A la lisière de la Lune Noire

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Amberina souriait intérieurement en voyant le côté effacé de l'elfe et son intérêt pour les animaux. Qu'elle soit une alliée ou menace pour le groupe, elles avaient en tout cas cela en commun et elle le respectait.
Même si elle restait prudente, son comportement vis à vis de l'elfe changea en conséquence. Ses regards étaient moins emprunt de méfiance et elle lui adressait même quelques sourires.
La seule fois où elle se permis de déranger sa quiétude, fut pour lui poser quelques questions sur l'étrange créature qu'elle avait dessiné, n'ayant jamais entendu parler des faucons-dragons.

Avec le chasseur, c'était une autre histoire. Une sorte de jeu du chat et de la souris. Elle s'efforçait de toujours faire en sorte de savoir où il était, à défaut de le voir. Pour elle, il n'était guère plus qu'un allié de circonstance qui leur tomberait sûrement dessus une fois la menace orc suffisamment réduite.
Bien sûr, il lui arrivait de perdre sa trace et de découvrir au détour d'un craquement ou d'un bruissement qu'il n'était plus là où elle s'attendait, mais c'était des choses qui arrivaient. Et même si les Sentinelles ne laissaient rien paraitre, elle savait qu'elles aussi ne le perdaient pas de vue, et étaient même sans doute plus douées qu'elle ne le serait jamais. Après tout, c'était leur forêt. En fait, c'est même en observant les infimes réactions de celles-ci qu'elle su faire la distinction entre les bruits naturels et ceux de l'elfe au début.

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Yerisha accueillit les explications de Tym avec quelques grognements d'incrédulité et reniflements dédaigneux, mais elle acquiesça néanmoins et assura le druide qu'elle ferait son possible pour changer ses habitudes en terme de magie. Et quand bien même l'arcaniste conserva encore pendant un moment un visage renfrogné, sa mauvaise humeur s'estompa peu à peu tandis qu'elle continuait à s'entraîner à la magie runique.

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Sharys aura laissé approcher la Rangari non sans une certaine curiosité dans le regard. Avec un sourire, elle lui aura alors parlé des Faucons-dragons ; des créatures vivants sur ses terres natales, avec qui son peuple avait toujours eut de bon rapport, en faisant, il y a bien des années de cela, de fidèle compagnon de bataille.
Elle les décrivit comme des créatures fantastiques et époustouflantes, aux ailes majestueuses, aux couleurs chatoyantes et variées.
Sa petite sœur en avait même dompté un pour elle, mais il y avait bien des années qu'elle ne l'avait plus revu. Elle lui confia qu'elle espérait bien le retrouver un jour, c’était un animal bien trop malin pour s'être laissé mourir.

Un peu plus tard, elle fît savoir qu'elle avait peut être une idée quand à la façon de limiter sa magie, sans doute sensible aux arguments de Tym quand à l'équilibre de la foret. Après tout, les forets de son enfance elles aussi avaient étés défigurées par les conflits.

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Loin de ces considérations de magie "pure" ou de préservation, le chasseur restera toujours trop loin ou simplement, ne laissera que des traces de son passage alors qu'il sera déjà parti depuis longtemps.

Là ou Amberina verra des traces de griffures qui pourraient correspondre à des animaux locaux, les sentinelles, habituées à la faune d'orneval, y verront la trace du passage d'un animal un peu plus gros.

Il n'y aura pas d'hostilité néanmoins, rien de discernable en ce sens. Il semble rôder autour du camp mais ne se contenter de surveiller, ou d'aller et revenir...

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Les esprits désormais apaisés au campement, il était temps de parler tactique. La carte de la région fut donc déroulée à la vue de tous, et complétée par les informations des Sentinelles :

Après la guerre des épines, un groupe de Sentinelles et de prêtresses avait souhaité rallier Astranaar pour porter assistance à ceux qui se trouvaient encore dans les alentours de la ville perdue. Malheureusement les mouvements de troupe de la Horde leur avait barré le passage et le poste était désormais en état de siège. La Horde avait aussi recommencé à semer la corruption parmi le village des furbolgs Crin-de-Chardon, par un moyen encore inconnu mais qui rendait difficile la progression par ces chemins.

La position des kaldorei sur la Retraite d'Orendil restait fragile, même après que les maraudeurs en aient été chassés. Si les défenseurs souhaitaient progresser, ils devraient donc raffermir leur emprise sur ce poste à la frontière entre Orneval et Sombrivage en se débarrassant des réprouvés qui s'étaient établis dans le repaire de Bathran tout proche. Ensuite seulement, ils pourraient s'intéresser aux routes qu'empruntait la Horde pour les assaillir.

Qui plus est, un grand nombre de feux follets restait séparé de la retraite par les forces ennemies. En les ralliant, il serait possible de réparer les dégâts causés à la Nature, mais aussi les bâtiments des elfes, tout en les renforçant. L'objectif était donc double : chasser les réprouvés et retrouver les feux-follets. Pour l'accomplir, il fut décidé que la Compagnie se chargerait de la première partie de la mission, laissant aux Sentinelles la possibilité de passer à revers et de sécuriser la seconde. Tenus éloignés des esprits, les lanceurs de sort de la compagnie auraient aussi plus de marge pour exercer leurs arts respectifs.

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Katanka écouta avec grand intérêt la discussion à propos des runes, bien qu'elle n'en saisit pas tous les concepts, tentant peut-être d'imaginer comment ce savoir pourrait rendre les siennes plus puissantes.

Ensuite, comme chaque nuit, elle veilla sur la Retraite, ne s'éloignant pas de son périmètre immédiat.

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Après l'échange avec Yerisha, la ren'doreï aura regagné sa tente à l'écart du camp qui devenait trop bruyant pour elle, les Kal'doreï semblant avoir un rythme de vie nocturne. Elle continua un moment à dessiner, grignotant un fruit par la même occasion.

Juste avant d'aller trouver le sommeil, elle aura demandé à l'un des compagnons montant la garde de garder un œil sur elle alors qu'elle s'éloignait du camp de quelques pas, s'approchant des grands arbres qui longeaient les chemins.
Elle déposa alors au sol un bout de papier usé et plié sur lui même, et par dessus, une simple pomme. Après quoi, et après avoir remercié le compagnon qui aura veillé sur elle, elle partira se coucher.

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Katanja aura accompagné la petite Elfe d'un hochement de tête et sera restée immobile et silencieuse dans la nuit, seules les runes de sa lame luisant faiblement, le temps que Sharys fasse ce qu'elle avait à faire.
Puis elles retournèrent au camp.

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Les conversations à la fin de la bataille auront aidées à rassénérer Yerisha, et à mieux lui faire accepter les limitations auxquelles elle devait se soumettre. Et, comme l'avait dit Amberina, la bataille n'avait été qu'une escarmouche, peut-être pas gagnée d'avance, mais peu s'en fallait. Dans ce contexte, elle ne pouvait vraiment espérer rivaliser.

Ainsi, malgré quelques moments où l'humeur de Yerisha retombait, ceux-ci se faisaient de plus en plus rares.

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Avec le retour des feux follets et un ancien protecteur installé non loin, la Retraite d'Orendil était désormais plus sûre. Les Sentinelles et la Compagnie avaient plus de marge de manœuvre et pouvaient choisir le lieu de leur prochaine intervention.

La carte fut déployée avec de nouvelles informations.

Le poste de Maestra était toujours en état de siège, mais les feux follets apporteraient un avantage sans doute décisif dans sa reprise. La proximité du Village Crin-de-Chardon que la Horde avait encore mené à la corruption restait toutefois préoccupante et méritait toujours une enquête. De plus, une bonne entente avec les furbolgs assurerait que la Horde ne profite pas de ce passage pour attaquer à nouveau la retraite et mettre à mal les efforts de la compagnie sur place. Il était aussi possible aux défenseurs de continuer à renforcer leur position et d'attendre de voir ce que leurs ennemis enverraient contre eux.

D'autres nouvelles indiquaient que les nagas avaient commencé à ressortir de leur trou et réinvestissaient lentement les plages de Brassenoire. Ils ne semblaient pas avoir de vues particulières sur l'orée du bois, mais leur présence restait à surveiller. Plus au sud, il était dit que l'ancien Grand Baobab tenait toujours en respect la Horde au sanctuaire d'Aessina et lever le siège de Maestra permettrait de rallier cet allié aux puissants pouvoirs. Du peu que les Sentinelles avaient pu en juger, la situation à Astranaar restait désastreuse et la Horde avait commencé à s'y installer comme chez elle, prenant pour elle les ressources qui y étaient stockées. Un passage par la route des Crin-de-Chardon permettrait plus simplement de laver cet affront.

Et tandis que Tym assistait les réparations et les efforts des feux-follets, Alduriandre se tenait prêt à un nouveau départ en éclaireur au cas où les réflexions tactiques de son père et de ses alliés réclamaient des renseignements supplémentaires.

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Après avoir examiné la carte, Katanja que l'Accostage de Brassenoire et le Village Crins-de-Chardon ne pouvaient être négligés.

La prudence commanderait de pacifier une fois pour toute la plage, de manière à ne pas être coupé de la mer et de ne pas avoir d'ennemis derrière soi, mais il semblait urgent de bloquer le village... S'occuper en priorité du village était sans doute la chose à faire, même si cette stratégie pouvait sembler plus risquée.
Par ailleurs, les Nagas ne s'éloignaient jamais très loin de l'eau, et il serait facile de les trouver une fois la village reconquis.

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Sharys aura examiné la carte avec les autres compagnons. Cependant, elle ne ferra pas de suggestion, se contentant d'écouter et d'analyser les idées de chacun avec intérêt. La stratégie militaire n'avait jamais été son fort et ne l'était pas plus aujourd’hui. Bien qu'elle mena plusieurs bataille avec son peuple, elle n'était pas de ceux qui avait l'habitude d'élaborer les plans, pourtant, elle tentait d'améliorer cette lacune par l'observation de ses nouveaux compagnons.

Elle se reposerait alors davantage sur les choix des plus guerriers d'entre eux, et tenterait de s'adapter au mieux au plan choisi.

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Après avoir examinée la carte, agréa avec Katanja sur le fait que l'accostage pouvait attendre. Après tout, ils avaient tout ce dont ils avaient besoin et la Nina s'était éloignée pour d'autres rivages.

Elle suggéra ensuite qu'aider les Furbolgs devrait être la priorité car sans alliés ils seraient sans doute condamnés à courir de camp en camp contre une armée qui aurait sans doute toute l'aide logistique dont ils auraient besoin.
De plus, même si elle n'en dit rien, ceux qui la connaissent n'auront pas de mal à se douter que la nature animale de ces créatures jouait sans doute un rôle dans son choix.

Elle ajouta à la fin qu'elle suivrait la décision prise par le capitaine et partie rejoindre les Sentinelles pour se rendre disponible pour leurs missions de reconnaissance.

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Après avoir examiné la carte et écouter les avis des unes et des autres, Yerisha se rangea à l'avis d'aller aider les furbolgs pour s'en faire des alliés. En plus des arguments déjà avancés, l'arcaniste avança que sécuriser les terres du nord leur permettrait de se déplacer plus facilement, et surtout plus furtivement, ce qui pourrait leur permettre de lancer des attaques surprises sur d'autres points - Maestra, Astranaar... Par ailleurs, si les furbolgs étaient victimes d'un enchantement ou autre, Yerisha pourrait sans doute oeuvrer à sa dissipation, ce qui lui permettrait de se faire mieux voir de leurs nouveaux alliés.

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Au petit matin qui suivra le dernier affrontement, un objet aura remplacé la pomme sur la pierre et le papier aura disparu également.

Avec toute la délicatesse qui sera due, une tête d'orc siègera en sus de la pomme, datant probablement de la nuit qui précédait son apparition, fraichement récoltée.

On raconte qu'il est de mauvaise augure pour la horde de s'éloigner seul de leurs camps pour faire ses besoins naturels...

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Katanja a écrit:

Alethdras a écrit:: On raconte qu'il est de mauvaise augure pour la horde de s'éloigner seul de leurs camps pour faire ses besoins naturels...

Nooon, y'a aussi une quête à caca dans les campagnes d'Albert ?! Shocked

(Oui sauf qu'au lieu de tuer des mobs pour ramasser de la soie, il faut ramasser des feuilles, mortes mais pas craquantes)

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Sharys aura maintenu sa proposition d'accompagner Yerisha vers la plage afin d'observer les mouvements des Nagas.
Elle n'emportera rien d'autre que ce qu'elle avait déjà sur elle, hormis une pomme, commentant qu'elle était légèrement ennuyée par la perte de ses affaires qui commençaient à lui manquer. Notamment ses herbes pour tisanes.

Sur place, la Ren'doreï s'appliquera à réaliser un sort de vision télépathique, lui demandant une grande concentration et un certain calme autour d'elle pour ne pas perdre le lien. Elle observera alors la plage au travers des yeux des créatures qui s'y trouvent, passant de l'une à l'autre, jusqu’à que la porté du sort l’empêche de continuer.
Parfois un crabe, parfois un oiseau, parfois même un Naga.

Il arrivera un moment ou elle ne sera plus capable de continuer le sort, et devra se reposer un moment avant de recommencer. Elle notera alors ce qu'elle aura vu sur son petit carnet, et repartira avec la Draeneï lorsqu'elles jugeront bon de retourner au camp.

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Voyant s'éloigner les deux compagnes, Katanja prévint celles et ceux qu'elle trouva au camp et les suivit de loin.
Elle n'essayait pas de se cacher mais ne souhaitait pas les perturber, surtout lorsqu'il apparu clairement qu'elles étaient en reconnaissance.
Elle resta donc à portée de vue ou de voix, prête à intervenir si Yerisha et Sharys tombaient dans une embuscade.

A leur retour, elle leur demanda ce qu'elles avaient appris sur la plage, afin que le Capitaine puisse mettre à jour la carte de campagne.

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Comme les nuits pouvaient être fraîches, et humides en aprticulier à proximité de la mer, Yerisha pris soin d'emporter deux couvertures, celles que la compagnie avait apportées pour les campements à la belle étoile - enfin, ce qu'on pouvait en apercevoir à travers les feuilles. En chemin, la draenei aura compatis aux pertes de Sharys, elle-même ayant pris goûts aux infusions dans les Grisonnes. Malheureusement, la situation n'était sans doute pas idéale pour demander aux elfes de la retraite si elles acceptaient de partager leur éventuel stock de tisane...

Pour observer la plage, Yerisha aura choisit une légère éminence à moitié dissimulée par la végétation, à partir de laquelle les deux compagnonnes avaient une bonne vue sur les ruines. Enveloppée dans sa couverture, ayant proposé l'autre à Sharys, elle veilla tout en préparant ses runes tandis que l'elfe utilisait sa vision, préférant éviter qu'elles soient toutes les deux 'absentes' en cas de danger. Quand bien même Katanja se tenait à proximité, sombre et silencieuse, apparemment peu encline à les rejoindre malgré les signes qu'elle lui adressa.

Lorsque Sharys eut terminé son exploration, Yerisha s'essaya à l'utilisation de certaines runes qui permettaient une meilleure acuité visuelle, cherchant dans les ruines des indices de passage, des traces utiles, etc. Histoire de faire bonne mesure, la draenei en aura également profité pour jeter un regard en direction de la forteresse orc qui se dressait plus au sud. Sa maîtrise de la magie runique, encore précaire, lui imposait de nombreuses pauses, pour rectifier, repenser, certaines choses.

Plus tard, Yerisha entreprit de traquer des traces de magie, explorant le tissu arcanique environnant d'une manière indédite pour elle : se servant des notes de Thenna, elle avait tracé une rune pour plonger directement dans les flux des lignes telluriques, ou plutôt des capillaires telluriques, et ainsi percevoir toute manipulation, toute contrainte s'exerçant sur ces flux, qui trahiraient certaines pratiques magiques.

La nuit avança plus ou moins vite, jusqu'à ce que les lunes disparaissent à l'horizon, plongeant la nuit dans une obscurité presque entière en attendant l'arrivée du soleil. Regrettant qu'elles fassent faces à l'ouest plutôt qu'à l'est, Yerisha annonça qu'elle était temps de rentrer pour profiter d'une bonne journée de sommeil à la retraite. Utilisant une rune inscrite sur un bout de papier pour lui permettre de ne pas avancer en aveugle dans le noir, elle fera signe à Katanja tout en prenant le chemin du camp. Et devant ses demandes une fois arrivée, elle entreprendra de noter ses observations tout en faisant part à la chevalier - et aux autres personnes présentes.

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Sur le chemin du rivage, Sharys eut la bonne surprise de voir que les elfes qui occupaient le campement à l'orée de la forêt avaient retrouvé ses affaires. Du moins, ils avaient retrouvé deux caisses de fournitures portant un blason quel'dorei dont ils s'étaient déjà partagé le contenu. Ils les lui rendirent tout de même sitôt qu'elle les eut reconnu ! Les kaldorei prévinrent ensuite les deux dames que les nagas étaient parfois de sortie, même durant la nuit, et patrouillaient sur la plage. Ils proposèrent alors de veiller encore sur les affaires de la rendorei, le temps de son repérage.

Les observations de Sharys purent confirmer les dires des elfes de la nuit : les nagas allaient et venaient entre les profondeurs de Brassenoire et l'épave du navire kaldorei, plongeant parfois sous les vagues pour rejoindre les îlots proches. Sans être sur le pied de guerre, les créatures serpentines restaient sur le qui vive.

Tandis qu'elle déployait ainsi ses pouvoirs du Vide, la rendorei put aussi constater la présence de cette magie dans les environs de Brassenoire. Distante, quelque part sous la surface de la terre, mais tout de même puissante, son influence restait perceptible et provoquait un changement de tonalité et de propos dans les murmures que l'elfe du vide sentait à chaque instant s'immiscer dans son esprit.

Yerisha, par ses propres moyens trouva d'autres éléments intrigants : parmi les ondulations laissées par les nagas dans le sable évoluaient aussi des traces de pas de tailles diverses. Était-ce les empreintes de prisonniers ou de visiteurs ?

Du côté de Zoram'gar, la draenei put distinguer les navires de la Horde à quai. Etaient-ils déjà là à l'arrivée de la Compagnie ? Fallait-il s'attendre à des mouvements de troupes prochains ? Les portes de la forteresse restaient fermées à toute réponse.

La plongée dans les flux telluriques fut une expérience nouvelle pour Yerisha, que l'on pouvait comparer à la baignade dans une rivière, mais une rivière dont l'eau chaude et piquante revigorait l'esprit, pour peu que celui-ci parvenait à s'en saisir. Comme on pourrait s'y attendre, plus l'esprit plongeait profondément dans les lignes telluriques et plus ce courant se faisait fort, difficile à maîtriser. Guère étonnant dans ces conditions que ceux qui étaient soumis aux "téléportations telluriques" de Thenna se retrouvent bousculés durant le trajet qui se terminait sur une sortie hasardeuse !

Heureusement, la draenei avait eu la sagesse de rester au bord des courants magiques et pouvait ainsi percevoir, bien que faiblement les remous dans les fondations de la terre. Elle put faire le même constat que Sharys quant à l'activité des profondeurs de Brassenoire et sonder une énergie dévorante auprès de laquelle il convenait de ne pas trop tendre sa perception magique.

Tous ces efforts étaient épuisants mentalement et bientôt la draenei et l'elfe durent revenir à la retraite d'Orendil, fortes de leurs nouvelles informations, qui soulevaient parfois d'autres interrogations. Pour Katanja, qui n'avait pas du percevoir grand chose des sortilèges déployés, il semblait que ses protégées avaient passé leur soirée à réfléchir trop fort, jusqu'à ce qu'elles aient finalement trop de nœuds au cerveau pour continuer. Si les deux magiciennes se montraient trop étourdies, le chevalier devrait peut-être se souvenir à leur place de ramener les affaires de Sharys.

De leur côté, les Sentinelles étaient parties accompagnées d'Amberina, d'Alduriandre et de Tym pour une observation du village furbolg. Le groupe put constater que la Horde occupait effectivement le village, et le mot était faible. De nombreux fils et filles d'Ursoc étaient retenus dans des cages, et ceux qui ne l'étaient pas subissaient le joug d'orcs et de trolls qui les malmenaient pour obtenir les fruits de leurs chasses et de leurs cueillettes. Certains furbolgs participaient à cette brutalité, et ceux là portaient la marque de la corruption dans leurs yeux rouges.

Jugeant le repaire des hommes-ours trop dangereux à explorer pour l'heure, les Sentinelles se contentèrent d'une seule initiative et parvinrent à libérer un furbolg d'une cage isolée. Les éclaireurs rentrèrent ensuite à la retraite, accompagnés de ce captif qui répondait au nom de Granduk. Affamé et assoiffé, le furbolg fut pris en charge par les elfes de la nuit qui en profitèrent pour servir tout un chacun, même la Compagnie. A l'exception en fait de Katanja et d'Alethdras.

A cette occasion, des infusions revigorantes et réchauffantes furent préparées ainsi que des repas à base de viande de cerf et de coupelles de fruits. Granduk, lorsqu'il fut remis de ses mésaventures, put alors en partager le récit avec ceux prêts à l'écouter : Cela faisait plusieurs semaines que la Horde avait renoué le contact avec les Crin-de-Chardon et cette approche avait d'abord été perçue comme une volonté de non-agression, rassurante après la guerre des épines. L'offre d'assistance des orcs avait trouvé écho chez les furbolgs qui ne pardonnaient pas aux elfes les purges brutales lancées contre leurs communautés.

Malheureusement, avec les promesses d'aide vinrent les demandes de contrepartie et cette situation escalada de la plus mauvaise des façons : la corruption prit à nouveau racine dans le village, et ceux qui comme Granduk avaient retenu les erreurs du passé avaient été soumis par la Horde.

Ces nouveaux éléments étaient préoccupants, mais au moins le furbolg apporterait avec lui son lot d'informations pour la mission à venir.

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Katanja écouta tous ces rapports avec grande attention.
Elle considéra que la situation au village furbolg était au contraire parfaite : la Compagnie et les Sentinelles pourraient sans peine apparaître comme des libérateurs, et compter sur l'aide d'une partie des furbolgs.
De plus, les informations du furbolg libéré, ainsi que les observations des Sentinelles, permettraient sans doute de rendre leur attaque plus précise.

Concernant les nagas, elle recommanda qu'une Sentinelle patrouille quotidiennement - et discrètement - aux abords de la plage, afin de s'assurer que la situation ne se détériorait pas.

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Enveloppée dans une des couvertures de Yerisha, la Ren'doreï recouvra lentement ses esprits après la pratique de son sort de vision, inscrivant ses observations dans son carnet avant que la fatigue altère la précision de ses notes.

Sur le chemin du retour, elle semblait ailleurs, l'air encore plus détachée et évanescente qu'à son habitude. Aussi, il fallu surement compter sur Katanja pour récupérer ses affaires.

Sharys resta silencieuse un long moment, ne répondant à aucune question ou sollicitation, pourtant son regard semblait bel et bien capter la présence de ses interlocuteurs.
Ce ne sera qu'après avoir consommé le repas des elfes qu'elle semblera retrouver un semblant de normalité, même si elle n'était pas la plus friande de viande, un repas consistant et nourrissant était le bienvenu.
Elle aura proposé à Katanja un peu de sa part, voyant qu'elle était ignorée par leurs hôtes. Quand au chasseur, elle gageait qu'il savait chasser seul.
Elle écouta d'une oreille les paroles de l'étrange créature, avant d'aller vers sa couche.

Ce n'est qu'après quelques heures d'isolation sous sa tente, surement jusqu'au levé du soleil, que la Ren'doreï partagera ses notes. Elle s'excusera également de son état la veille, expliquant une difficulté à se concentrer et un début de migraine, chose qu'il valait mieux éviter dans son cas.

Citation :: [...] Extrait du carnet de note de Sharys Summersong

"Alors que les Nagas vont et viennent entre ces ruines et l'épave au loin, ils semblent rester sur le qui vive, comme si quelque chose les tenaient alerte. Les elfes semblaient avoir observé la même chose.

Mais ce n'est pas cette relative agitation qui m'inquiète. Il y a cette chose, dissimulée à nos yeux, mais pas à mon esprit. Elle est en dessous.
Elle tend ses bras, elle serpente, dévore et susurre.

Son ombre à recouvert mes murmures, les à remplacé pendant un court instant. Il est déstabilisant, même pour un instant, de perdre ce qui est toujours présent et de le voir remplacé par quelque chose d'inconnu.

Elle est la. " [...]

La suite des notes sera écrit en Thalassien et d'une écriture plus désordonnée.

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