positions ennemies de manière pertinente.

J'espère que nos efforts ici soulageront de façon visible les vôtres dans Orneval et vous souhaite bien des victoires.

Pour la gloire !
Abermalt Rocvent

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Katanja ne fut pas excessivement surprise que sa proposition fut mal accueillie car elle ne s'attendait pas à ce que ses hautes stratégies soit bien comprises de tous les vivants, surtout des vivants vaguement civils.

Si elle eut connaissance des courriers, elle aura commenté que les plans tortueux ne servent qu'à embrumer l'esprit des troupes et repousser l'inévitable. Et que les archives militaires de l'Achérus étaient pleines d'exemple où une approche directe et violente avait mené en droite ligne au succès.
Par ailleurs, elle aura manifesté sa joie de savoir Chauncey heureuse d'un bref hochement de tête.

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Malgré une arrivée chaotique à l'infirmerie, Alduriandre aura pu se remettre de ses blessures grâce aux bons soins prodigués par ses camarades de la Compagnie. Une fois sur pied, il aura pu partager les informations glanées lors de son voyage d'Astranaar jusqu'au Chant des forêts.

La pression de nouvelles attaques pesait sur la Retraite de Raynebois, alors que les forces de la Horde s'étaient rassemblées à Vent d'Argent. Si l'idée de faire venir le satyre gracié depuis Raynebois restait d'actualité, ces assauts risquaient de poser problème.

Pour ce qu'il en savait les anciens d'Orneval continuaient d'assiéger le poste de Bois brisé, pourtant si ce dernier n'était toujours pas tombé, c'est que quelque chose permettait à la Horde de tenir tête aux forêts d'Orneval.

Enfin, le gilnéen avait aussi entendu les rumeurs d'un groupe de druides ayant disparu durant la guerre contre le Cauchemar. Il lui semblait avoir trouvé leur trace, mais ne pouvait en être certain. En prenant note de ces informations, Tym décida de mettre à jour la carte de la Compagnie.

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Etudiant la carte, Katanja fit remarquer à Tym que leur position n'avait pas été mise à jour.

Elle déclara ensuite d'un ton qui n'admettait aucune réplique que le poste de Bois-brisé devait tomber, afin de dégager la route et d'établir une liaison sûre entre Astranaar, le Creux Ombragé et Chants des Forêts.

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Katanja alla s'assoir à l'écart et resta immobile toute la nuit. Les plus observateurs purent distinguer, s'ils s'approchaient, que sa lame runique pulsait parfois rapidement, alors qu'une antique magie régénerait son corps.

Au matin, elle apostropha le forgeron, en vue de lui "emprunter" sa forge et ses outils.
Plus tard, elle alla trouver Tym pour lui dire que les dégâts subis par son armure ne nécessitaient pas des réparations majeures, que seul l'Acherus aurait pu lui fournir, et que donc elle pouvait être considérée comme "bonne pour servir".

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Dès que sa jambe fut suffisamment rafistolée pour lui permettre de se déplacer sans trop de peine, Yerisha quitta l'infirmerie et alla trouver les deux officiers pour discuter de la mise en place de pièges magiques aux abords du camp. La draenei insistant lourdement sur le fait que ce genre de sort, des runes explosives, se déclencherait sans discrimination de faction ou de race - mettre en place des spécificités était trop contraignant. Les endroits minés ne pourraient donc plus être empruntés.

Laissant le choix des endroits à piéger aux stratèges, Yerisha indiqua que les runes pouvaient être directement alimentée en énergie depuis la tour, en se servant de la ligne tellurique qui courait dessous, augmentant ainsi leur potentiel destructeur et leur durée. Néanmoins, tracer les runes et s'assurer de leur stabilité prendrait un certain temps, ce qui pouvait limiter leur déploiement.

Par ailleurs, si des barricades venaient à ne pas pouvoir être réparées, Yerisha réitera sa proposition d'en renforcer avec des runes. Comme pour les pièges, la connexion offerte par la tour permettrait d'en augmenter l'efficacité.

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Une fois son épaule soignée, Amberina retourna faire le four des défenses, s'intéressant plus particulièrement aux endroits surélevés qui permettraient de mieux anticiper les futures attaques, et puisque celles-ci semblaient sérieusement s'intensifier, elle proposa la mise en place de goulots pour essayer autant que possible de forcer les futurs assaillants à emprunter des points qui seraient plus facilement contrôlés et ralentis.
Bien sûr, cela pouvait nécessiter d'abattre quelques arbres et perturber l'harmonie de la forêt autour du camp, mais elle fit remarquer que celui-ci était trop facilement accessible en l'état et que si leur assaillants devenaient vraiment sérieux, celui-ci serait balayé comme des brindilles un jour de mousson.

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Depuis qu'elle s'était emparée de la Branche de Cénarius, Illiyana prenait une part active dans les réunions des officiers, suggérant de nouvelles approches sur le moyen comme sur le long terme avec l'aide que la Nature pouvait désormais apporter aux combattants.

Parmi ces approches. Elle suggéra que les incursions visant à libérer des prisonniers s'accompagnent d'un vol des réserves de bois chanteguerre. En plus de priver les orcs de cette ressource, les buches dérobées permettraient de produire de nouveaux tréants vengeurs.

L'un des objectifs principaux, au sens de la fille de Cénarius, était de ressusciter Noueux, l'Ancien de la Guerre qui menait jusque là le combat contre les bûcherons. Et pour ce faire, il faudrait retrouver ne serait-ce qu'une feuille de son corps de bois.

La dryade revint aussi sur les suggestions de pièges et de goulots d'étranglement émises par la Compagnie. Mais plutôt que d'abattre les arbres pour produire des barricades, elle fit pousser d'épaisses ronces et permit à la mage de poser ses pièges runiques là où ses défenses végétales avaient laissé des failles.

Outre cela, Amberina aura pu se renseigner auprès des Sentinelles sur les meilleurs endroits où se nicher dans les branches pour tirer sur l'ennemi sans être atteinte elle-même. Et si Yerisha tentait d'harmoniser ses runes avec la ligne tellurique, elle pourrait parfois voir -en repassant sur son travail déjà fait- des modifications dans le tracé de ses motifs, qui les rendaient plus stables et plus efficaces dans la direction des flux telluriques. Comme si une personne experte était passée derrière elle sans qu'elle s'en rende compte.

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Jugeant la situation très instable, Katanja préféra conserver son armure en l'état plutôt que de prendre le risque de s'absenter quelques jours pour la faire réparer.
Elle entrepris donc d'en redresser les parties qui la gênaient dans ses mouvements à grands coups du marteau qu'elle avait réquisitionner aux forgeron. Le résultat fut inégal et peu élégant, mais au moins pouvait-elle manier sa lourde lame sans gêne.

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Yerisha était toujours partante pour aller libérer des prisonniers, et elle ne manqua pas d'apporter son soutien à la proposition d'Illiyana, précisant qu'une fois les prisonniers atteints, elle pourrait sans souci les téléporter au camp. Concernant le bois que la dryade voulait également rapporter, c'était également possible de le téléporter, mais cela prendrait un peu plus de temps. Cependant, ce serait sans doute plus simple et rapide que de devoir le ramener à la main.

Dans sa tour, lorsqu'elle ne participait pas à l'élaboration des défenses, aux conseils stratégiques ou aux repas, Yerisha prit l'habitude de ré-étudier les runes qu'elle avait tracé, ayant remarqué les changements qui s'opéraient pendant son absence ou son sommeil, afin de tirer le maximum de la ligne tellurique. En signe de remerciement, elle commença à parler à voix haute quand elle travaillait dans la tour, commentant ses expérimentations et son utilisation des arcanes, racontant des histoires et des souvenirs, parlant de la guerre qui se jouait à l'extérieur, etc. Pour une fois, Yerisha regretta de ne pas avoir emporté plus de souvenir de Draenor : un cristal apogide aurait sûrement intéressé l'esprit.

Par ailleurs, dans la mesure où la tour commençait à être en mesure de lui fournir une connexion efficace avec la ligne tellurique, la draenei commença à se pencher sur la question d'avoir avec elle quelque chose qui pourrait lui servir à canaliser cette énergie. En tant que vagabonde, Yerisha avait toujours préféré n'utiliser que ses capacités propres afin de ne pas dépendre d'un artefact ou d'un endroit spécifique, mais au vu de la situation, toute aide serait appréciable. Cependant, les elfes - et la dryades - ne verraient peut être pas d'un bon oeil que le bois de leur forêt serve à sculpter un bâton de mage, aussi la draenei demanda-t-elle d'abord conseille à Tym.

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Lors de ses rondes, Katanja entendait de plus en plus nettement Yerisha parler toute seule dans sa maison-tour délabrée, et on put la surprendre en train de marmonner des choses comme "la pauvre fille est en train en devenir sénile... A son âge, quelle misère !", ou encore "Il ne lui manque plus qu'une dizaine de chats, et le tableau sera complet !".
Puis elle reprenait sa surveillance en soupirant.

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Comme l'arrivée des dryades de Raynebois promettait un petit moment de festivité, occasion rare, Yerisha en avait profité pour se détendre, se mêlant aux personnes qui n'étaient pas de garde ou autre. La danse n'était pas vraiment le fort de la draenei, mais elle se laissa entraîner par la musique, profitant des moments de pause pour s'enquérir de la situation à Raynebois, notamment concernant les sentinelles et le repenti, et de l'état des druides après leur long sommeil enchanté.

Elle ne resta pas très longtemps cependant, retournant à sa tour au bout d'une heure environ. Sur le seuil, elle échangea quelques phrases avec Katanja, lui relayant ce qu'elle avait éventuellement pu apprendre de plus auprès des dryades, et évoquant les prochaines missions. Par ailleurs, Yerisha lui demanda si elle ne pourrait pas profiter de son prochain séjour sur Achérus pour se faire faire une seconde armure, qui lui servirait quand la première serait trop endommagée et que des réparations seraient nécessaires.

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Katanja répondit que tout était calme, et que personne ne s'était approché de la tour-maison de Yerisha, hormis un couple qui avait bien vite fait demi-tour à la vue de Katanja.

Par ailleurs, elle dit qu'une armure à sa taille ne se trouvait pas sous le sabot d'un Destrier de la Mort, qu'il fallait beaucoup de saronite, et encore plus de temps pour la travailler et l'ajuster. Lors de la guerre du Norfendre, on aurait pu espérer en trouver une "de seconde main" et la retoucher.
La Lame d'Ebène s'engageait à fournir une armure à chaque Chevalier. En fabriquer une seconde demanderait beaucoup d'argent, et une présence fréquente de Katanja pour les essayages car, contrairement aux vêtements civils, le prêt-à-porter ne pouvait en aucun cas convenir pour une armure de guerre.

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Un matin en se réveillant dans la tour, Yerisha aura pu constater que son nouveau bâton avait été déplacé durant la nuit, et que la restauration de la tour avait encore progressé. Des fissures apparentes dans la pierre avaient disparu et des rideaux, tentures aux motifs délicats dissimulaient désormais certaines cavités disgracieuses dans les murs. Des coussins avaient fait leur apparition par endroits, notamment là où Yerisha avait placé les livres de l'ancien occupant du bâtiment.

Des trois elfes ramenés au Chant des Forêts par la compagnie, deux restaient plongés dans une léthargie pénible. Un seul parvint à complètement se remettre de son emprisonnement et se présenta sous le nom de Gaivan Marchombre. Il était un druide chargé de veiller sur le refuge des saisons de Dor'danil, avec ses deux apprentis.

Malheureusement, les satyres avaient profité de la situation précaire des kaldorei dans Orneval pour lancer une incursion dans le refuge et s'emparer de sa plus précieuse relique : le Cœur de la Forêt. Gaivan et ses apprentis avaient alors été faits prisonniers, les satyres fouillant leurs esprits en quête d'informations sur les manières de manipuler le Cœur à leur propres fins.

Depuis, même s'il ne connaissait pas la nature exacte de leurs projets, Gaivan avait vu les satyres multiplier les allers et retours entre leurs différents campements. Ils organisaient aussi différentes expéditions dans le sud de la région, visant le refuge de Dor'danil, ainsi que la Colline de Gangrefeu et le canyon de la Malechute.

Les officiers du camp furent bien entendu alarmés par la nouvelle et s'accordèrent sur le fait qu'il faudrait rapidement agir contre les satyres. Mais pas sans avoir au préalable récolté des informations. Et puisque le Chant des Forêts avait encore accru ses défenses, les Sentinelles purent être détachées pour des missions de reconnaissance en divers points.

Vedaar quant à lui s'attendait à des représailles de la part de la Horde, aussi enjoignit-il à la compagnie de rester pour le moment à proximité, et de se préparer à des attaques prochaines.

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Bien que ne faisant aucun effort pour comprendre ses histoires de bâtons fleuris, Katanja avait parfaitement conscience que la corruption des man'ari était à l'oeuvre non loin du camp, et certains gestes d'agacement prouvait sa hâte d'aller trancher les têtes de cette sombre engeance et de la renvoyer dans le Néant.
Cependant, elle respectait les ordres et attendit le résultat des reconnaissances avec le reste de la Compagnie. Elle reprit donc ses tours de garde, faisant inlassablement le tour de Chant des Forêts et traînant sa morgue d'un poste de garde à l'autre, afin de les inspecter d'un regard d'outretombe.

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Lorsqu'elle se trouvait dans sa tour, Yerisha continuait à parler à voix haute, racontant les événements récents et des souvenirs plus anciens, etc. Elle expliqua également l'origine du bâton, commentant certains des sortilèges qu'elle lui appliquait pour le renforcer et accroître la puissance qu'il pouvait véhiculer, et délivrer à son utilisateur. Elle resta cependant muette pour le moment concernant le fait qu'elle comptait ensuite le laisser ici, ne mentionnant pas également qu'elle partirait de la tour un jour : mieux valait ne pas donner des idées à l'esprit.

Par ailleurs, Yerisha fut quelque peu étonnée de voir que l'édifice était peu à peu rafistolé, et encore plus en constatant l'arrivée de tentures et de coussins. Discrétement, elle se renseigna dans le camp, afin de savoir si certains avaient constaté des disparitions dans leurs affaires... tout en espérant que l'esprit, si c'était bien lui qui avait procédé à ces aménagements, avait tiré tout ça d'une cachette qu'il avait aménagé, ou d'une pièce des étages supérieurs dont le mobilier aurait été préservé.

Concernant les nouvelles des elfes secourus, la mage était presque aussi impatiente que Katanja quant à une action définitive contre les satyres. Mieux établie qu'à Maestra et sur ses gardes, elle ne craignait guère une attaque occulte, mais les manipulations des démons appelaient selon elle une réponse décisive et rapide - sans compter cette histoire de Coeur de la forêt, dont la nouvelle de son vol semblait avoir profondément alarmé les elfes. Cependant, la menace de la Horde ne pouvait être négligée, et il faudrait sans doute avant de s'occuper des satyre porter un coup important aux troupes du camp Chanteguerre pour qu'elles leur laisse un peu de répit...

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Une fois l'invasion repoussée, Katanja retourna au centre du camp. Les civils, et même les combattants les moins aguerris, s'écartèrent prudemment sur son passage. Il faut dire qu'elle avait de quoi intimider avec son visage en sang et portant des blessures que nul vivant n'aurait pu supporter.
Elle se dirigea vers un bac d'eau de pluie et s'y plongea la tête afin d'en laver le sang. Ensuite, elle alla s'assoir non loin de la tour.
Elle y resta le temps nécessaire à la régénération des chairs, immobile et les yeux mi-clos, suscitant encore moins que d'habitude l'envie de venir lui faire la conversation.

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Alors que le bosquet du Chant des forêts pansait ses plaies, aussi bien physiques qu'environnementales, Luciel et ses Sentinelles revenaient une escouade après l'autre pour faire part de leurs découvertes et de leurs actions entreprises contre les satyres.

Tout d'abord, ces derniers avaient investi les collines Gangrefeu où ils asservissaient les démons errants pour renforcer leurs propres rangs. Des traces de leurs activités avaient été trouvées jusque dans le canyon de la Malechute, où des invocateurs travaillaient à l'arrivée de plus de démons, mais aussi d'autres satyres bannis dans le Néant.

Parfois, les démons étaient ramenés dans Satyrnaar, les ruines voisines du Chant des forêts, où la Compagnie avait trouvé les prisonniers. Parfois ils remontaient jusqu'au Défilé de la nuit, plus au nord, en passant par le camp de Xavian. Le Défilé de la nuit, par ailleurs, fourmillait d'activité et les Sentinelles supposaient que c'était là le cœur des manigances des satyres.

Heureusement, les collines Gangrefeu étant voisines du camp Chanteguerre, il n'avait pas été difficile pour Luciel et ses troupes de mettre la Horde sur la piste des satyres et tourner ces deux ennemis l'un contre l'autre. En plus de cela, de petits groupes de Sentinelles avaient entrepris d'assaillir régulièrement les sentiers empruntés par les satyres, poussant ces derniers à se retrancher dans leurs camps ou à voyager en plus grands nombres... Donc moins discrètement.

Tout cela, d'après Luciel, garantissait à de futurs expéditions punitives de pouvoir elles-mêmes s'aventurer plus sereinement dans les territoires des démons.

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Les plans des satyres furent rapportés au Chant des Forêts et Avrus le Racheté fut mandé pour défaire l'enchantement qui rendait le parchemin illisible.

Une fois cela fait, le contenu se révéla moins être un plan qu'une réclamation. Le Prince Raze exigeait que plus de démons lui soient amenés en guise de garde personnelle. Il demandait aussi à ce que plus de ces créatures soient lâchées dans le refuge des saisons de Dor'danil, afin d'en tenir éloigné les elfes, ou tout autre visiteur.

Le message évoquait aussi des préparatifs qui avaient actuellement lieu dans le refuge, afin de le "préparer" à recevoir le Cœur de la Forêt altéré et à l'aboutissement du plan des satyres.

Le plan ne mentionnait pas l'emplacement du Cœur, même si le corps officier du Chant des Forêts avait une petite idée de l'endroit où il pouvait se trouver. Mais cela importait peu, selon llliyana. Quelque chose se tramait dans le refuge des Saisons, et l'endroit était aussi la destination finale du Cœur de la Forêt. Frapper à cet emplacement permettrait de damer le pion aux démons.

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Katanja était bien consciente qu'elle n'avait rien d'une dame, et que les démons étaient bien plus dangereux que les "pions" orcs, mais elle était partante pour aller massacrer de la sombre engeance !

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Sitôt de retour au Chant des Forêts, après qu'Alduriandre ait bien été conduit à l'infirmerie, Yerisha se retira dans sa tour, laissant aux autres le soin de rapporter les événements du refuge des saisons. Tout en sortant de quoi écrire une lettre, elle raconta à voix haute ce qui s'était passé dans le refuge des saisons pour le bénéfice de son hôte, exprimant également son intention de s'assurer qu'aucune âme ne se trouvait plus piégée là-bas. Ne possédant pas elle-même les compétences nécessaires, elle comptait faire appel aux prêtresses d'Elune rencontrée au poste de Maestra.

C'était également l'occasion de prendre des nouvelles de cette partie d'Orneval, et de la jeune acolyte, Lillith, auquelle elle adressait sa lettre. Brièvement, Yerisha dressa un état des lieux de la situation au Chant des Forêts, mentionnant plus particulièrement les agissements des satyres, précisant que ce problème semblait en bonne voie de résolution. Néanmoins, les manipulations nécromantiques des satyres l'inquiétait fortement : sur sa Draenor, un orc avait acquis une puissance incroyable en consommant les âmes de son peuple, et elle préférait s'assurer qu'aucun satyre ne tentait de suivre un chemin similaire. Par ailleurs, des âmes perdues, isolées, après avoir été torturées par les satyres, pouvaient devenir dangereuses.

Le plus important restait le repos et la paix des esprits des défunts, mais cela rejoignait heureusement le fait de prévenir le surgissement de menaces nouvelles. Tout en écrivant, Yerisha commenta plus longuement ses motivations à voix haute, s'attardant notamment sur l'épisode d'Auchindoun, où les esprits des morts pouvaient se retrouver en communauté avant d'éventuellement de poursuivre leur voyage. Certains choisissaient d'occuper des assemblages mécaniques afin de rester plus proches des vivants, mais c'était une technologie complexe, délicate. Et sur Azeroth, la plupart des peuples semblaient préférer que les esprits des morts ne s'attardent pas auprès des vivants.

C'était une attitude que Yerisha n'approuvait pas vraiment, mais qu'elle pouvait comprendre : certains esprits restaient en arrière pour de mauvaises raisons, et tous n'avaient pas la volonté nécessaire pour demeurer de manière adéquate auprès des vivants. Sans parler des épisodes tragiques dans lesquels les morts avaient été tournés contre les vivants. Néanmoins, poursuivit la draenei en terminant sa lettre, comme les vivants devaient s'occuper des morts et prier pour eux, certains morts devaient rester auprès des vivants pour les conseiller et les protéger de certaines menaces. Ou du moins c'est ce qu'elle pensait.

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